Un an après … le groupe UMP, Nouveau Centre, Indépendants a tenu à faire le point sur l’état des lieux au conseil municipal de Strasbourg.

Il ne s’agissait pas pour nous de faire un « coup » qui, telle une bulle de savon éblouit puis éclate, mais d’aller au fond des choses en présence de nos amis du Club des Démocrates.

« J’en appelle à un renouveau de l’opposition » tel est mon mot d’ordre et ce renouveau a été symboliquement présent et incarné par nos amis Stéphane Boof, Axelle Benamran, Sébastien Milazo, Jamila Azeroual, avec l’expérimenté Hugues Geiger si fortement engagé en écologie…. et de nos jeunes et si talentueux élus, Jean Emmanuel Robert, Frédérique Loutrel.

Mais avec l’expérience d’Anne Schumann, de Martine Calderoli, et le talent de Huguette Dreikaus, comédienne et écrivain.

Voici le texte de mon intervention:

"Nous avons décidé de tenir un langage de vérité et de laisser la parole à nos convictions.

Avec mes amis je suis dans l’opposition, certes, mais le but de notre engagement demeure le service de l’intérêt général, celui de tous les Strasbourgeois et le rayonnement de notre ville. 

Voilà donc un an de changement municipal, un an d’alternance…

Où en sommes-nous ?

Pour nous la priorité, d’où découlent tous les raisonnements et toute les stratégies, consiste à ne pas nous tromper sur ce qui s’est passé, à l’avoir bien compris et à l’avoir intégré.

(...)

Ce n’est pas l’équipe de Roland Ries qui a gagné les élections municipales.

C’est nous qui les avons perdues.

C’est cruel à dire, c’est douloureux, mais nous revendiquons la capacité de lucidité, l’exercice du devoir de vérité et nous revendiquons aussi le droit à l’autocritique

Nous avons 5 ans devant nous pour travailler.

Travailler non pas de manière primaire pour reconquérir des postes et des prébendes mais pour agir en faveur  de nos concitoyens selon notre projet pour notre ville, Strasbourg, à qui nous vouons une passion sans bornes.

Mais rien ne sert de s’élancer sur un destrier en ne sachant pas précisément d’où l’on part, quelle est la direction à suivre, quels accidents présente le terrain et quel est l’état de la météo.

(...)

Pourquoi avons-nous perdu il y a un an avec le travail intense que nous avons fourni, avec bilan que la très grande majorité se plait à reconnaître comme remarquable et sans doute unique dans les annales de la ville ? 

Deux facteurs essentiels sont à l’origine de notre défaite.

D’une part  Le contexte national – une sévère disgrâce temporaire de Nicolas Sarkozy.

D’autre part  Notre image à nous et le concept même de tandem. Ce concept qui a permis tant de bon travail, tant de réalisations positives, n’a peut-être plus été compris ni accepté par une majorité de Strasbourgeois alors que nous le pensions moderne, comme est moderne le partage des responsabilités. 


En ce qui concerne les questions d’image et donc de réputation. Beaucoup ne les jugeaient pas positives à ce moment là et dans ce contexte là.

Je revendique ma part de responsabilité.

Sans doute ma très grande proximité amicale avec Nicolas Sarkozy nous a couté plus qu’à d’autres équipes UMP. Mais il ne faut pas oublier Xavier Darcos - Périgueux, Gilles de Robien - Amiens, Albertville, Rouen, Caen, Toulouse, Reims, Saint Etienne, Roanne, Argenteuil, Metz, Forbach, tout près de nous, Rixheim, Guebwiller, Wissembourg, Soultz sous Forêt, Ostwald …Au total : 120 villes ont basculé à gauche

Au plan national ces élections ont donc été, largement gagnées par la gauche.

Mais il y avait aussi l’image.

La mienne se caractérisait peut-être par un peu trop de passion  parfois un peu trop de flamme et puis, j’ai le verbe haut…

Mais les strasbourgeois me connaissaient avant, ils me connaissent depuis toujours et je n’ai pas changé au cours de ces 7 ans.

Ni mon image ni mon caractère ont été une découverte pour les strasbourgeois. Je suis resté fidèle à moi-même, identique à celui qui était victorieux en 2001. 

Permettez moi d’ajouter puisque nous en sommes à la confession publique que je suis un homme d’empathie, j’aime les gens...

Par ailleurs, j’ai toujours pratiqué l’union. 

Nous voici donc dans l’opposition depuis un an. (...)

Notre conception du rôle d’opposant consiste certes à être vigilants et, au fond, à contrôler la majorité, c’est notre devoir. Mais pour nous il y a une dimension supplémentaire qui consiste aussi et surtout à proposer…à construire un projet alternatif.

Et, par dessus tout, ce qui nous importe c’est d’être des opposants crédibles qui disent des choses crédibles

Nous avons 5 ans pour le faire et nous entendons le faire le plus intelligemment possible. (...)

Nous sommes à la fois l’équipe municipale UMP-Nouveau Centre-Indépendants, mais nous sommes aussi renforcés et soutenus par des personnalités non élues, engagées à nos côtés.

Et notre configuration d’aujourd’hui a force de symbole.

Des hommes et des femmes d’expérience, des nouveaux, des jeunes. C’est ainsi que nous voyons notre démarche pour les 5 ans à venir. Bénéficier de l’indispensable expérience des anciens et renouveler profondément.

Aujourd’hui aux cotés d’Anne Schumann, Frédérique Loutrel, Jean Emmanuel Robert, Huguette Dreikaus, Martine Caldéroli,

nous avons à nos cotés Hugues Geiger, Stépane Boof, Axelle Benamran, Jamila Azeroual, Sébastien Milazzo

Ce qui les caractérise c’est la volonté d’être efficaces, mais aussi la fidélité à une démarche, à une ambiance et à un style de travail. 

Moi, j’en appelle au renouveau de l’opposition.

Ici elle en a déjà le visage. Mais sur cette voie, nous irons plus loin.

Mon objectif est de faire bénéficier de mon expérience mes amis incarnant le renouveau et le rajeunissement  

Voila donc pour l’état de l’opposition et pour la feuille de route : renouveau, rajeunissement, expérience et propositions. 

*Parlons maintenant de l’équipe municipale.

A titre personnel je veux aussi dire mon estime à Roland Ries.

Il est un honnête homme, qui voudrait bien faire et qui n’arrive pas à faire.

Son problème c’est son équipe que caractérise un très grand amateurisme, des dogmatismes enchevêtrés et qui n’a pas trouvé ses marques

Sa démarche est louable mais elle ne peut jamais aller à son terme ni aboutir car il est comme ficelé par sa lilliputie municipale.

Les tensions au sein de cette équipe sont réelles, palpables, visibles et au lieu de s’exprimer dans sa volonté d’ouverture et de modération, Roland Ries est en permanence obligé de sacrifier à tel courant puis à tel autre, contraint de laisser faire telle petitesse, de laisser filer telle ineptie.

Pas de projet lisible pour la ville, beaucoup de vent et d’incantation, rien de concret.

Son boulot de maire consiste à la fois à gérer des tensions et à faire le grand écart.

Est-il vraiment un homme d’ouverture ? Un exemple. S’il l’était ou s’il avait les mains libres pour l’être, il aurait proposé une présidence de commission à l’un de ses opposants. A l’assemblée nationale la majorité a offert la prestigieuse commission des finances à un socialiste.

J’ai aussi un conseil à donner au maire : qu’il annonce vite qu’il se représente pour un second mandat car il faut calmer les jeux, les poisons et les délices qui se développent dans les couloirs et les coulisses.