Jacques Cordonnier, Alsace d'abord me fait parvenir sa réponse et son analyse sur la culture en Alsace. Je publie!
Par Robert Grossmann le lundi, 22 février 2010, 19:35 - politique - Lien permanent
Réponse de Jacques Cordonnier, candidat tête de liste Alsace d'abord, à M. Robert Grossmann L’Art en Alsace : un choix politique capital ! Votre interpellation des têtes de liste aux Régionales m’incite à répondre à quelques-unes de vos remarques mais surtout à préciser comment j’aborde la question culturelle, qui, il faut bien le constater, n’est pas la première des préoccupations des candidats aux Elections Régionales et c’est une faute ! C’est un sujet qui me passionne car il est révélateur de la manière dont nous sommes gouvernés. Je viens d’emblée buter sur la notion même de « culturel » que vous semblez défendre, avec toute la fougue que nous vous connaissons. La culture s’est soi-disant répandue dans toutes les couches de la population et beaucoup s’en réjouissent. Pas moi, car cette omniprésence de la culture fait que désormais tout est appelé culturel, même la moindre oeuvrette sans intérêt au détriment de l’art. Ainsi, la culture en se diffusant massivement connaît une dilution grave de son sens même, celui que notre cher André Malraux appelait « une longue interrogation ». Car l’art n’est pas de la communication, pas un élément de masse mais reste bien un long apprentissage, une lente maturation que les politiques culturelles actuelles ne permettent pas car trop pressées par l’effet médiatique, l’effet démagogique, le tout divertissement. L’objectif quantitatif qui est au coeur de l’ambition démocratique en sa transposition culturelle, fait partout le lit de l’argent, par le biais de la publicité, des taux d’audience et des lois du marché. Vous associez d’emblée "culture" et "emploi". Cela m’étonne, car avant d’être une industrie, un commerce et un réservoir d’emplois, la culture est avant tout apprentissage, travail personnel long et persévérant, pour acquérir les bases intellectuelles, les connaissances, pour établir les ponts nécessaires entre les arts ; bref, l’art est élitiste, voilà qui va à contre-courant des politiques actuelles. L’argent n’a grand'chose à voir avec cela. Il est tout à fait évident que le terme de « culture » est apparu au moment où la politique artistique commençait sa lente dissolution, où la connaissance disparaissait au profit du non approfondissement, où l’école préférait citer des articles de journal plutôt que citer Stendhal, Hölderlin et d’enseigner qui était Maitre Eckhart ou Jean Tauler ! Partout de la « Culture », nulle part de l’Art. Quel fâcheux paradoxe et vous savez comme moi, M. Grossmann, que nous préparons depuis des années des générations d’incultes, d’illettrés, qui ne sauront pas vibrer aux livres, aux musiques, œuvres plastiques car les politiques ne donnent plus les moyens à la transmission de l’apprentissage long mais si fabuleux, de l’art. Le règne de l’argent, de la consommation, du spectacle à tout va balaye chaque jour la littérature, les humanités, la peinture. Les dirigeants politiques sont en grande partie responsables, qu’ils soient de droite ou de gauche. Partout l’hyperdémocratie doit régner avec son refus de la hiérarchie, alors que la culture est hiérarchie. Tous les médias se gargarisent quand tel festival fait du chiffre, quant telle exposition rameute les foules alors que l’on sait parfaitement qu’un faible pourcentage des amateurs peut apprécier pleinement ces spectacles et ces œuvres. Mais les politiques ont voulu cela, à coup de subventions inconsidérées, aidés par les médias complaisants, faisant de la culture une industrie de masse, un passe-temps. Du coup, se révèle une conception tout à fait nouvelle de la culture qui devient un vecteur de « lien social », un outil d’intégration, absolument factice puisqu’on tente désormais de pratiquer une politique culturelle ouvertes à tous les vents, abaissant