Robertsau, le problème du jardin de la paroisse
Par Robert Grossmann le vendredi, 30 novembre 2012, 21:02 - Lien permanent
La délibération sur la révision du POS comporte un problème sensible que la simple lecture de la délibération ne révèle pas. Peut-être aussi devait-elle passer de manière douce et sans débat…ce que les habitants sont venu contrarier.
Cette affaire, qui pourrait sembler banale et quelconque, revêt une importance à la hauteur de l’importance du quartier emblématique de la Robertsau, le village dévoré par la ville, le quartier maraicher envahi par le béton, le faubourg vert devenu quartier européen .
Le soi disant progrès inhérent à notre époque et à notre société a produit à la Robertsau des métamorphoses qui incitent à la réflexion sur le sens même de la ville et, inéluctablement à une vraie nostalgie.
Un à un les jardins ont disparu, les maraichers aussi, les grandes demeures qui étaient des « campagnes » historiques des bourgeois strasbourgeois ou même parisiens, le Trawitze Guet, la propriété Minck, la villa Kayser Guet, les abords du Fuchs am Buckel, et bien d’autres ont été et seront les terrains d’exercice de la transformation urbanistique. On y construit et de ce fait le béton remplace un peu partout les espaces verts et détruit le caractère villageois de la Robertsau. Le regretté Robert Pfister a écrit, il y a quelques années déjà un très beau livre qui évoque ce phénomène « Métamorphose d’un village »
Voilà posé le décor de manière trop lapidaire.
Il peut donc sembler compréhensible que les passions s’exacerbent lorsqu’il est question de défendre les dernières parcelles de jardin ou … les haut lieux de la vie associative.
Les amoureux et les défenseurs de l’identité de la Robertsau sont aujourd’hui mobilisés avec passion.
Ils le sont à propos de cette délibération, d’un coté comme de l’autre, et les pétitions -pour et contre - prospèrent.
Pas n’importe quel terrain : celui du jardin de la paroisse saint Louis contigu à l’église. Ce terrain avait été aménagé en jardin mais il est inaccessible car fermé par des grilles. Je veux redire ici que le coût de cet aménagement était important contrairement à ce qu’a affirmé l’adjointe de quartier et je tiens cela d’un des représentants du culte qui a précédé dans son ministère celui qui officie actuellement.
La paroisse veut construire un foyer sur ce terrain et, à la suite de sa demande, vous décidez en effet de rendre ce terrain constructible.
Cela a provoqué la levée de boucliers d’un grand nombre de riverains qui déplorent la disparition du jardin. Je passe sur la constructibilité connexe de la parcelle privée voisine qui ne resterait surement pas à l’état d’espace vert.
Voilà un premier problème : une opposition des riverains au projet d’un bâtiment à la place du jardin.
Mais comme j’ai eu l’occasion de le dire en C.M. ce problème en soulève un autre.
Or de lourdes contraintes financières pèsent sur son maintien : mise en sécurité couteuse et, par ailleurs, le fonctionnement avec un bénévolat qui s’affaiblit et s’amenuise.
Ces charges financières ainsi que le triste déclin du bénévolat semblent conduire les responsables de la paroisse à se séparer du Foyer.
Une vente qui n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui mais qui est éventuellement prévisible produirait à nouveau une modification lourde du cœur de notre quartier.
On peut en effet imaginer que le nouveau foyer prévu à coté de l’église a un cout et que les recettes éventuelles de la vente éventuelle du Foyer saint Louis seraient destinées à financer le nouveau foyer.
Face à de telles évolutions il n’est pas anormal ni illégitime que les habitants du quartier s’intéressent et se passionnent pour cette affaire.
Légitimement c’est une affaire d’intérêt général, la paroisse n’étant pas n’importe quel « privé ».
Je vous fais aujourd’hui cette demande de permettre un temps de réflexion complémentaire.
Derniers commentaires