Tous ceux qui, comme moi, ont 20 ans aujourd’hui ne savent peut-être pas ce que signifie le 18 juin. Pourtant son sens doit être révélé à tous, il doit être contagieux surtout auprès des jeunes! L’appel d’un homme seul, contre l’inéluctable, contre la fatalité, contre l’abaissement et le renoncement, seul pour la liberté, cet appel, défi victorieux, ne peut laisser indifférent. C’était il y a plus de soixante ans et ce n’est pas pour autant qu’il doit être remisé au rang de simple souvenir.

Aujourd’hui ce que nous recherchons, nous les jeunes, c’est la quête de sens et l’adhésion à des valeurs intemporelles. Ah ! Certes le chômage et les obstacles de la vie quotidienne sont préoccupants et mobilisent les énergies, mais les valeurs de la République, la Liberté, l’Egalité, la Fraternité ne doivent pas être enfouies sous le quotidien. Elles exigent d’être respectées, vénérées, revivifiées.

Par de là les soixante années et les générations qui nous séparent de la sombre période de l’Histoire qui a failli conduire le plus odieux dictateur de tous les temps à s’emparer de l’Europe en réduisant l’homme à ses néfastes idéologies, en annihilant ceux qui ne lui convenaient pas, nous voulons que s’opère une prise de conscience.
C’est pourquoi le combat des français libre doit être célébré !

Mais il convient aussi d’affirmer qu’il n’appartient plus à ses seuls auteurs. Nous le revendiquons avec nos 20 ans ! Ce combat transgresse les générations et doit aussi recueillir l’attention et la compréhension agissantes des plus jeunes.

Que nous soyons nés ici ou ailleurs, que nous soyons blancs, blacks ou beurs, nous choisissons la France parce qu’elle est la patrie des droits de l’Homme et de la liberté.

Cette proclamation de la foi en l’homme n’est d’ailleurs pas compatible avec les communautarismes de tous acabits. L’Homme n’est à enfermer dans aucune case, dans aucune cellule, et le refus de tout repli ethnique, religieux, régionaliste est prioritaire.

Nous savons aussi que la lutte pour la « liberté égalité fraternité » n’est pas gagnée d’avance, que chaque matin il faut la recommencer.

Mais aucun d’entre nous n’a le droit d’oublier la dette envers ceux qui ont choisi de sacrifier leur vie il y a plus de 60 ans pour qu’ils puissent aujourd’hui vivre et agir libres.

C’est bien dans un même élan que des français d’Alsace ou de Corrèze avaient alors combattu avec ceux venus du Maghreb ou de l’Afrique profonde.

Je me demande souvent pour quelle cause un jeune pourrait aujourd’hui sacrifier sa vie et dès lors je ne souhaite pas que l’on oublie ceux que leur conscience a contraint à le faire en 1940/1945.

Je me sens le droit et le devoir de lancer un appel pour que le souvenir ne soit pas relégué au rang muséographique mais qu’il vive, ardent.

 

Jamila Azeroual
responsable "jeunesse et vie étudiante" du club des démoctrates pour le progrès