les niveaux (un peu comme à l’école où 80% des lycées obtiennent le baccalauréat). Les subventions sont saupoudrées, données à n’importe quel pseudo créateur ou pseudo événement alors que des vrais critères artistiques devraient prévaloir dans l’obtention de subventions. Aujourd’hui le métissage culturel est vanté, alors qu’on ne connaît même plus nos bases régionales et européennes. Tout soutien financier ne peut être donné à n’importe quel événement, des choix artistiques clairs et sérieux doivent être pris. Alors que notre politique culturelle et éducative française cherchait par tous les moyens à détruire nos fondations artistiques, il a fallu encore pour plus de ruine, accorder des privilèges à des nouvelles formes d’ « art » pour que l’on soit bien certains que le niveau s’abaisse encore plus brutalement. Je pense au rap par exemple, au graffiti etc…Désormais un morceau violent de rap de tel groupe de banlieue strasbourgeoise ou un titre idiot de Diam’s est plus volontiers célébré que tel poème symphonique de Richard Strauss ou telle pièce de Messiaen…. L’UMP, les Verts et le PS préfèrent sans doute les strass et les paillettes, la démagogie et l’abaissement de l’art au profit du tout culturel, synonyme d’animation, de divertissement et de manière simplette d’occuper son temps, alors que l’art est l’usage du temps avec soin ! La déculturation est en marche, à nous d’essayer de la freiner au niveau régional. Comme l’écrit Höderlin, « Là où est le danger croît aussi ce qui sauve ». En Alsace, retrouvons nos racines culturelles et bâtissons l’avenir solidement. Les valeurs que l’art diffuse sont vivantes. A chaque instant, le Retable d’Issenheim palpite encore depuis sa création au XVIe siècle par Matthias Grünewald. A chaque minute, les œuvres de Hans Arp et je pense par exemple aux salles de l’Aubette, conçues en collaboration avec Sophie Taueber et Théo van Doesburg nous font vibrer. A chaque lecture, les textes de Goethe nous parlent et nous transportent car lui et tant d’autres écrivains ont traversé l’Alsace et l’ont célébrée. C’est par exemple Maurice Barrès, à qui une plaque est consacrée au Mont St Odile. C’est aussi Voltaire qui est passé par nos villes et nos campagnes. Vous parlez d’une grande campagne autour de l’Alsace romantique, bravo ! Effectivement cela permettrait de procurer du travail aux artisans, aux tailleurs de pierre, détenteurs d’un savoir rare. Là aussi les passerelles avec d’autres formes d’art pourraient se faire, tant il existe de textes nombreux de nos voisins allemands, inventeurs du romantisme, avec Novalis. Des musiciens pourraient être joués, eux qui ont chanté les châteaux forts et les ruines, comme Schumann dans certains de ses lieder et ces concerts pourraient illustrer de tels événements dans notre région. J’évoquerai là aussi le poids du bilinguisme dans la culture. Ce ne sont pas des Etats généraux de la culture qu’il faudrait en Alsace – on a vu l’échec ridicule d’une telle initiative à Strasbourg récemment - mais des hommes et des femmes politiques concernés et pas seulement par un énième mandat à accumuler ! Il faudrait aussi supprimer le clientélisme, sport préféré des socialistes dans le domaine culturel. Bien sûr que l’Alsace dispose d’atouts formidables ! Pourquoi ne pas se rapprocher de ce qui se fait chez nos voisins, dans un grand projet rhénan, qui faciliterait les collaborations avec les musées Suisses et Allemands, les grandes institutions culturelles ? Le Museum Pass invite à découvrir la culture de nos cousins germains et suisses, allons-y ! Les festivals de qualité se développent en Alsace, du festival de jazz à Mulhouse à Musica à Strasbourg, du festival « Dans la vallée » à St Marie aux Mines au festival de musique de Colmar. Il faudrait nouer des liens plus puissants entre eux, pour pouvoir rayonner plus largement. Pourquoi pas un grand festival de jazz en été, au Jardin des Deux Rives à Strasbourg