Polémique autour de citations...le texte complet du droit de réponse de Ruedi Baur
Par Robert Grossmann le mercredi, 29 octobre 2008, 12:30 - Strasbourg - Lien permanent
Droit de réponse sur une polémique de bas étage pour une polémique de haute volée.
Je navais pas connaissance de linterview de mon collaborateur Thibault Fourrier avant sa parution, et je la récuse absolument tant elle traduit en rien la réalité des faits. Je dois souligner dabord combien je trouve cette polémique ridicule, et combien me paraît tout aussi risible laccident qui la engendrée, à savoir la suppression de la porte des toilettes sur laquelle figurait la « fameuse » citation de Céline. Cette affaire de très bas étage vise manifestement à souiller un maître douvrage qui, dans un monde pétris de consensus mou et insignifiant, a pourtant initié et accompagné dans la durée un projet particulièrement audacieux. Je suis donc choqué par cette interview, et me permets dintervenir pour souligner aussi fortement que possible combien le dialogue que jai noué avec Robert Grossmann fut de qualité, et combien celui-ci nous a soutenus en tant que créateurs en prenant systématiquement le parti du projet. Je le dis avec dautant plus de clarté et de sincérité que, par ailleurs, mes opinions politiques ne rejoignent en rien les siennes. Je tire dailleurs également mon chapeau à la nouvelle municipalité qui a accepté ce projet en héritage sans en dénaturer ce qui en fait sa qualité.
Je dois ensuite souligner que ce projet défend le parti de la littérature qui ne doit cesser de se défendre, et de se développer, contre les attaques dangereuses dont elle peut faire lobjet. Cette piètre polémique est donc pour moi loccasion de réaffirmer avec vigueur mon désir de voir ce projet se poursuivre dans le temps, et de voir les murs de la médiathèque André Malraux accueillir dans lavenir de nouvelles citations. La meilleure réponse à faire est me semble-t-il celle-ci, à savoir faire débat par surcroît de littérature. Cest défendre ce qui fait notre richesse, à nous citoyens de tout bord, à savoir la culture vivante et contradictoire, celle qui suscite polémiques de haute volée. Cest inviter notre nouveau prix Nobel de littérature à nous offrir une phrase. Cest poursuivre avec acharnement, nous aujourdhui comme les responsables à venir demain, la mise en valeur des trésors de la littérature. Cest savoir accueillir et défendre les textes qui constituent ce trésor, y compris même lorsque ces textes sont luvre de personnages aussi abjects que Louis-Ferdinand Céline.
Ruedi Baur
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