Forum : la place de la culture en région. Réflexion 1
Par Robert Grossmann le jeudi, 4 mars 2010, 11:25 - Lien permanent
Voici une première réflexion d'autres suivront et j'attends encore au moins une contribution qui m'a été annoncée
1) Presque chaque liste évoque avec constance : la culture alsacienne et le bilinguisme. C’est comme s’il y avait une surenchère : qui sera le plus alsacien ! Est ce bien la question ?
Et d’ailleurs, qu’est ce qu’être alsacien en 2010 ? Parler le dialecte, avoir un arbre généalogique « pur », être blond ? Avoir au minimum 1m70 ? Boire de la bière dans les fêtes dédiées à ce breuvage ? N’aimer que la choucroute ?
NON, l’Alsace a changé, elle est diverse elle est métissée comme elle le fut au temps où les suédois livrèrent bataille en Alsace où les optants de 1872 se sont exilés et où des prussiens sont venus peupler l’Alsace, où des travailleurs italiens, portugais, polonais sont « devenus » alsaciens. Cette évolution se poursuit et il faut y voir un enrichissement.
Moi qui suis né à Strasbourg avec le dialecte sur ma langue et dans mon cœur je suis évidemment partisan que l’Alsace cultive ses traditions MAIS, il y ne doit y avoir aucune exclusivité ! Je suis pour LA CULTURE EN ALSACE dont la CULTURE ALSACIENNE EST UNE COMPOSANTE mais elle n’en est pas l’exclusivité ;
Bref la culture en Alsace doit être riche de ses diversités, elle ne doit pas se replier sur elle même et craindre la confrontation avec la culture d’autres régions d’Europe.
2) Jacques Cordonnier et certains de ses partisans, sur mon blog, opposent « l’art » et « la culture ». Là encore il conviendrait de s’entendre sur le sens des mots. La culture est riche, multiple et diverse. L’art en est une des plus éminentes composantes. Mais, vénérer et cultiver (!) notre patrimoine architectural, musical, littéraire, pictural n’est pas à proprement de l’art au sens création, ou alors création du passé. Chacun peut se cultiver, mais chacun n’est pas forcément destiné à être un artiste, un créateur. Enfin je rappelle que privilégier le mot art dans le domaine qui nous intéresse : l’action publique, constitue un retour en arrière, une régression en quelque sorte. En effet sous la quatrième République existait un ministère des « beaux arts » et c’est Malraux, cité par Jacques Cordonnier, qui créa le ministère de la Culture, étendant ainsi le champ d’action concerné par l’ouverture à toutes les œuvres de l’esprit.
Je déduis de cette préférence de l’art à la culture et même de la péjoration du mot culture une volonté de privilégier l’élite et de ne pas la laisser perturber par le « vulgus » qui aurait accès aux mêmes niveaux de connaissances et de jubilations par la culture que l’élite. Serait ce cela une conception de droite de la culture ?
Ce n’est pas la mienne.
Commentaires
Je poste à tout hasard mais sans illusion vu que les messages qui parlent de choses très très politiques actuellement ne sont pas publiés. Dans le pire des cas et au fond c'est le 14 mars qu'il faut s'exprimer car à cette date le message sera entendu.
M. Grossmann vous écrivez :
"NON, l’Alsace a changé, elle est diverse elle est métissée comme elle le fut au temps où les suédois livrèrent bataille en Alsace où les optants de 1872 se sont exilés et où des prussiens sont venus peupler l’Alsace, où des travailleurs italiens, portugais, polonais sont « devenus » alsaciens. Cette évolution se poursuit et il faut y voir un enrichissement."
"Métissée", terme dont je rappelle la définition (dictionnaire de l'Académie française) :
"MÉTIS (s se fait entendre), -ISSE adj. XIIIe siècle, mestis. Issu du latin mixticius, « né d'une race mélangée ».
1. Se dit d'une personne dont les parents sont de races différentes. Des enfants métis. Une femme métisse. Subst. Un métis, une métisse. 2. BIOL. Se dit d'un animal, d'une plante issus du croisement d'individus de la même espèce mais qui appartiennent à des races ou des variétés différentes. 3. TEXTILE. Toile métisse, tissu métis, dont la trame est en lin et la chaîne en coton. Subst. Drap de métis."