comme cela se fait à Juan les Pins ou à Montreux ? Pourquoi n’existe t-il pas de vraie politique régionale concernant l’art contemporain, comme cela se fait à Lyon ? Pourquoi un festival comme l’Ososphère de la Laiterie de Strasbourg n’est pas plus soutenu pour en faire une manifestation plus solide encore et élargie, comme le festival Les Nuits sonores de Lyon ? Pourquoi l’Alsace ne reconnaît pas plus ses créateurs contemporains, tant il existe des talents valables dans la peinture par exemple ? Enfin, je finirais sur une proposition. Cette semaine, la France vient d’acquérir les manuscrits de Giacomo Casanova, grand européen devant l’Eternel et qui est aussi passé par l’Alsace comme beaucoup de grands esprits européens du XVIIe. La BNF à Paris préparera une exposition de ces textes. Pourquoi, après cela ne pas aussi faire cette exposition en Alsace ? Voilà un formidable écrivain qui réunirait tous les amoureux de l’art et de la littérature ! Car comme l’écrivait justement Casanova : « L’homme qui se défend de penser n’apprends jamais rien ». Il est donc temps pour notre région si riche intellectuellement de penser l’art et la culture mais une culture solide, une culture enracinée au cœur de l’Europe et pas une culture du n’importe quoi et du divertissement. En bref, retrouver le sens et le goût de l’effort de l’art plutôt que la consommation passive. Ainsi, en Alsace, ce sera le mot Art qui prendra une capitale ! Jacques Cordonnier
Tête de liste du mouvement régionaliste Alsace d’Abord
www.alsacedabord.org
Commentaires
Vous publiez, ce qui dénote une large ouverture d'esprit. À dire vrai le texte de Cordonnier fait preuve d'une connaissance approfondie des problèmes de la culture en Alsace et ses propositions ne manquent pas de pertinence.
Cette réponse a ceci de remarquable tout d'abord, car elle vient d'un parti ou plutôt de son nouveau président, qui auparavant n'était jamais intervenu sur ces questions.
Mais sans doute que le vide laissé dans ce domaine par la gauche, qui s'est adjugé ce terrain de chasse depuis très longtemps, laisse désormais la place à une nouvelle génération de politiques, qu'on aimerait classer à l'extrême mais qui ici démontre, qu'elle ne se laisse pas enfermer dans des cases simplistes, celles qu'aiment tant les hommes de gauche, toujours prompts à juger, ostraciser, condamner.
Cela pose aussi désormais une question inédite au camp de la droite alsacienne. Si Alsace d'Abord mute dans un sens moins dur, le camp dit de la Majorité Alsacienne (ce qui en gros ne veut rien dire, car mêlant UMPistes et Gauches Modernes, hum...) va avoir encore des soucis à se faire.
On constatera que le terme de droite ou d'UMP ou de Sarkozy étant honni par l'équipe de M. Richert, que feront les électeurs les plus classiquement à droite ? Sûrement pas aller vers M. Richert, qui visiblement ne veut pas s'adresser à eux, car il ne s'intéresse pas à eux... Donc Alsace d'Abord devient une alternative crédible, ce qui nous amuse...
Qu'est ce que l'équipe Bigot et ses troupes peut répondre à un tel texte, qui démontre clairement une autre vision de la culture et de l'art, pas forcément en symbiose avec le discours culturel actuel, démagogique, qui voudrait faire croire que tout le monde aime l'art et s'y connaît ? En gros, tout le monde est créateur et tout le monde est capable d'aimer cela. Permettez que l'on en doute.
Pour rebondir que sur une seule de vos propositions concernant le Rhin Romantique (et pas au sens "touristique" du terme), voilà une jolie idée pour mettre l'accent sur cet étonnant patrimoine du bassin Rhénan, qui pourrait aussi inspirer par ses légendes, ses musiques, ses ruines, les artistes contemporains de façon passionnante.
Enfin, cela prouve que des compétences et des idées peuvent être trouvées dans le camp élargi de la droite et que l'on n'a plus besoin des diktats culturels gauchistes pour travailler intelligemment dans ce domaine.
