« Le français 1ière langue ne sera pas obligatoire dans le Bade-Wurtemberg » nous apprend un article des DNA du 27 juillet 2007.
Par Robert Grossmann le samedi, 28 juillet 2007, 09:16 - j'aime pas... - Lien permanent
Quels sont les faits ? Le ministre de léducation du Bade Wurtemberg, Helmut Rau, a déployé tous ses efforts pour faire de la langue du voisin, le français, la première langue étrangère de sa région.
Cette initiative doit être saluée avec enthousiasme et reconnaissance. Elle tient compte des réalités géographiques et politiques de la vallée du Rhin supérieur au XXI ième siècle.
Un bilinguisme réciproque faisant sur chaque rive du Rhin de la langue du voisin une langue familière est de nature à renforcer de manière réelle et efficace tous les efforts de coopération entrepris. Je peux parler en connaissance de cause de lEurodistrict Strasbourg-Ortenau.
Un recours devant le tribunal administratif de Mannheim vient danéantir cette volonté. « Le maire de Karlsruhe est content, les parents délèves jubilent » rapporte larticle des DNA.
Nos voisins veulent apprendre langlais. Ils ne veulent pas du français. Dont acte. Une des raisons évoquées dans cet article est que très peu d'allemands cherchent à travailler en France alors que plus de français vont travailler en allemagne. Humiliant non?
Mais, rien ne saurait exprimer de manière plus réaliste et plus cruelle que langlais est bien la langue internationale qui a dominé et écarté toutes les autres langues et notamment le français. Langlais serait donc bien la nouvelle lingua français, du moins en Europe. Cest moins vrai ailleurs dans le monde ou lespagnol est vigoureux.
Si les allemands ne veulent pas du français chez eux, un certain nombre de parents délèves veulent de lallemand chez nous. Les plus extrémistes ont même milité pour faire de lallemand une langue officielle de lAlsace, en vertu de cette charte des langues minoritaires et régionales qui avait été élaborée par le conseil de lEurope pour des régions de pays communistes avant la chute du mur de Berlin.
Ce que veulent les allemands pour eux pourrait fort bien sappliquer chez nous aussi, à savoir privilégier langlais au détriment de la langue du voisin.
Cest déjà le cas, malheureusement, et, hélas, tant le français en Allemagne que lallemand en France reculent de manière spectaculaire.
Je crois pour ma part que les parents délèves allemands et le maire de Karlsruhe ont tord de jubiler !
Cest un très mauvais coup rendu à la vallée du Rhin supérieur que de ne pas favoriser la pratique de la langue du voisin. Faudra-t-il vraiment que lors des rencontres entre voisins nous parlions tous ensemble langlais ?
Les allemands ne veulent-il ou ne peuvent-ils vraiment pas sexprimer chez nous dans notre langue ?
Et nous pratiquer un allemand sommaire et approximatif ?
Ce combat là, en faveur des langues du voisin, devrait être sérieusement repris d'un coté comme de l'autre du Rhin!
Commentaires
Personnellement je m'en fous qu'ils veulent parler Volapuk ou autre chose. Ce que je sais c'est que je ne parle pas anglais ni le comprends bien, mais quand je rencontre des étrangers, nous trouvons toujours à nous comprendre dans une autre langue que l'anglais. Personnellement je parle français, alsacien, allemand, italien, néerlandais, yiddish, je comprends un peu le norvégien, le danois et l'espagnol assez bien. Alors vous savez ! Depuis qu'on a réduit les langues à des singeries, la partie culturelle et éducative de celles-ci a été éradiquée.
Je dois tout ça aux sentiers non battus que je parcours depuis mon adolescence. J'ai ainsi évité tous le "ismes" toutes les dictatures et autres hystéries collectives que certains crétins voulaient nous imposer et là l'inventaire est vaste : - ismes - tout sauf sarko - fumer un joint ça fait bien - une cuite entre copains - pacifisme - êtes-vous plus français que lui ? - récemment les cons qui par centaines ont quasiment mis à mort le pauvre baleineau qui agonisait à St-Aygulf.............etc.....
Il faudrait créer une encyclopédie des cons, conneries et autres saloperies.
Bon week-end.
Lors d'une présentation de projets à Speyer au printemps dernier autour du Rhin Supérieur, outre d'être le seul projet présent porté par une structure française, j'ai eu la désagréable surprise après avoir écouté pendant plus de quatre heures des exposés en allemand de ne pas pouvoir exprimer notre expérience en français. J'ai donc essayé de rapporter nos expériences et perspectives concernant la valorisation et la traduction de toutes les manifestations culturelles en Alsace, Pays de Bade, et dans les cantons Bâlois ... en anglais !
