Je suis juste un peu à gauche, je suis juste à droite, et même au centre
Par Robert Grossmann le dimanche, 23 septembre 2007, 12:31 - politique - Lien permanent
Lors dune récente rencontre avec la presse jai fini par une boutade : « Je suis juste un peu plus à gauche »
Ce fut un grand sourire généralisé qui me ravi. Objectif atteint !
Cette phrase que jai déjà prononcée et, à propos de laquelle je me suis déjà amplement expliqué, a une nouvelle fois suscité étonnement et interrogation : objectif atteint, là encore.
Je cherche à interpeller et à susciter un vrai débat
Ceux qui acceptent de relire quelques papiers significatifs de mon blog et notamment ma présentation dans « un peu plus sur moi » constateront que je suis constant dans mon refus des classifications.
Qui se souvient de la très belle chanson de Pete Seeger reprise par Graeme Allwriht : « petites boites, très étroites »?
Jai adhéré à une certaine conception de la République incarnée par de Gaulle.
Je répète à lenvi sa phrase si pertinente et si permanente dactualité : « ce nest pas la gauche la France, ce nest pas la droite, cest tous les français »
Alors ce qui mhorripile depuis toujours cest la confiscation de la culture, de lintelligence, de la générosité, de lhumanisme par
Personnellement je ne suis pas socialiste mais je suis social.
Je suis humaniste, je suis un ardent militant de la culture, mais je ne suis en aucun cas de la race des talibans intellectuels, de ceux qui font passer leur appartenance clanique avant laction sociale, humaniste, culturelle.
Pour trop de ces partisans, lexcellent comédien Torreton en est une illustration, la proclamation : « je suis de gauche » passe avant « jagis en faveur de la culture »
Pire, pour ceux là la culture, lintelligence, ne peuvent quêtre lexclusive appartenance du Parti Socialiste, de ses courants et de ses satellites.
Il sagit là dune véritable usurpation.
Mais la dénoncer comme telle nest guère productive. Cela glisse sur leurs ailes comme la bonne pluie sur des cirés bretons. Ils sont blindés dautosatisfactions et conservent leur superbe et leurs fallacieuses certitudes. Certains de ceux là se retrouvent aussi, malheureusement, assez nombreux dans la presse au point que lon a coutume de dire comme une banalité : « la presse est à gauche, y a rien à faire »
A y regarder de près cest évidemment faux, la presse est diverse mais certains journalistes visibles donnent une telle impression de militantisme de gauche.
La culture, ni lintelligence, ni la création artistique ne sont à gauche. Elles ne sont pas davantage à droite. Elles sont avant tout filles de la générosité et soffrent à qui les aime et les désire.
Jai donc décidé duser dun raccourci provocant qui résume ce raisonnement : « Je suis culturellement de gauche ». Cela signifie que jagis avec cur et conviction dans un domaine que les militants à illères voudraient chasse gardée : culture, synonyme de gauche.
Ne serais je pas après tout de droite ? Si lutter de manière farouche contre linsécurité, les délinquances, les crimes Si prendre en compte avant tout les victimes plutôt que les délinquants. Si être un ardent partisan de lordre républicain signifie être de droite, je suis évidemment de droite. Qui donc a parlé dordre juste ? (comment vouloir lordre injuste, dites moi ?)
De Gaulle avait proclamé quil était un révolutionnaire et il létait réellement, en 1940 tout comme en 1958.
Mitterrand lavait jadis traité de dictateur à propos de la constitution de la Vième république dans laquelle il sest ensuite engouffré avec délices.
Le paradoxe pourrait se développer encore dans de longs raisonnements étayés par dinnombrables faits et preuves.
Mais pourquoi donc vouloir classer les gens et les enfermer dans "des petites boites", dans des identités politiciennes ?
Quant à moi, je suis de gauche, je suis de droite, je suis du centre
quimporte pourvu que je serve avec efficacité mes concitoyens de
Bien évidemment jai mes convictions. Elles sont nées et se sont développées par le gaullisme auquel je suis fidèle, cest résumé par une image certes trop sommaire mais si belle, cette certaine idée de la France qui se trouve évoquée dans la première page de Mémoires de guerre du Général.
Mais, tenez ! Je vais vous faire une vraie confidence :
Mon parti aujourdhui, largement avant tout autre, cest Strasbourg et sa Communauté Urbaine.
Commentaires
J'ai toujours été d'accord avec vous sur ce point et je me souviens d'une chose : à l'UJP vous avez propulsé au devant de la scène des hommes politiques de droite (Barnier en était, non ?), du centre (JL Bourlanges qui a été, est et restera gaulliste comme nous et où qu'il soit) et de gauche (Vozelle et les autres).
A fond la campagne !
élargir toujours et encore ... sans jamais réunir !
« Mais pourquoi donc vouloir classer des gens et les enfermer dans des petites boites, dans des identités politiciennes ?» Cette petite phrase risque dalimenter beaucoup de rumeurs en Ville.