On peut donc imaginer plus tard des cercles d'une droite alsacienne incluant toutes les bonnes volontés locales sur certaines questions importantes. Et ça, c'est enfin une bonne nouvelle pour nous à LDS car nous y croyons depuis des années !
LDS se félicite et se commente lui-même; bien sûr, cela n'a pas pu échappé à l'avisé Robert Grossmann; le nègre de monsieur Cordonnier aurait pu s'abstenir tout de même ou alors il vous sous-estime carrément...
Connaissant Jacques C, je pense que votre "oracle" ne vaut pas les pythiesde Delphes.
Enfin, sur LDS, limiter les auteurs à une personne qui plus est ailleurs, si nos fiches sont bonnes, st aussi une erreur.
On sent simplement une rancoeur.
Alors ça discutaille entre "initiés" ?
Oracle 67 : vous êtes tenace mais moins que moi. Et vous savez pourquoi ? Parce que votre obsession anti LDS et qui me vise en particulier vous dessert (curieux, vous ne visez jamais mes collègues de blog?).
Vos leçons de petit collabo de blogs qui n'a rien dans le caleçon pour oser signer de son vrai nom montre une chose : qu'elle ne sont pas à jour sinon vous sauriez que je suis un peu "nègre" pour un autre politique alsacien qui n'est pas J. Cordonnier, qui je crois à bien d'autres talents autour de lui !
Et qu'accessoirement je suis occupé à autre chose et pas avec les Régionales.
Quant à M. Cordonnier, je trouve son texte très bien et c'est une excellente démonstration : des gens qu'on voudrait classer extrémiste un temps et qui montrent qu'ils sont moins terribles qu'on ne voudrait le dire...
LH/LDS, quelle vulgarité pour quelqu'un qui dispose d'autant de références ? Je ne reprendrais pas l'expression utilisée mais une fois de plus, "votre côté obscur" reprend le dessus. Le courage n'est malheureusement pas, une fois de plus, de votre côté (ou "des vôtres", du moins ce qu'il en reste tellement vous êtes devenu infréquentable): vous vous exposez inutilement sur le blog de RG (qui n'en pense pas moins), vous auriez du vous abstenir, c'est tout. Une telle autocongrutalation est indécente (mais la décence n'appartient qu'au "populaire" dont votre aversion est proportionnelle à votre obsession de la distinction, votre seule passion). Quant à Aviso, ce n'est pas les 2/3 tournures de phrases que vous avez amendé qui modifieront la paternité de ce texte dont le contenu consacre des hiérarchies surranées, renvoyant l'Alsace et les Alsaciens à une muséification tempérée par une récupération toujours indécente d'Ososphère (Danet sera sans aucun doute comblé). Quant au collabo, il est sûr que LDS est le blog alsacien qui a vraiment des leçons donner dans ce domaine. Vous étiez à la manif à Hautepierre ? Sans doute, vos amitiés particulières avec les identitaires vous perdront...
Mon Dieu... vous prêtez des pensées à tout le monde, à moi, au propriétaire de ce blog, aux membres de LDS. Et puis votre terme "infréquentable" fait sourire, comme le "côté obscur" qui sent son étudiant boutonneux attardé devant Star Wars.
Revenons au sujet principal, le texte de Cordonnier, qui visiblement ne montre pas de signes de "muséification". C'est pareil pour le texte de P. Richert, qui est plus technique il est vrai, mais intéressant. C'est sans doute cela qui vous énerve, que la droite en général puisse avoir des choses à dire et écrire sur la culture. Seul hic, c'est que cela ne transparaisse pas naturellement et c'est dommage que le volet culturel soit si peu présent dans la campagne des Régionales.
Le reste de votre propos, je vous le laisse, notamment à propos de la manifestation contre le Quick hallal à Hautepierre quartier hautement représentatif de l'échec de l'intégration. Si des Identitaires (ce qui n'était pas annoncé dans les DNA?) et Jeune Alsace ont manifesté là bas, grand bien leur fasse. Au moins eux le font à visage découvert...