Votre discours est brouillé, il ne vous appartient pas de décider avec qui les Alsaciens et Français en général ont le droit d'accepter de partager la vie nationale.
Richard Dans le développement de votre message je peux déduire que vous être contre le "métissage" dont vous avez pris la peine de consulter le sens dans le dictionnaire. Réfléchissez. Seriez vous pour la pureté des races?
Puis votre conclusion vient contredire votre développement. Expliquez mi svp...je "n'ai pas quel droit"? Et "quel droit" me serais je arrogé dans mon billet?
A la lecture des diverses propositions que vous avez collectées, je découvre des candidats qui semblent bien connaître les dossiers et ont sensiblement les mêmes programmes - excepté M. Cordonnier, qui est plus "traditionaliste", dans le sens où il base son modernisme sur la tradition - et la même vision de l'utilité et de la nécessité d'avoir une politique culturelle.
Mais nous sommes en période électorale, c'est à dire en des temps où les lendemains des barbiers sont dédiés à la gratuité...
Qu'en sera-t-il demain?
rien à redire, j'ai déjà affirmé cela sur votre blog, vous êtes de gauche à moins que...vous soyez la véritable alternative sur le plan culturel de la droite contrairement à certains "gramsciens" de la dernière heure qui prétendent en avoir l'exclusivité....
gauche-droite-centre-haut-bas? Est ce qu ece sont là les vraies questions lorsqu'on parle de l'Alsace et comme le dit Grossmann de la "culture en Alsace"?
Richard démontrez que nous ne sommes pas tous issus de mélanges. Et c'est ça qui est un enrichissement.
Je ne partage pas tous les points de vue exposés, maintenant, n'y-a-t-il pas des "arts" et des "cultures". N'y-at-il pas autant la place pour des domaines un peu plus élitistes mais aussi pour des arts et cultures populaires.
Posons nous la question et répondons-y car le spectre est large entre ceux qui font de la culture une chasse gardée, un domaine privée et d'autres l'ouvrent à tous les vents.
Bien sûr que l'Alsace est ouverte, comme la Catalogne, la Suisse, l'Italie, la Grèce. Il n'y a plus, à notre connaissance, de pays fermés en Europe.
Mais pour savoir où l'on va, ne faut-il pas savoir d'où l'on vient.
Au-delà de la sémantique, il y a la vie aussi.
Art ou non-art, culture ou inculture ? Vaste champs d’études et donc de batailles. Surtout lorsque se rajoutent d’autres sensibilités et grilles de lectures.
J’évoquerais juste cette citation d’Ernst Gombrich : "La langue évolue par l'introduction de mots nouveaux. Une langue faite uniquement de mots nouveaux serait cependant incompréhensible."
N’en va-t-il pas de même dans d’autres domaines, justement ceux de l’art et de la culture.
Ne doit-on pas tout faire pour que l’art et la culture parlent justement des mots compréhensibles de tous, ce même s’ils génèrent des impressions, des avis, des sentiments, propres à chacun.
STB, Excellentes questions et bonnes contributions. Toutefois il ne faut jamais oublier que nous nous plaçons, ici, du point de vue de l'élu responsable sommé d'agir au service de ses concitoyens.
Moi, vous, tout seuls dans nos bureau, avec nos livres, au musée devant Kandinski, ou sur notre montagne avec nos conjectures intellectuelles, il ne nous déplait pas de tenter d'être des "honnêtes hommes" (sens XVII ième siècle) et de viser à faire partie d'une élite qui lit avec délectation Tacite, Lucrèce, Montaigne aussi bien que Fumaroli ou Murray.
Je fais la nuance entre mon (notre) plaisir égoïste et jubilatoire et la mission d'un élu au service du peuple.
