Lors d’une récente rencontre avec la presse j’ai fini par une boutade : « Je suis juste un peu plus à gauche… »

Ce fut un grand sourire généralisé qui me ravi. Objectif atteint !

Cette phrase que j’ai déjà prononcée et, à propos de laquelle je me suis déjà amplement expliqué, a une nouvelle fois suscité étonnement et interrogation : objectif atteint, là encore.

Je cherche à interpeller et à susciter un vrai débat…

Ceux qui acceptent de relire quelques papiers significatifs de mon blog et notamment ma présentation dans « un peu plus sur moi » constateront que je suis constant dans mon refus des classifications.

Qui se souvient de la très belle chanson de Pete Seeger reprise par Graeme Allwriht : « petites boites, très étroites… »?

 

J’ai adhéré à une certaine conception de la République incarnée par de Gaulle.

Je répète à l’envi sa phrase si pertinente et si permanente d’actualité : « ce n’est pas la gauche la France, ce n’est pas la droite, c’est tous les français »

 

Alors ce qui m’horripile depuis toujours c’est la confiscation de la culture, de l’intelligence, de la générosité, de l’humanisme par la gauche. Comme l’avait brillamment dit Giscard : Ils n’ont «  pas le monopole du cœur ». Cela est toujours vrai.

 

Personnellement je ne suis pas socialiste mais je suis social.

Je suis humaniste, je suis un ardent militant de la culture, mais je ne suis en aucun cas de la race des talibans intellectuels, de ceux qui font passer leur appartenance clanique avant l’action sociale, humaniste, culturelle.

 

Pour trop de ces partisans, l’excellent comédien Torreton en est une illustration, la proclamation : « je suis de gauche » passe avant « j’agis en faveur de la culture »

Pire, pour ceux là la culture, l’intelligence, ne peuvent qu’être l’exclusive appartenance du Parti Socialiste, de ses courants et de ses satellites.

Il s’agit là d’une véritable usurpation.

Mais la dénoncer comme telle n’est guère productive. Cela glisse sur leurs ailes comme la bonne pluie sur des cirés bretons. Ils sont blindés d’autosatisfactions et conservent leur superbe et leurs fallacieuses certitudes. Certains de ceux là se retrouvent aussi, malheureusement, assez nombreux dans la presse…au point que l’on a coutume de dire comme une banalité : « la presse est à gauche, y a rien à faire… »

 

A y regarder de près c’est évidemment faux, la presse est diverse mais certains journalistes visibles donnent une telle impression de militantisme de gauche.

La culture, ni l’intelligence, ni la création artistique ne sont à gauche. Elles ne sont pas davantage à droite. Elles sont avant tout filles de la générosité et s’offrent à qui les aime et les désire.

 

J’ai donc décidé d’user d’un raccourci provocant qui résume ce raisonnement : « Je suis culturellement de gauche ». Cela signifie que j’agis avec cœur et conviction dans un domaine que les militants à œillères voudraient chasse gardée : culture, synonyme de gauche.

 

Ne serais je pas après tout de droite ? Si lutter de manière farouche contre l’insécurité, les délinquances, les crimes…Si prendre en compte avant tout les victimes plutôt que les délinquants. Si être un ardent partisan de l’ordre républicain signifie être de droite, je suis évidemment de droite. Qui donc a parlé d’ordre juste ? (comment vouloir l’ordre injuste, dites moi ?)

 

De Gaulle avait proclamé qu’il était un révolutionnaire et il l’était réellement, en 1940 tout comme en 1958.

Mitterrand l’avait jadis traité de dictateur à propos de la constitution de la Vième république dans laquelle il s’est ensuite engouffré avec délices.

 

Le paradoxe pourrait se développer encore dans de longs raisonnements étayés par d’innombrables faits et preuves.
Mais pourquoi donc vouloir classer les gens et les enfermer dans "des petites boites", dans des identités politiciennes ?

Quant à moi, je suis de gauche, je suis de droite, je suis du centre…qu’importe pourvu que je serve avec efficacité mes concitoyens de la Communauté Urbaine de Strasbourg.

Bien évidemment j’ai mes convictions. Elles sont nées et se sont développées par le gaullisme auquel je suis fidèle, c’est résumé par une image certes trop sommaire mais si belle, cette certaine idée de la France qui se trouve évoquée dans la première page de Mémoires de guerre du Général.

 

Mais, tenez ! Je vais vous faire une vraie confidence :

Mon parti aujourd’hui, largement avant tout autre, c’est Strasbourg et sa Communauté Urbaine.