lettre ouverte de l'écrivain Gérard Cardonne au maire de Strasbourg à propos de son adjoint Cahn qui traite de fétichistes ceux qui aiment leur drapeau et l'hymne national
Par Robert Grossmann le mercredi, 3 février 2010, 17:22 - politique - Lien permanent
titre: le contempteur
Georges Frêche, Mathieu Cahn : même délinquance !
Le politique doit faire preuve de retenue, à défaut d’intelligence, lorsqu’il s’exprime. Les mots ont des conséquences quand ils insultent la mémoire de ceux qui ont combattu pour la liberté.
Ceux tenus par votre adjoint, Mathieu Cahn, devant la population de la Meinau sont inacceptables : ils constituent une délinquance verbale inadmissible !
Comment comprendre que ce contempteur municipal puisse être responsable de la jeunesse ! Organise-t-il des stages pour apprendre à siffler la Marseillaise lors des matchs de football ?
Comment comprendre que Strasbourg se voulant capitale de l’Europe renonce à ses propres valeurs françaises ?
Faudra-t-il arracher le drapeau que les gars de Leclerc ont planté sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg pour le remplacer par la bannière rouge de cet irresponsable municipal, symbole de l’oppression dans le monde ?
Votre secrétaire générale, Martine Aubry, après beaucoup d’hésitations, a enfin sanctionné le racisme antifrançais de Georges Frêche. Insulter les harkis revient à insulter le drapeau tricolore pour lequel ces soldats français avaient combattu.
Monsieur le maire, vous avez dans vos rangs un négationniste qui dénonce « le fétichisme du drapeau et la vénération de l’hymne national ». Allons-nous expurger nos archives strasbourgeoises pour faire rendre gorge à Rouget de l’Isle, coupable des paroles de la Marseillaise ?
Je suis fier d’être français plus que jamais quand j’entends ces insultes et quand, au nom de l’universalité des valeurs de mon pays, je m’incline devant ces Français qui ont donné leurs vies pour que je puisse écrire ces lignes. Ces valeurs ne doivent pas être salies par cette honte politicienne : car c’est par elles et pour elles que nous sommes ce que nous sommes.
A l’approche du printemps, le jardinier responsable élague les arbres en coupant les branches pourries. J’attends que vous fassiez ce geste de salubrité écologique et nationale pour la société strasbourgeoise.
Dans la négative, le citoyen fier de son pays que je suis, donc de son drapeau et de son hymne, ne participera plus à aucune manifestation organisée par une municipalité qui préfèrerait le drapeau rouge au tricolore. Je serai suivi par les Alsaciens qui croient encore, et malgré Mathieu Cahn, en leur pays. Je suis entré en résistance !
Gérard Cardonne
Commentaires
Merci Monsieur Cardonne.
Il y a un an disparaissait ma mère, âgée de 94 ans. Mon père et ma mère ont été arrêtés dans une rafle nazie en Alsace le 11 décembre 1940 pour avoir joué la Marseillaise chez eux le 11 novembre 1940. Ils ont survécu à ces événements et je ne laisserai pas insulter leur mémoire.
Il est facile de cracher sur un drapeau quand il n'y a aucun danger, mais c'est autre chose de le défendre quand il y a danger, là il n'y a plus grand monde !
Alors amis alsaciens votez bleu-blanc-rouge en mars prochain !
Votre article est juste et bien écrit!
Quelle honte, quel comportement où va t-on?
Merci pour votre message.
cher monsieur il va s'en dire qu'en effet en insultant le drapeau et la marseillaise nous piétinont nos propres valeurs l'inscription sur les listes de certains d'une femme voilée contribue encore à l'effondrement de nos libertées et de l'identitée française est ce mal de défendre nos valeurs et d'honorer la mémoire de nos morts dont nos parents qui ont défendues celles çi amicalement jean pierre et astrid
MC n'a pas insulté le drapeau, il a justement dénoncé son instrumentalisation par quelques uns à des fins politiciennes, qui se prétendent plus français et républicains que d'autres; effectivement, un drapeau ça se respecte mais pas son utilisation à des fins d'exclusion. Quant à l'hymne national, de même, ceux qui veulent en faire un psaume, finissent par desservir la portée de son message (hymne à la liberté et à la lutte contre la tyrannie, il est bon de le rappeler...).
D’ordinaire, quand un sujet sérieux tourne aux controverses de café du commerce, je m’abstiens. Mais certaines accusations portées contre monsieur Cahn ne peuvent que faire bondir. Alors je réagis. Avec mes petits moyens, celles grand Robert de la langue française. Parce que manifestement, le problème initial est sémantique.
Monsieur Cahn parle de « fétichisme du drapeau et de vénération de l’hymne national ». Soit. Allons voir ce que peut bien en dire mon ami le GRAND Robert.
