Il m'avait dédicacé gentiment son Libertad au salon de la Wizo, il y a un an. 

Je l'ai lu avec plaisir et intérêt. 

Je connais sa proximité proclamée dans tous les médias avec Anne Sinclair et Strauss Kahn. Je sais donc qu'il est de gauche.

J'apprends qu'il vient présenter son dernier bouquin à Kléber, j'y vais par sympathie et par intérêt. Le sujet, Jean Moulin a de quoi me passionner.

Une toute petite trentaine de personne dans la salle blanche et un interviewer, que je ne connais pas, bavard et trop heureux de se mettre en scène lui même, commentaires oiseux. 

Dan Franck d'après les propos que je saisis avec une acoustique moyenne explique que selon lui Jean Moulin a été "donné" à la Gestapo par Hardy et l'extrême droite, la cagoule qui le détestait. On s'attarde sur la cagoule, sur l'extrême droite et la résistance. 

Et nous voila soudain parti dans la politique politicienne, Dan Franck expliquant que nous étions en pleine campagne électorale et que c'est bien cette période qu'il avait choisie pour sortir son bouquin.

Arrive un moment surprenant où l'écrivain se sent obligé de donner sa définition de la gauche et de la droite. On ne le lui avait pas demandé. Pour cela il lit un passage de son bouquin que je retransmets sans mot à mot mais fidèle à son sens.

Jean Moulin avait refusé d'imputer un massacre de civils à des tirailleurs sénégalais comme le lui demandais la Gestapo. Il est jeté en prison par les allemands. Pas n'importe quelle cellule! Celle où, justement, se trouvait un noir. Pour lui faire les pieds si j'ose dire. Du genre ça t'apprendra à ne pas incriminer des tirailleurs sénégalais... (sous entendu par la gestapo : cette sous race...)

Une seconde aventure similaire lui arrive sur un bateau, avec des arabes. Il est à nouveau jeté en prison avec un arabe, même punition. La gestapo lui dit "puisque tu ne veux pas les mettre en cause, tu seras avec l'un de ces arabes pouilleux" 

Jean Moulin, lui, rapporte qu'il avait été jeté en prison avec un être humain malheureux.  Mes mots ne sont pas parfaitement fidèles à ce que j'ai entendu trop rapidement, mais le sens y est.

Et Dan Franck de conclure de manière sentencieuse: "Voila pour moi la définition de la droite et de la gauche" 

En clair la droite c'est un comportement semblable à celui de la gestapo, odieux, raciste, inhumain. 

La gauche c'est l'humanisme, la générosité, l'amour du prochain. Evangile selon saint Franck!

Caricature manichéenne indigne d'un intellectuel honnête. Mais c'est une seconde nature chez les socialistes: la l la gauche: la lumière! La droite: les ténèbres !

Dan Franck m'a fait bouillir d'une colère rentrée, j'étais saisi par une furieuse envie de l'interpeller : "Donc à droite il ne peut pas y avoir de sentiments humains, pas d'humanité pas d'l'humanisme! C'est réservé à la gauche qui en a le monopole! 

J'ai préféré quitter la salle le laissant sa petite trentaine d'auditeurs mais avec la conviction que décidément la gauche française est la plus sectaire et la plus intolérante du monde.

Dan Franck m'a déçu pour déni d'honnêteté. 

Dommage d'être un bon écrivain et de se commettre  de cette manière. Le sectarisme de gauche prime sur l'honnêteté intellectuelle!