Car enfin, de quoi parlons nous avec vous, anonyme comme l'étaient justement certains dénonciateurs durant la 2e guerre, quelle leçon pouvez vous donner ainsi sans donner votre nom ? Mais sans doute que votre profession vous en empêche... Cela me rappelle Finkielkraut ou Lévy parlant des égoûts d'Internet. Vous en êtes un bel exemple, un beau rat bien gras...
cette tentative grossière de discréditer ce que j'affirme par le simple fait de mon anonymat prouve une fois de plus que vous perdez vos moyens. Du haut d'un perchoir où vous vous auto-consacrez comme l'autorité politique et intellectuel susceptible de relier des ponts entre droite républicaine et droite extrême, vous vous permettez d'instrumentaliser la question culturelle et ses enjeux (que très peu de monde maîtrise en Alsace) à des fins idéologiques. Non, culture et art ne se distinguent pas aussi facilement, c'est une réflexion binaire qui évite toute la complexité historique de cette problématique, surprenant pour quelqu'un qui stigmatise sempiternellement le manichéisme attribué aux "gauchistes". RG n'a cesse de le répéter, la culture n'est ni de gauche ou de droite, ce sont les moyens mis à sa disposition qui le sont. Maintenant que vous soyez le scribe de Maurer ou de Richert (ce qui m'étonnerais mais pourquoi pas...) et depuis peu de Cordonnier pour arriver à vos fins (ce que vous appellez la vrai droite) devrait interpeller ces derniers sur votre capacité à la discrétion et à la retenue. Ecrire pour quelqu'un, surtout en politique, ne donne pas le droit de prétendre prendre sa place. A mon avis, moins vous vous occuperez de culture, mieux elle se portera. En comptant sur l'économie de vos insultes.
Là où il y a de la "culture" de masse, il n'y a plus d'art, cela devient juste du divertissement, du consommable, bref rien de bien terrible.
On "fait" une expo comme on "fait" une sortie. L'art c'est la sculpture de soi, il faut des années pour l'appréhender, ce qui exclu d'emblée la masse.
Le règne de la pseudo démocratie aura réussit à détruire toute classe cultivée, au profit d'une généralisation de l'inculture la plus crasse, pour complaire à la plus grande masse et notamment, pour se mettre au niveau d'une large frange de l'immigration, qui ne dispose évidemment pas de l'outillage culturel nécessaire, pour diverses raisons.
En clair, parce qu'il faut soit-disant se mettre à niveau des plus mauvais et des plus faibles, il faut aussi abaisser tous ceux qui étaient susceptibles d'être une élite culturelle. Ainsi, le château de Versailles devient lieu d'exposition d'art contemporain mais le plus vilain et le plus facile d'accès (Koons par exemple...) car on ne peut plus demander au plus grand nombre de connaître l'histoire de France et de déambuler dans les jardins et les pièces de Versailles car il n'y comprend plus rien. Ainsi de la littérature, de la langue française etc... A l'école (du moins dans une grande partie de l'école) il n'est plus possible de lire Hugo ou Stendhal mais on y lit Libé ou Le Monde et Amélie Nothomb au mieux, voire des magazines car les élèves n'ont plus le niveau nécessaire à ça ; surtout les professeurs ne veulent plus ni ne peuvent plus leur donner autre chose car eux aussi ont été recrutés dans les couches les moins cultivées du pays alors qu'auparavant le maître était formé, intelligent et possédait largement ses humanités.
Le travail de sape des politiques, des journalistes et des médias contre l'élitisme conduit au règne des plus idiots et incultes, un peu comme dans le reste de la société où ce sont les plus nuisibles qui dictent leur loi (dans les transports en commun, dans la vie courante, par leurs incivilités constantes par exemple et leurs violences). Ainsi le barbare de la cité sera le plus fort face à moi et à mes amis. Nietzsche déjà avait dénoncé cela, nous en voyons la matérialisation et elle est abjecte.