Je suis frappé d'être parfaitement en phase avec ce que vous écrivez (j'avais du reste exprimé certains points de vue de la meme manière). Une nuance avec Oracle67. Ce n'est pas de gauche... ce n'est pas de droite non plus d'ailleurs. J'attends d'en lire plus et cela pourrait même me faire réviser certains points de vue que j'avais sur l'auteur.... à moins que l'auteur n'ait révisé certains points de vue qu'il avait sur la culture (n'est-ce pas oracle 67 ;-).
Il faut rendre au mots leur signification, sous peine de ne pas s'entendre. Ainsi le mot de métissage, dont vous abusez, renvoie-t-il à un concept biologique. Un métis est le résultat d'une hybridation, d'un mélange de races. Le fait que ce mot soit utilisé aujourd'hui par des gens qui disent ne pas croire aux races ne fait qu'ajouter à la confusion. Saturant le discours publique depuis une dizaine d'années ce concept est devenu un topique qui ne fait que revendiquer la rencontre des cultures dans le cadre de la mondialisation. Or "culture" n'est pas "race". En mélangeant tout (si j'ose dire) vous risquez de vous retrouver là où vous n'auriez pas voulu être...
Par ailleurs parmi les exemples que vous donnez pour illustrer votre propos, il en est de malheureux. Les suédois par exemple. Luthériens et germaniques, ils sont proches des alsaciens par la culture, ce qui n'empêche pas leur virée en Alsace d'être profondément destructrice : alliés au roi de France ils sont responsables de la disparition d'un tiers de la population alsacienne et n'ont laissé aucune trace sur le plan culturel. Quand aux prussiens ils ont eu 48 heures pour partir avec une valise par personne en 1918. La République n'était pas très regardante sur ses méthodes. Et pourtant nous leur devons beaucoup à ces prussiens, des quartiers entiers de nos villes, et une bonne part de notre patrimoine architectural, entre autre.
Je suis d'accord avec vous sur un point. La culture en Alsace ne se réduit pas à la culture alsacienne. Qui en douterait ? Sans doute pas Mr. Cordonnier dont le texte n'a rien de "réactionnaire".
Dans un livre qui résonne encore aujourd'hui, Alain Finkielkraut faisait la même distinction que lui entre "culture" et "art" ("La défaite de la pensée"). Il est bien évident que le terme "culture", "culturel" réfère désormais aux industries du loisir et de la distraction; aller au cinéma ce n'est pas la même chose que de se rendre à un concert de musique classique (quoi que certains films atteignent à l'art), de même on ne se rend pas à une exposition comme l'on va à une kermesse. Il y faut une propédeutique, une préparation; un effort sur soi. Et Laurent Husser a raison de souligner qu'on approche pas certaines oeuvres si l'on ne s'est pas soumis à un long apprentissage pour en comprendre le sens. Croyez-vous que l'art contemporain soit immédiatement accessible ? Qui dit apprentissage sous-entend "hierarchie", c'est le mot qui fait trembler tous les politiques. Pourtant ce n'est pas un vilain mot. Pendant longtemps ce fut un des mots clés de l'Ecole républicaine. Il s'agissait par un véritable enseignement de tracter les élèves jusqu'au faite d'eux même par un chemin souvent pénible mais salvateur. Ce fut le sens du travail de Malraux. Or on le voit bien aujourd'hui, la République renonce le plus souvent à imposer ses valeurs et c'est le monde économique qui impose les sienne, celles de l'hyperfestivisme et du culte de l'événementiel, le contraire de l'histoire (puisque vous citez Philippe Muray). Bref les hommes politiques ont abdiqué de leur rôle, mais ceci est une autre histoire.
Pour en revenir au "métissage", pensez-vous sérieusement que la France (ou l'Alsace) se métisse ? Moi je vois plutôt des communautés qui se replient sur elles-mêmes. Ainsi, le ramadan est de plus en plus suivi sans parler de l'explosion du marché de la viande halal, et je pourrais multiplier les exemples. Le métissage généralisé n'est il pas un mythe de bobos ?