Dans le Grand Robert, le fétichisme est un culte animiste. On ne va pas très loin. Pour le philosophe Alain, mentionné dans ce même dictionnaire, « le fétichisme qui adore tout objet utile ou nuisible comme un dieu, d’après les relations sociales les plus simples, est la forme la plus naïve de la prévision et de l’action réglée, fondée sur l’observation et le souvenir » (extrait d’Abrégés pour les aveugles, in Les passions et la sagesse). On commence à y venir... Le fétichisme serait donc une forme d’adhésion bête et disciplinée à un objet indifférencié, de la part de quelqu’un qui ferait preuve de peu de discernement. Allons voir « vénération ». « Vénération : respect religieux, fait d’adoration et de crainte ». Le mouvement d’adhésion auquel on est confronté ici n’est pas plus rationnel ni conscient que le précédent.
Alors si j’interprète à l’aune de la doctrine lexico-sémantique les propos de Monsieur Cahn, j’entends un certain agacement de sa part à l’égard d’un comportement simpliste d’adhésion systématique et sans discernement à des concepts, des symboles, et des valeurs qui valent mieux que ça. Et en ce sens, je trouve ses propos tout-à-fait censés. Le drapeau tricolore, dans sa genèse même, datant d’une période qui constitue le substrat de l’Etat démocratique dans lequel nous vivons aujourd’hui, doit être compris dans toute l’amplitude de cette histoire qui est la nôtre, et qui va bien au-delà du symbole. Quant à l’hymne national, il revêt un sens plus lourd qu’une simple chansonnette dont certains s’acquittent de manière réflexe. Aller expliquer à un élève de classe de quatrième (classe dans laquelle s’enseigne la Révolution Française), pourquoi « un sang impur » doit « abreuver » nos sillons est une tâche extrêmement délicate, qui va au-delà de la pure symbolique.
Alors comme Monsieur Cahn, je suis agacée par le fétichisme du drapeau et la vénération de la Marseillaise. Parce que j’ai fait, pendant un temps de ma vie, de l’enseignement de l’histoire mon métier, et que j’avais à cœur de mes voir mes élèves comprendre et adhérer en conscience aux valeurs qui sont les nôtres. Il fallait que dans leurs jeunes esprits, regarder un drapeau ou entendre un hymne aille au-delà du folklore. Qu’ils sachent, si jeunes pourtant, le sang versé, les sacrifices, et le prix (jamais véritablement payé) d’une unité (jamais véritablement acquise), qui constitue notre vivre ensemble.
Qui est-ce qui attaque Monsieur Cahn aujourd’hui ? Cette droite qui adhère au projet de M. Sarkory qui tend à supprimer des heures d’histoire dans le secondaire. Qui impose la lecture de la lettre de Guy Môquet, sans donner un crédit horaire suffisant aux enseigner pour…l’enseigner. Est-ce cela, l’identité nationale ? Anonner un texte sans le comprendre. Est-ce cela, se souvenir de son histoire ? Etre dans le mémoriel de circonstance, non plus dans l’historique ?
Les propos de Monsieur Cahn ne sont pas, comme j’ai pu le lire, des « profanations » de symboles républicains. Les mots ont un sens. Il semblerait que ce jeune élu en ait pleine conscience. Il semblerait enfin qu’il aime suffisamment sa patrie pour ne pas vouloir galvauder ses symboles, et qu’il s’indigne de ce que la droite, par ce débat honteux sur l’identité nationale, est en train d’en faire…
BRAVO belle et juste intervention. On comprend mieux à la lecture de Ginger pourquoi nôtre société en est là aujourd'hui.
bravo robert évidemment ...le débat est aujourd'hui nécessaire bien que mal présenté ,pour ce qui est de certains enseignants ,il ne fallait guère mieux attendre. Depuis les années 60 oubliées les leçons du passé,angélisme quand tu nous tiens ,au fait avant Vichy Pierre Laval n'était-il pas à ce stade?...
Bien écrit. Cependant, compte tenu de l'inexpérience professionnelle de M. Cahn qui n'a jamais eu d'autre employeur que le PS, j'aurais tendance à penser qu'il a tenu les propos qui lui sont reprochés sans vraiment en comprendre la portée conformément aux dogmes de son parti politique.
Cordialement
@JPP
De telles références vous honorent... Sincèrement...
Quant aux enseignants, ils ne faut effectivement rien attendre d'eux. Sauf... qu'ils éduquent vos enfants, naturellement. Ils ne méritent pas mieux que de faire ce que certains considèrent comme les "basses oeuvres".
Pour ma part, je ne suis plus enseignante, et c'est peut-être un tout autre statut qu'il m'aurait fallu brandir aujourd'hui pour être crédible. Sauf que...j'estime très immodestement que mes arguments suffisent à étayer ma thèse. S'il vous faut brandir de telles références pour me répondre, vous me donnez raison. Et pour cela, je vous remercie.