Cher monsieur le maire,

 Le 2 juillet 2008 vous avez bien voulu répondre à la lettre du 19 juin 2008, de notre responsable « jeunesse et vie étudiante » du club des démocrates, qui vous proposait d’apposer la plaque de l’appel du 18 juin sur l’hôtel de ville de Strasbourg à l’occasion de son 69 ème anniversaire.

Notre démarche a naturellement été effectuée en parfait accord avec l’association des Français Libres présidée par le Docteur Jean Meyer tenu étroitement informé et qui nous a encouragé dans notre projet auquel il s’associait.

 Votre réponse positive suggérait que l’on procéda à un tel geste à l’occasion du 70ème anniversaire soit en 2010. Nous avons suivi votre recommandation.

Nous sommes à deux mois et demi de l’événement et je serais heureux au nom de mes amis gaullistes, regroupés au Club des démocrates ainsi qu’au groupe UMP-Nouveau Centre et Indépendants du Conseil Municipal, que nous puissions évoquer les modalités de la mise en œuvre de cette cérémonie.

 J’ai appris par ailleurs par le Docteur Jean Meyer qu’une réunion présidée par votre adjoint Aziz Méliani allait étudier l’idée d’ériger une stèle au square Robert Heitz, à l’Esplanade dans le même but.

 L’Esplanade, même si elle est structurée par une avenue du général de Gaulle n’est pas l’hôtel de ville où bat le cœur de Strasbourg, où souffle le souvenir de l’histoire de notre ville.

Bien des raisons éminentes militent pour la pose de cette plaque à l’hôtel de ville et non ailleurs.

·       En effet l’appel du 18 juin est d’une importance historique sans précédent qui, non seulement a appelé à ne pas capituler devant les nazis, mais qui a une portée universelle, transcendant le temps et l’espace national largement soulignée par tous les historiens et exégètes.

·       Sans la volonté et l’insistance du général de Gaulle par une lettre du 24 septembre 1944 à Eisenhower, puis en envoyant ses ordres au général de Lattre de Tassigny : « Il va de soi que l’armée française, elle, ne saurait consentir à l’abandon de Strasbourg » , enfin en réussissant à convaincre Churchill et Eisenhower de ne pas retirer leurs troupes par delà les Vosges, Strasbourg aurait été intégralement bombardé. Churchill écrira « qu’il avait pu voir, toute sa vie,, quelle place Strasbourg tenait dans le cœur des Français »
Les mémoires de guerre du général de Gaulle relatent cet épisode et Strasbourg lui doit une reconnaissance réelle.

·       Je n’oublie pas non plus avoir entendu de Gaulle ici même proclamer « Strasbourg ville de France la plus proche de mon cœur » ce que les réalités devaient confirmer par tant d’exemples dont je n’extrairai qu’un seul qui fut sa volonté de fonder son mouvement « le rassemblement du peuple français» à Strasbourg en 1947.

 C’est donc bien l’hôtel de ville de Strasbourg qui doit être le haut lieu de cette importante commémoration à l’occasion de laquelle la méditation sur la portée universelle de l’appel à toutes les résistances où qu’elles se déroulent, devrait avoir lieu.

 Si par la suite une stèle devait être érigée je me permets de vous proposer de procéder à une réflexion participative avec les partenaires concernés et intéressés, Français Libres, mais aussi gaullistes reconnus. (Je serais moi même demandeur pour une telle réflexion)

Il conviendrait alors de réfléchir au choix du lieu sans qu’il ne soit imposé unilatéralement par la municipalité. En l’espèce je reconnais beaucoup de vertus au choix de l’Esplanade, de son avenue de Gaulle et de son université. Mais si l’Esplanade est un quartier prestigieux elle n’est pas le centre ville et la mémoire de de Gaulle et celle de son appel méritent le meilleur lieu possible à Strasbourg.

En second lieu une stèle pour une telle occasion ne saurait être fabriquée et posée en deux mois. Il faut un « monument » à la hauteur de l’homme et de l’événement. Je suggère donc un concours d’artistes plasticiens sculpteurs à l’occasion d’un appel à projet, un jury et le choix le plus adapté.

 

Monsieur le maire c’est de l’Histoire qu’il s’agit et d’un de ces plus grands et plus nobles faits.

Strasbourg se doit d’être à la hauteur de cet anniversaire.

 Je suis prêt à vous rencontrer à votre convenance pour évoquer de vive voix cette question avec vous

Je vous remercie vivement de l’accueil que vous voudrez bien réserver à ma missive et vous prie de croire en l’expression de mes plus cordiales salutations.

 Robert Grossmann

PS : une belle citation de Roland Ries maire de Strasbourg le 20 décembre 2009 au centre administratif où l’opposition n’avait pu trouver place

« Le Général De Gaulle ne s’y est pas trompé lorsque, apprenant la nouvelle de la libération de Strasbourg, il interrompt la séance de l’Assemblée consultative consacrée au ravitaillement, et annonce la nouvelle. Aussitôt Maurice Schumann, au nom du groupe de la France Combattante dépose une motion sur le bureau de l’Assemblée :
« Au moment où les soldats de la France, conduits par le Général Leclerc, libèrent Strasbourg, après avoir achevé la Libération de Paris, l’Assemblée consultative provisoire leur adresse le salut reconnaissant de la nation. »