AW (tiens, j'ai pas fais attention,ce sont les mêmes intiales de notre grand journaliste culture local),
mon propos est bien entendu lié à l'intervention de RG sur "la conception de droite de la culture", comme cette représentation idéologique de la culture semble être au centre d'une récupération grossière d'une prétendu élite strasbourgeoise, j'ai joué le jeu.
Quant à cette revisitation de RG de sa conception de la culture, je l'ai déjà indiqué sur de multiples forums que lorsqu'il en tenait les rênes, il était plutôt mal conseillé (là où j'étais à l'époque, difficile de ne pas s'en rendre compte).
RG a encore une fois raison (à croire que dans l'opposition, on a plus de clairvoyance), une politique culturelle ne peut en aucun cas reprendre à son compte des catégories (élite/populaire) anachroniques et épuisées depuis la fin du siècle dernier.
Par contre, historiquement, il est difficile de ne pas reconnaître qu'en terme de stratégies de développement culturel, la droite a pris un retard considérable sur la gauche (aujourd'hui, c'est la gauche qui est entrain de perdre cette avance).
Rg reconnaîtra évidemment et pour exemple que CT a boosté strasbourg considérablement sur le plan culturel.
Pour en revenir aux régionales, il me semble tout de même qu'un préalable a été totalement évacué de l'ensemble des contributions: la future majorité régionale (il est aisé de connaître, vu mon argumentaire, mes préférences dans ce domaine) doit être persuadée que la redistribution des compétences prévue dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales (et donc la fin de la clause de compétence générale) puisse effectivement lui permettre de jouer ce rôle.
Bien sûr, Sarko a assuré, lors de ses voeux à la culture, que cette dernière disposerait d'une dérogation mais pour l'instant, dans le projet de loi, elle n'existe pas.
Sans cette assurance définitive, point de politique culturelle régionale.
RG reconnaîtra aussi que pour l'instant, cette politique culturelle en Alsace est très en retard (normal, c'est la droite qui gère la région depuis la libération) par rapport aux autres régions françaises, le bilan de la politique culturelle régionale, personne n'en parle mais il est consternant, il se limite à une politique de guichet (sous le prétexte de financements croisés) et une délégation de la souveraineté de l'assemblée régionale dans ce secteur à l'Agence Culturelle Alsace.
D'autres compétences (la fameuse et indispensable transversalité des compétences en faveur de la culture, qui cache systématiquement des budgets parcimonieux en sa faveur) n'ont jamais été mobilisés dans ce secteur; ainsi, la région a bel et bien une compétence sur l'emploi et la formation: alors que nombre d'entre elles, au niveau national, ont mis en place des actions déterminantes pour soutenir l'emploi culturel (structurellement précarisé) , l'absence en Alsace de stratégie dans ce domaine a fragilisé,voir laisser mourir nombre de compagnies, d'artistes et de projets prometteurs.
Une des problématiques fondamentales que nous avons en Alsace, c'est la pauvreté des moyens en direction de la création locale et de sa diffusion, les grandes institutions et festivals notamment strasbourgeois mobilisent la plupart des moyens financiers consacrés par les collectivités, ne laissant plus aucune marge de manoeuvre pour l'émergence alsacienne.
La future majorité, si elle dispose effectivement de la compétence concernée, devra également veiller aux grands équilibres, Sélestat, Haguenau, Wissembourg, Guebwiller, Saint Louis,... ne sont pas des patelins où les ploucs s'éclatent le week end dans le folklore bavarois; ces villes moyennes ont connu une croissance démographique et une diversité culturelle importante ces dernières années avec la naissance de structures culturelles dynamiques même dans les musiques actuelles, certes non labellisées par la DRAC (à quoi ça sert encore d'être labellisé par celle-ci lorsque 80% des financements publics sont ceux des collectivités même pour les "grandes institutions" et "grands festivals") mais tout aussi foisonnantes et intelligentes en terme de programmation (je pense notamment aux scènes du nord) que les opérateurs culturels des métropoles alsaciennes.
La région pourrait d'ailleurs adhérer à l'agenda 21 de la culture pour définir un cadre d'intervention où ce qui vient donner sens à l'action publique, c'est justement sa politique culturelle, cela passe inévitablement par l'accroissement des moyens alloués à la culture tout en préservant les indispensables transversalités, mutualisations , mises en réseau, ....
