LIVRELa Robertsau rêvée de Robert Grossmann

Aujourd'hui 05:00 par Y. B. Vu 16 fois
Robert  Grossmann, Grossmann à Strasbourg. Photo  L’Alsace/
Robert Grossmann, Grossmann à Strasbourg. Photo  L’Alsace/

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Robert Grossmann n’est pas né à la Robertsau, mais à Bischheim. Il a choisi d’habiter ce quartier qui faisait partie alors de la circonscription du centre de Strasbourg. Mais l’ancien président des jeunes gaullistes (*),qui a exercé tous les mandats, n’a jamais été député. La Robertsau, qui l’a élu en 1982 et réélu jusqu’en 2001, a cependant adopté ce « Hargelofene ».

Président de la Cus quand Fabienne Keller était maire, Robert Grossmann, 74 ans, s’est imposé dans les différentes assemblées par son action en faveur de la culture, et plus particulièrement de l’art contemporain. C’est aussi un amoureux de la littérature, qui a écrit plusieurs ouvrages, dont le dernier est consacré à ce quartier qu’il traversait, enfant, quand son père l’emmenait à vélo, pour faire des parties de pêche dans le Rhin, « fleuve mythique ». Dans Ma Robertsau , il ressuscite l’ambiance villageoise qu’il a connue encore au milieu des années 1970. Il évoque ceux qui comptaient alors, figures souvent disparues, et d’autres attachés au « Läuch » (comme l’auteure de cet article).

On sent de la nostalgie dans ces pages consacrées à la mutation d’un quartier maraîcher et ouvrier, proche des institutions européennes. Sa sociologie fut transformée en profondeur par l’urbanisation qui a fait disparaître les anciens jardins, livrés aux promoteurs, sans vision d’ensemble. L’adjoint s’est souvent trouvé en porte-à-faux avec l’équipe dont il faisait partie. Robert Grossmann rappelle son combat en faveur du château de Pourtalès, sauvé de la démolition. Lieu de promenade, le parc, racheté par la ville, abrite des sculptures d’artistes contemporains mis en place, sous sa houlette, comme président du Centre européen d’art contemporain. C’est l’occasion, dans une des séquences, de faire revivre à nouveau la belle Mélanie de Pourtalès, à qui l’élu a consacré un livre, et ses dernières recherches sur cette amie des Metternich, restée fidèle à sa Robertsau…

(*) Sur le blog de la Robertsau, on peut réécouter l’émission « Radioscopie » de Jacques Chancel avec Robert Grossmann, en 1975.

LIRE Ma Robertsau , éd. La Nuée Bleue, 160 pages, 17 €.