Il suffit de voir le récent débat sur les écoles les plus pointues de France (St Cyr...) qui doivent s'ouvrir à l'immigration et aux moins bien outillés sous prétexte d'égalité. Ainsi, on ruinera définitivement l'école, l'université, l'armée, préparant ainsi un pays à être livré au pire. Et c'est hélas la droite qui est en pointe de ce travail de sape. On abaisse le niveau de tout pour finalement arriver à un égalitarisme qui nivelle vers le bas. Et la culture à cédé largement grâce à des gens comme vous visiblement...
Sur ce Oracle67, je retourne à l'essayste Cécile Guilbert et vous invite à la rencontre que j'animerai en avril avec elle autour des cours de Nabokov à la librairie Kléber...
arno, tu déconnes
Avec une certaine tristesse je dois exprimer très clairement mon désaccord avec le dernier commentaire de Laurent Husser. Je développerai en donnant aussi mon avis sur le texte de Jacques Cordonnier et des autres têtes de lite qui ont bien voulu donner leur point de vue.
En tout état de cause le débat est plutôt de haut niveau et les désaccords permettront d'aller au plus près de la meilleure conception partagée de la culture
@ Laurent : c'est drôle ton appréciation sur le texte de Cordonnier... à peine avais-je fini de le lire que j'étais rassuré. Je ne suis absolument pas en phase avec la grande majorité de ce qui est écrit et je viens d'écrire un article qui s'intitule "inculte" et qui revendique le droit à l'ennui devant une oeuvre qui ne touche pas fusse-t-elle intellectuelle, le droit à aimer l'art et la culture sans rien connaître, parce que c'est avant tout émotion et que l'émotion ne s'enseigne pas... certes, l'instruction permet d'accéder à plus d'informations et mieux comprendre ce qui nécessite de la compréhension, mais cela ne peut être le préalable à la culture en aucun cas... c'est même un contre-sens que d'invoquer Malraux à cet égard alors qu'il aura été le premier à vouloir mettre à la portée de tous les grandes oeuvres de l'humanité dans une logique de démocratisation culturelle...
Quant à la référence à Ososphère et le festival c'est dans la vallée, m'est avis que Cordonnier n'a pas dû y aller souvent, car cela contraste pas mal avec tout ce qu'il prône dans le reste du texte... pour résumer, son propos sur la culture me fait l'effet d'un mauvais patchwork de "ce qu'il faut dire sur la culture pour séduire un électorat de droite"...avec quelques références jeunes, on ne sait jamais...
La dernière fois que j'étais à Osophère, j'ai pour ma part refusé le cachet d'ectazy qu'un vendeur me proposait, mais pour le reste, cela se tient.
@ M. Weber:
"pour résumer, son propos sur la culture me fait l'effet d'un mauvais patchwork de "ce qu'il faut dire sur la culture pour séduire un électorat de droite"...avec quelques références jeunes, on ne sait jamais..."
Un parti de droite qui tente de séduire son électorat... vous trouvez cela anormal...?
C'est le jeu de la démocratie!
C'est vrai que c'est un peu décalé, dans l'ambiance d'aujourd'hui, le centre voulant séduire la gauche, la gauche la droite et la droite la gauche...
Ca repose, d'avoir enfin quelqu'un qui ne tente pas de brouiller les cartes!
@ Arnaud, je rebondis sur ton propos uniquement concernant Malraux. Tu as raison sur ce point car évidemment notre écrivain-ministre cherchait à faire connaître l'art au plus grand nombre, notamment via ses étonnantes maisons de la culture. Mais toujours dans un esprit de "haute volée", pas pour abaisser le niveau, mais pour hisser les gens à ce niveau ! c'est toute la différence d'avec les politiques culturelles depuis 30 ans...et c'est le seul propos que je persiste à développer. Le reste de la polémique ci-dessus m'est égal, de plus le texte d'alsace d'abord ne me correspond pas non plus sur certains points, mais c'est le cas des deux autres aussi. Ce qui est dommage c'est que Binder, Fernique, Bigot, Santiago etc...n'aient pas répondu !