Et si la région (si la réforme...) devenait la collectivité exemplaire dans domaine poussant ainsi les villes, les agglos, la communauté urbaine, le département, d'en faire autant pour qu'elle n'est pas à se substituer à d'éventuelles carences ?
Histoire d'accompagner la "créolisation" (au sens de Chamoiseau et de Glissant) irréversible de l'Alsace (comme toutes les régions inscrites dans la modernité), n'en déplaise aux pourfendeurs de ce qui n'est finalement que son identité contemporaine vivante et belles de promesses...métissées....
J'arrête là, ça fait une peu programme, non ?
Monsieur Grossmann.
"Le vendredi, 5 mars 2010 à 13:43 par Pierre B."
En ayant lu le message de Pierre B, j'ai eu l'impression qu'il lisait dans mes pensées. Je partage entièrement sa pensée.
A propos de la discussion sur le terme "métissage" merci de lire ma réponse à Jacques Cordonnier et de consulter le lien que j'y ai inséré.
Chamoiseau et Glissant, de mauvais auteurs mais il n'est guère étonnant que certains s'y intéressent ici...
Créolisation contre fondations, art contre culture, artiste contre imposteur voilà des réponses en quelques lignes.
Après tout, au lieu de se perdre en vaines discussions, répondons au billet de M. Grossmann par cet extrait d'entretien paru cette semaine dans Le Point avec Elisabeth Lévy interrogeant Philippe Sollers :
E.L. : Et les auteurs du passé. C'est une guerre des ombres ?
P.S. : Tout est question de courbure du temps. Où en sommes-nous avec le temps, voilà la grande question. Nous vivons l'une des plus basses époques que la littérature ait connues, encore que la fin du XIXe siècle n'a pas été une partie de rigolade. Je suis donc en guerre contre la disparition évidente du goût, concept français par excellence, et, dans la foulée, l'ignorance militante, l'illettrisme aggravé, l'analphabétisme et, enfin, point capital, l'évacuation de l'Histoire. Plus la dévastation s'accroît, plus ce qu'on appelle le passé est vivant et désirable. Du reste, plus que du passé il faudrait parler, avec Heidegger, de « l'avoir été ». Mozart est là, Joyce est là.
Que faire quand n'importe qui peut être sacré par le marché comme un nouveau Joyce ou Mozart ?
Bavardage... Tout le monde pourrait être écrivain, peintre, etc. A part la musique, tout, désormais, peut être simulé : on peut faire une exposition de peinture sans savoir dessiner, écrire un livre sans savoir lire. Mais je ne peux pas vous jouer une sonate de Mozart. L'idée s'est répandue que tout le monde pouvait être écrivain parce que le langage est à la disposition de tous. Alors, je vais vous faire une confidence : écrire est un art.
E.L. : Sous les airs progressistes que vous affectez parfois quand vous ferraillez contre une improbable réaction, vous jouissez d'une position aristocratique.
P.S. : D'accord pour « aristocratique », si on précise que cela n'a rien à voir avec des privilèges de naissance ou d'argent. C'est plutôt l'ambition de construire une nouvelle noblesse, une noblesse d'esprit, comme dit Nietzsche. Le jeu est ouvert à tous, à chacun de faire ses preuves. La preuve, c'est le style, s'il est là. C'est rare.
je pense aussi que la réponse de Pierre B. mérite des réponses point par point par Monsieur Grossmann.
Je pense aussi que faire un simple report à un lien est largement insuffisant, et ne correspond pas à la volonté d'apporter des solutions pour faire VIVRE la culture dans toutes ses définitions.
Pour moi la culture ce n'est pas celle qui permet de cultiver pour une partie de la population la possibilité de ne pas respecter d'autres : et précisément celle de la terre d'accueil, du territoire d'accueil, du terrain
Je crois à l'égalité des personnes, et que le simple fait que des personnes se déplacent pour cause de nécessité économique ne les change pas! ni le changement de nationalité!
