Nous allons tous suivre avec passion cette incontestable première que nous devons au président Sarkozy : un conseil des ministres réuni en région, à Strasbourg. Une vraie, une grande première !

Le président vient en Alsace pour montrer son attachement à cette région, mais l’élément accélérateur de cette démarche a été néanmoins le malaise mulhousien et la peine infligée à Arlette Grosskost fidèle UMP qui se voit très atteinte (euphémisme) par la promotion de son adversaire historique, le socialiste Jean-Marie Bockel. Elle a soutenu sans faille Sarkozy, lui Ségolène Royal. Mais c’est le passé…

Certes c’est le passé mais cette manœuvre dite d’ouverture a créé de telles blessures chez ses partisans que le président s’en vient avant tout au chevet du malaise.

Puis il va se pencher sur les difficultés colmariennes où des rivalités se sont faites jours qui peuvent être couteuses pour la majorité présidentielle lors des prochaines municipales.

 

Donc un conseil des ministres est annoncé à Strasbourg. Dès a présent il a produit des effets collatéraux.

Ce n’est pas Michèle Alliot Marie, comme prévu et annoncé qui inaugurera la Foire de Strasbourg mais Christine Lagarde ministre de l’économie et des finances.

Ce n’est pas Borloo comme annoncé qui inaugurera le tram mais Dominique Bussereau secrétaire d’état aux transports.

Tout cela peut être considéré comme logique.

 

Quant au conseil des ministres annoncé, un tel événement doit générer des effets locaux forts. C’est bien ce que tous les élus de la région et la population en attendent.

Strasbourg ne peut être le lieu d’un jour.

Il faut du sens à cet événement, il faut du contenu, il faut des actes forts.

A quoi servirait un conseil des ministres à Strasbourg si la région et ses problèmes ne devaient y être évoqués.

 

Strasbourg, l’autre capitale, la ville du parlement européen, serait donc, en toute logique une sorte d’étape régulière des plus hautes autorités de l’état, à partir de ce conseil des ministres. Strasbourg, c’est la France sur le Rhin, c’est la France au cœur de l’Europe.

 

Ne regimbons point donc, si ce conseil de ministres à Strasbourg occulte les grands événements traditionnels générés par la région, fruits de la tradition politique et de la volonté des élus : inauguration de la foire, inauguration du tram.

Imaginons que ce soit bien la tenue du conseil des ministres qui ait dissuadé des ministres de premier plan, voire le tout premier lui-même, de venir inaugurer et saluer cette exceptionnelle réalisation de la troisième phase du tram.

Bien plus que quelques kilomètres de plus il s’agit de la réalisation d’un réseau maillé, le seul en France, du kilométrage le plus important, du plus grand nombre de rames de tram, bref du tram le plus évolué et le plus performant pour une agglomération de la taille de la CUS. Strasbourg de ce fait est incontestablement la capitale du tram et la championne de » l’écomobilité » !

Dommage que cela n’ait pas intéressé le ministre d’état chargé de l’écologie, à quelques semaines du Grenelle de l’environnement…

 

Nous rappellerons au Secrétaire d’état représentant le gouvernement les efforts de la CUS mais aussi le désengagement de l’état.

Je m’étais engagé à ne pas passer par pertes et profits le mauvais coup fait par le gouvernement Raffarin : 69 millions promis, 25 accordés avec peine.

Je ne me fais pas illusion sur la capacité de l’état à rétablir le financement initial mais je ne renoncerais pas à dénoncer ce mauvais coup pour les collectivités locales, Strasbourg n’étant pas la seule concernée.

 

Saluons sans réserve l’annonce de la tenue du conseil des ministres à Strasbourg. Que pourra-t-il bien s’y passer ? Ordre du jour normal et classique ? Sans nul doute.

N’ayant à ce jour aucune information précise, ce qui est tout à fait logique je peux néanmoins conjecturer…et espérer…
En effet je pourrais formuler le souhait que ce conseil aborde les grands thèmes propres à notre région :

·        L’Europe à Strasbourg en tout premier lieu et de cette question en découlent tant d’autres,

·        transports, liaisons routières ferroviaires, aériennes,

·        poursuite de la rénovation des quartiers et notamment un programme pour Hautepierre,

·        hôpitaux universitaires et leur nécessaire extension,

·        aide aux équipements transfrontaliers et la prise en compte effective de l’Eurodistrict.

·        Prise en compte des projets et du dynamisme culturel de la capitale de l’Europe.

 

Bref ce que nous espérons c’est une réelle prise en compte des questions qui se posent à Strasbourg.

 

Ce que nous espérons c’est une rupture par rapport aux prédécesseurs de Nicolas Sarkozy qui ont marqué, sous leurs déclarations permanentes, artificielles et lénifiantes en faveur de Strasbourg, un authentique mépris et une agressive indifférence en lui refusant le TGV pendant vingt ans, puis en le faisant lourdement payer par l’Alsace elle-même.

Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy représente par conséquent un immense espoir pour notre région tout entière.