Vous avez besoin déléments cultivés, pourvus dun raisonnement politique, accrocheurs et maîtrisant ses sujets, jen connais un qui pourrait faire laffaire dautant quil est en pleine phase de recentrage. Ce qui est possible pour certaines femmes doit pouvoir le devenir pour des hommes. Non ? Surtout que lannée 2007 et lannée où tout devient possible ! Cest aussi lannée de louverture notamment en Alsace avec JMB alors, stop ou encore ?
Lorsque vous dites, je suis "culturellement de gauche", cela prête à sourire car cela confirmerait que pour s'interesser à la culture, il faille être de gauche ! Là commence un mythe que cette phrase pourrait entretenir... et vous le savez bien.
"Je ne suis ni l'aile droite, ni l'aile gauche", je suis l'oiseau dit un proverbe. La culture attend donc une libération. Otage d'un clan, elle est pourtant par delà tout cela.
Vous évoquez aussi les "petites boites politiciennes" mais vous savez que certains les entretiennent soit pour sauver leur place, soit pour geler un système sclérosé !
Bien entendu qu'il faut penser et agir par delà les partis et leur cadre restrictif, mais ce défi, franchement, qui^peut l'assumer ?
Et cela dépasse largement le cadre culturel. Je me suis souvent battu, par delà des différences, pour mentionner la réalité d'un travail ou réclamer un droit d'inventaire du bon et du mauvais, rien que faire cela gêne les bien pensants, de droite et de gauche.
la Culture n'est ni de gauche, ni de droite, "culturellement de gauche" n'a pas de sens ! le culture n'est pas une "chose" politique, cependant (hélas !) la culture est toujours "la" chose des politiques.
Cher Riboul,
pas compris ! désolé.
ouverture, ouverture, vous avez dit ouverture ? Certes, ouvrons les esprits et les bras vers ceux qui ne sont pas issus de votre camp....mais n'oubliez pas ceux qui vous apportent un soutien sans faille depuis presque 7 ans maintenant monsieur Grossmann. Attention à ce que l'ouverture ne soit pas perçu comme une injustice...
Il parait qu'Alain Chamfort vient de modifier sa chanson ... maintenant on peut entendre "Où es-tu Robert Grossmann...." ;-)
Ce clivage est historique et il a même la force de son âge. Je pense aussi qu'il démontre à quel point la domination de la pensée "eunuque" pour ne pas dire castrée, ayant donc peine à se reproduire et n'acceptant pas que certains préférent un "esprit de liberté".
Mais vous-mêmes, ouvrez les fenêtres et faites souffler le vent
Cher Président, Cher Compagnon,
Ancien adhérent de l'UJP et de l'UDP, je souhaite de tout coeur votre victoire pour les prochaines éléctions municipales.
Recevez par ce message à nouveau mon amitié et fidèlle soutien.
Olivier TREILLARD
Délégué Région Rhône-Alpes de l'Association Patriotique Présence Fidélité Gaulliste
Porte-drapeau du milieu associatif d'anciens résistants.
100, rue bossuet
69006 LYON
06.60.36.66.48
gaullisterhonealpes@hotmail.fr
Les fautes d'orhographe ne sont pas anodines. Pourquoi un"raccourci" (correct) prive-t-il "à lenvi" (correct) de t, comme taliban, l'expression du ravissement que suscite aux yeux de notre Robert sa position "culturellement de gauche". Du coup lou ravi de Strasbourg fait de son dévouement politicien, ce n'est pas içi péjoratif, à ses mandats communautaires et muninicipaux une adhésion à un "parti"(correct),qui parait moins relever de la conception gaulliste des partis(constitutionnelle!) que d'une affligeante démagogie préélectorale.Quant à la culture, notre Robert ne connaît-il pas le recouvrement historique, non exclusif certes, et non partisan naturellement, entre la création artistique et culturelle et le combat pour la libération politique,sociale,culturelle,c'est à dire,dans notre histoire, pourl'essentiel "à gauche". Cette coïncidence non fortuite n'autorise aucun monopole politique ni aucune usurpation partisane, ni non plus la posture complaisante de celui qui dénonce des talibans,de gauche bien entendu, imaginaires et bien pratiques. L'avantage de telles postions est que les lecteurs (avec jeu de mots) ne peuvent manquer d'y recconnaître leurs réactions ou leurs griefs, pourtant divers et au besoin contradictoires, à l'égard de toute action artistique culturelle qui leur paraitrait "de gauche". je préfère pour ma part évoquer plutôt un jour ancien, oú l'on vit le conseiller municipal Robert Grossmann soutenir l'acquisition par la Ville de Strasbourg, alors aux mains des talibans, d'une Å?uvre d'art contemporain particulièrement contestée, y compris par ses amis politiques, il est vrai qu'il s'agissait d'une veste. Alors on entendit avec admiration et émotion un responsable politique dire comment lui aussi avait pu rejeter ou ignorer ce qui lui paraissait rompre avec ses goûts et qu'il avait appris à voir grâce à ses amis, l'histoire ne dit pas s'ils étaient de gauche, et à ses...efforts. Ce jour là lou ravi de Strasbourg ètait à la place qu'il a raison de vouloir occuper "culturellement avec la gauche".