Elles sont donc normales, et se regroupent, comme les Alsaciens, ou les Français à l'étranger : d'ailleurs eux ne sont pas soumis à l'obligation de changement de nationalité, et ne le voudraient pas non plus!!! qui voit et comprend cela? et pense au respect aussi de ces personnes immigrées qui souhaitent rester telles qu'elles sont( langue, religion sont les signes visibles que tout un chacun peut constater dans nos magasins!!!) - voir aussi mon autre texte long, avec le complément pour Monsieur Bigot
Je pense donc qu'il faut aussi savoir voir et reconnaître les leçons de l'Histoire pour que les réponses aillent dans le sens du service du peuple et non à une sorte d'impasse ne menant à rien.
La liberté doit permettre, mais pas n'importe quoi.
Je signale aussi qu'on a un Ministère de la Culture dont on se demande à quoi il sert puisque il ne favorise même pas la confrontation avec d'autres régions d'Europe puisque la réalité franco-française éradique NOS diversités au lieu de les respecter!
Résultat : La question qu'est-ce qu'être Alsacien en dit déjà tout! dans quel pays européen se posent de telles questions, de tels problèmes?
Chamoiseau et Glissant, de mauvais auteurs ? Pas mal pour un prix goncourt et le détenteur de multiples chaires dans les universités les plus prestigieuses, curieux pour l'obsédé de la distinction de mépriser autant de "prestige" littéraire et intellectuel, perdition cognitive d'un érudit sans doute pour celui qui doit être le seul (érudit s'entend) sur la planète à convoquer EL et PS pour conforter son argumentaire.
Par ailleurs, je ne savais pas que le blog de RG réunissait les plus ardents défenseurs du métissage (terme un peu galvaudé, il est vrai) et de la "créolisation du tout monde".
Si c'est le cas, je m'y exprimerais effectivement bien plus, tant que ça permet de radicaliser l'urticaire de quelques uns, ce qui permettrait peut-être de faire ressurgir la mélamine insoupçonnée de leurs épiderme, avatars hérités d'ancêtres perdus entre le rhin et la méditerranée....
Un conseil aux allergiques locaux de l'altérité, aller voir les manuscrits arabisants de la BNS, trésor patrimonial fabuleux (et strasbourgeois) où l'on découvre que le rayonnement de Cordoue la savante s'étalait jusqu'à notre région; pourtant, il reste à Strasbourg de pseudos-intellectuels (mêmes érudits) capables d'exprimer furieusement leur pureté originelle en fantasmant sur Jacques Dutronc en Céline, acmé du "et moi, et moi,..." et rien que moi !
Je pourrais aussi citer Claude Levi Strauss et sa critique du métissage, de l'anti-racisme etc... avec l'étonnant texte "Race et culture"mais vous réussiriez, cher anonyme Oracle, à nous trouver une référence nous expliquant tous les bienfaits de l'hybridation forcée. La question, sa question n'est pas de se fermer entièrement aux autres, c'est de le faire avec parcimonie, pour ne pas diluer sa propre identité. Vous êtes le parfait représentant de l'intransigeance anti-raciste. Un vrai héritier du communiste, parfait. Etre anti-anti-racisme n'est pas être raciste comme vous aimeriez nous le marteler mais bien comprendre que certaines frontières entre identités, cultures, races et ethnies sont bien nécessaires sans pour autant en déduire des hierarchies.
Monsieur Grossmann.
Vous parliez de métissage en citant le passage et ou l'installation en Alsace, par exemple, de Prussiens, Suédois, puis Polonais, Italiens, etc...personnellement j'ai des origines qui sont à Lunéville, en Alsace, à Bâle, en Italie. Je ne me sens pas métissé. Pour moi le métissage est tout autre chose.
Cependant, la culture qui pour moi est civilisation peut être phagocytée par des apports extérieurs qui viennent bouleverser la vie des gens.
Vous avez ouvert une discussion difficile comme le fut le débat sur l'identité nationale. Vous avez ouvert une discussion politique à propos de la culture.
