Philippe Richert, victoire historique
Par Robert Grossmann le dimanche, 21 mars 2010, 21:22 - politique - Lien permanent
ma réaction à la suite du deuxième tour des régionales
Philippe Richert remporte une victoire qu’il n’est pas exagéré de qualifier d’historique.
Sa stratégie était la bonne, sa liste était la bonne.
Je le félicite très sincèrement et très chaleureusement et je lui adresse tous mes vœux pour son exaltante mais difficile mission à la tête de l’Alsace.
Il faut aussi souligner que ce résultat marque un très net désaveu de l’alliance de la carpe EE et du lapin PS par les alsaciens dont une fois de plus le bon sens est démontré.
Toutefois je constate avec tristesse le large et grave fossé qui sépare la ville capitale de tout son « hinterland » et de toute sa région.
Cette lourde différence d’appréhension et de réaction face à la gestion de la région et sans doute de l’engagement en faveur du centre droit ou de la gauche et de l’extrême gauche, est très inquiétant pour l’avenir.
Strasbourg est décidément une ville de gauche, les élections municipale l’avaient annoncé et je comprends hélas mieux la méfiance affirmée de toutes les plus petites communes et des villes moyennes à l’égard de Strasbourg.
Sociologiquement et donc politiquement Strasbourg est très différent du reste de l’Alsace.
Ce divorce est douloureux car comment dans ces conditions la capitale européenne peut-elle être réellement une capitale régionale reconnue et acceptée?
Commentaires
On peut s'interroger à présent sur ce que va faire M. BIGOT. Après avoir claironné qu'il était prêt à quitter la CUS s'il était élu Président de la région, peut-il décemment rester même battu ? Ce serait une forme de cynisme démontrant que l'essentiel est d'avoir un poste.
A de nombreuses reprises lors d'interventions écrites j'aimais employer le titre d'une fable de Lafontaine "revu et corrigé" L'Alsace des villes et l'Alsace des champs... Mes propos ne sont pas pégoratifs mais j'ai constaté cette forme de cassure quelques années à peine après m'être installé en Alsace. Travaillant à Strasbourg et vivant à Plobsheim ( il y a 20 ans) , le fossé était déjà flagrant.. Ayant véçu en Bretagne avant de venir en Alsace je n'avais pas constaté un tel fossé entre la campagne Bretonne et la ville de Rennes. Lors de débats publics organisés en son temps par la Majorité Plurielle et étant de Gauche à l'époque je défendais l'idée de la "Particularité Alsacienne" ou plutôt de ces particularités qui font que l'Alsace est une région différente ou particulière.( Lorqu'un Parisien ou un Breton passe quelques jours en Alsace il dira d'ailleurs" C'est bizarre cette région, ce n'est surtout pas l'Allemagne mais pas vraiment la France") J'avais été hué par les militants de Gauche qui sont élus aujourd'hui.Je défendais également l'idée qu'il y avait deux Alsaces, l'Alsace rurale ou rurbaine, et l'Alsace urbaine uniquement composée par Mulhouse et Strasbourg mettant les élus en garde, ce phénomène me paraissant inquiétant pour le bon fonctionnement et la cohérence de la région. Mes propos ont été rejettés avec violence et pourtant je suis convaincu d'avoir eu raison. Aujourd'hui je suis soulagé car j'affirme que la Gauche au pouvoir aurait crusée davantage le fossé Campagne-Ville.
L'Alsacien est quelqu'un de très difficile à cerner c'est généralement quelqu'un de pudique et d'introverti dès qu'il sort de son contexte de vie habituelle cependant c'est le même Alsacien qui va trouver plaisant de finalement ne pas faire "comme les autres" ou ce qu'on lui dit de faire. L'Alsacien est un résistant discret! Certains mettent des bombes, les Alsaciens sont plus malins que celà... Sans prétention je savais que la liste conduite par Philippe Richert allait remporter les élections car les Alsaciens ne sont ni d'extrême droite ni de gauche. Les Alsaciens ne voulaient pas de cette cohalision bancale Rose-Verte et une partie de l'électorat de droite n'ayant pas voté lors du premier tour s'est déplacé hier après s'être dit " Nous n'allons qu'en même pas laisser notre Alsace aux socialos". Cette Droite Alsacienne un peu oubliée par l'UMP est ce que j'appelle la Droite Populaire. Attention ni Populiste ni Poujadiste, populaire.. Une Droite traditionnaliste, a qui il est arrivée de s'égarer mais qui finalement est rentrée en partie à la maison hier soir. Le travail de l'UMP va être de récupérer cette catégorie d'Alsaciens perdue par les appareils ayant tendance à tout intellectualiser.... Il existe en Alsace un courant qui se trouve de rivière parce qu'il n'a pas de chef de file . Après réflexion ce courant n'a qu'un nom , Le Gaullisme de Gauche.....
Quelques commentaires en ce qui me concerne :
Le premier : La liste de M Bigot a fait le plus mauvais résultat des listes de gauche en France, c'est quand meme un vrai message qui doit etre pris en compte.
Le second, c'est que les petites communes voient d'un très mauvais oeil Europe Ecologie. Je suis certain que sans cette composante le PS aurait fait beacoup mieux dans le reste de la région Alsace.
Le troisième, c'est qu il ya des personnalité figurant sur cette liste de gauche qui doivent se sentir bien mal, tellement ils avaient parié sur une victoire de Bigot : Je pense notamment au patron de Stacco qui a décidé d'étiqueter sa société alors que l'essentiel de ses gros clients sont des collectivités.... partout en France. J'espere poru lui que les élus de droite ne lui en tiendront pas rigeur quand il s'agira de mettre des scènes en places, de surveiller des espaces... et oui, la politique et les affaires ne font jamais bon ménage, ou alors attention à l'effet boomerang.
A Loubricollage.
J'ai vécu une situation symétrique à la vôtre. Alsacien, j'ai travaillé et vécu dans trois régions différentes de France.
Quand je suis en Alsace je suis obligé de défendre la France de "l'intérieur", et quand je suis en France de "l'intérieur" je suis obligé d'expliquer l'Alsace (je dis bien expliquer).
Un grand nombre d'Alsaciens (ou d'Alsaciens d'adoption) ont eux-mêmes du mal à apprendre à connaître à fond cette province.
C'est ce qui fait son charme.
Voilà c'était mon quart d'heure Hans im Schnockeloch / Jean de la Moustiquaire.
si la France avait été à la hauteur de la pratique de ses valeurs il n'y aurait aucun problème de compréhension, et encore moins un problème de connaissance de notre héritage de communication naturel : l'alémanique, l'alsacien, et localement.
En France on est le pays où l'on comprend, et où l'on ne pratique pas les valeurs : d'où les difficultés, et par la démonstration "ont eux-mêmes du mal à apprendre à (les) connaître"!