Ali Baddou se donne de l’ampleur et joue dans l’avant cour des grands. Il est devenu contreproductif et agaçant.
Par Robert Grossmann le jeudi, 19 juin 2014, 16:22 - les coups de gueule de... - Lien permanent
On se souvient de lui au grand journal de Canal il y a quelques années, il présentait une critique littéraire sous la direction de Michel Denizot,
C’était son premier second rôle à la télé. Il était déjà en recherche de singularité et le manifestait par une gestuelle originale. En général les critiques littéraires manipulent le livre dont ils parlent, le feuillètent et l’exhibent. Baddou, lui, en parlait, une main possessive posée sur la tranche du livre présenté verticalement sur la table, c’était sa chose à lui.
Son débit aussi était recherché, des phrases enfilées sans pause mais des mots tirés, syncopés.
Son air renfrogné, sombre, trahissait pourtant de la frustration, genre « Je mérite mieux que ça, je vaux bien plus qu’eux… » Bref il tirait un peu la gueule dans son second rôle.
Et voici que nous retrouvons Baddou patron. Patron du journal de 13 heures sur Canal. Il a largué son air de docte accablé et se montre souriant, agité, rigolard. Métamorphose soutenue par le succès de l’ambition. Il dirige enfin !
Depuis quelques mois la mue s’est accentuée. Il a fait du média training, la gestique est étudiée, fruit d’un entrainement intense. Professionnellement mécanique.
La parole est soutenue vigoureusement par de vastes jeux de mains : jointes vers le plafond comme en prière, doigts entrelacés et balancés de gauche et de droite, bras ouverts, tendus vers le ciel, très christique,
On ne voit plus que ses mains et ses bras agités artificiellement, en permanence. Rien n’est naturel, rien n’est authentique !
Suivre ces sarabandes est déjà perturbant mais ça n’est pas le plus grave.
Baddou se veut chef. Donc il cheffe par une parole incontinente. Il parle tout le temps et ne cesse d’interrompre ses collègues et ses invités.
Il procède à de longues introductions syncopées, introduit un sujet ou pose une question et dès que son interlocuteur veut s’exprimer il coupe, reparle et traite lui même le sujet ou apporte la réponse à sa propre question. Histoire de montrer qu’il sait, qu’il sait avant les autres, mieux que les autres.
C’est haché, émietté, fragmenté. Ça provoque aussi des brouhahas puisque d’autres voudraient s’exprimer. Alors par moments chacun parle en même temps et le chef plus fort que les autres. Trop souvent on ne comprend pas grand chose, surtout lorsque pour se faire entendre néanmoins, les autres parlent « sur les autres » et « sur Baddou ».
Quand Domenach, le chroniqueur politique veut s’imposer et apporter une réponse ou une analyse, il est obligé d’arracher la parole à Baddou qui, évidemment connaît la politique mieux que tous et coupe Domenach.
De Caunes aussi à contre emploi…
Par ailleurs le style Canal qui veut faire d’jeuns est aussi horripilant avec ses chauffeurs de salles qui provoquent et forcent des hurlements et des applaudissements, surtout le soir avec de Caunes et ses blagues à deux balles
Mon cher et couteux Canal+ commence à me fatiguer. Peut-être pourrais je m’en passer.
Pourtant j’ai de l’intérêt à écouter les analyses de Domenach à 13 heures de d’Apathie à 19 heures.
Si on pouvait calmer Baddou…et expliquer à de Caunes qu’il n’est pas dans une émission humoristique des années 1980…
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