Il y a autant de pensées uniques que d'individus et il y a autant de pensées politiquement correctes que d'individus.
J'en reste là et souhaite que l'Alsace continue à être bien gérée après les élections régionales comme elle l'a été au cours des cinq années écoulées.
@Richard,
Permettez moi de dire qu'il faut en finir avec la mauvaise foi et les procès d'intentions. Je n'ose pas dire de l'inintelligence...Je ne m'adresse pas forcément ni exclusivement à vous . Mais...
Je vous cite et je commente en italique gras : "Cependant, la culture qui pour moi est civilisation peut être phagocytée par des apports extérieurs qui viennent bouleverser la vie des gens.
Que signifie "civilisation" dans ce débat? Blancs contre noirs, jaunes ou basanés? Il faut le dire franchement. Vous déniez à d'autres qu'à "vos civilisés" d'avoir une culture? Et pourquoi Picasso et tous les artistes de l'époque moderne se sont-ils inspirés des arts premiers, et pourquoi Chirac leur a-t-il consacré un musée? Et la culture africaine, chinoise, amérindienne, inuit et tant d'autres seraient-elles vouées au néant? Que voulez vous dire par phagocyter? La vie de quels gens? Êtes vous pour la pureté des races, autrement dit de la race blanche et pourquoi pas aryenne?
Vous avez ouvert une discussion difficile comme le fut le débat sur l'identité nationale. Vous avez ouvert une discussion politique à propos de la culture."Site web :
Monsieur Grossmann, je ne peux vraiment pas comprendre à travers votre réponse ce qui a pu vous froisser dans la réponse de Richard, réponse que je trouve pertinente et adaptée à la « culture en région » puisque la culture alsacienne entre dans cette définition.
Je ne peux pas le comprendre pour la simple raison de la vérité de la triste et lamentable réalité de la culture locale en lien à l’éclairage de vos racines alsaciennes.
En prenant en compte les synonymes des mots civilisation et phagocytée il faut bien reconnaître que ces mots ne sont pas excessifs en rapport à ce qui s’est passé, pratiqué, en Alsace ! D’après ce que je peux voir de la réponse de Richard il ne s’agit pas de dénier à d’autres civilisés une culture, mais d’après la réalité alsacienne la poursuite de déni de civilisation et de notre culture alémanique en pratique !
Vous êtes contre le communautarisme, donc pour une véritable intégration et donc respect de toute personne ! Mon texte daté du 5 mars à 18.10h sous Une politique culturelle pour une Alsace plus juste et plus forte Par Jacques BIGOT devrait donc correspondre aux solutions souhaitées qui permettre les possibilités de connaissances, de formations, de culture, d’acquis, tous utiles et importantes dans notre région européenne et contexte européen, à l’opposé de la neutralisation, de l’étouffement et de l’absorption, donc de tout ce qu’ont connu les Alsaciens depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Je rappelle aussi que la France est en pratique le seul pays de l’UE à ne pas respecter la culture en région de la culture de LA région !
C’est cela qui devrait froisser vos racines puisque l’humanisme rhénan et germanique ne correspond pas à cela. Ce qui correspond à la vérité doit être reconnu pour pouvoir agir dans le bon sens local et par conséquent du respect de la population locale, et dans son ensemble : sans forme d’exclusion, aucune. (même la halde ne correspond pas à cela)
Ceux qui ne peuvent concevoir ces pratiques élémentaires de respect ne peuvent se réclamer des Valeurs que la France veut représenter : il serait temps d’adapter la République à celles-ci.
Civilisation culture agriculture agronomie élevage paysannerie connaissance acquis formationPhagocytée neutralisé contrôlée étouffée stoppée essoufflé sourde absorbée
Autre point, si certains artistes se sont inspirés des arts dits premiers c’est qu’ils devaient être en panne d’inspiration. Il y a cependant une question que je me pose, comment l’ancien Président de la République a-t-il pu être plutôt une action pour ces héritages et pas une pour les nôtres tellement indispensables pour tout simplement un avenir pour tout et pour tous : y compris pour la création culturelle en région ?????