Faites intervenir ANDRE BORD au nom de l'amitié franco-......
Quand la politique se mêle de culture ça grippe souvent (j'ai pas dit toujours). J'ai un ami allemand qui est professeur de français au lycée de Pforzheim et il enseigne à des groupes qui ont choisi "Leistungskurs französich"...et ils sont très très francophiles culturellement parlant....mais quand ils viennent chez nous, c'est-à-dire en France, ils vont plus loin, à Nancy, Paris, Dijon....pour baigner entièrement dans l'ambiance "France". Je m'explique : si moi, Alsacien, veux baigner vraiment dans l'ambiance Allemagne, je vais de préférence à Göttingen ou à Nürnberg, ou à Francfort...normal, non ? Il y a une culture rhénane que nous partageons avec les Allemands du sillon rhénan, mais aussi avec les Belges de Mechelen, les Hollandais (mot impropre, il faudrait utiliser néerlandais, mais là aussi il y a hiatus) de Maastricht, les Luxembourgeois de Bingen......
Là où il y a point de convergence c'est au niveau des dialectes et croyez-moi même dans le Limbourg néerlandais cela a un sens.
Le latin euthanasié ? Mais pas du tout ! Le latin est la langue la plus diffusée de par le monde. Et vous savez par qui ? Par l'anglais !
J'apprends qu'à force de défendre ma langue, j'en ai perdu mon latin et je sais aujourd'hui que ceux qui voulaient faire main basse ne sont peut-être pas ceux auxquels on pensait.
L'Alsace, combien de divisions ? Qu'on les arme et qu'elles attaquent les Globish Troopers
Cher Alsator,
Beaucoup de Français ne sachant déjà plus parler et écrire Français, ne croyez-vous pas qu'il est temps d'abandonner cette langue ... Pour une langue d'espérance : l'ANGLAIS ,???
Je déconne, ils sauront pas plus écrire l'anglais ....
Si nous autres, individus, apprenons une langue ou nous intéressons à une culture en fonction de ses caractériqtiques intrinsèques, du rayonnement de ses artistes ou du prestige de ses écrivains, il en va tout autrement pour les gouvernements dans le choix des matières qu'ils donnent à enseigner à nos chères têtes (plus très) blondes. Là, seule compte l'attraction économique du ou des pays qui la parlent. Le français a moins pénétré les élites européennes du 18ème siècle du fait de Descartes, Voltaire ou Diderot qu'il n'a profité du poids démographique de la France et du dynamisme de ses artisans et de ses marchands. Ce n'est pas fortuitement que les historiens datent de 1685 le début du mouvement conduisant à la prééminence de l'anglais. La Révocation de l'Edit de Nantes et l'épuisement du royaume dû aux guerres interminables ont marqué le commencement de la fin pour la langue de Molière au plan international. Le rapide déclin de l'espagnol en Europe au 17ème siècle est entamé dès la banqueroute des Habsbourg d'Espagne et non à la fin du Siècle d'Or. Plus près de nous, qui voulait apprendre le russe dans les dernières années de l'URSS ? De même, quand les esprits se seront convaincus, en Occident, que la croissance chinoise est un tigre de papier, l'enseignement du chinois connaîtra, à son tour, une décrue aussi spectaculaire que l'engouement qu'il connaît actuellement. Moralité : si le Land BW supprime l'enseignement obligatoire du français dans la région rhénane, ce n'est pas que l'on nous aime subitement moins à Stuttgart ou à Mannheim. C'est, tout simplement, que nous y sommes perçus comme quantité négligeable ... Merci quand même à Helmut Rau d'avoir essayé !
L'allemand n'est pas aux Alsaciens ce que le français est aux badois. L'alsacien fait partie des langues germaniques, n'est-ce pas ? Mais le badois ne fait pas partie des langues romanes.
Il serait donc anormal que l'enseignement précoce de l'allemand ne soit pas général en Alsace ; mais il est normal que les Badois refusent d'apprendre tous le français.
Quant à la Charte des langues minoritaires, elle devrait en effet être appliquée par le gouvernement jacobin de Paris, lui qui exige pour une raison loufoque que tous les citoyens parlent exactement la même langue et usent de la même prononciation.
Voyez la décision de ces dirigeants de l'audiovisuel qui ont décrêté que les présentateurs des chaines doivent prononcer le mot août "ou" car les prononciations "out" "aout" et "aou" sont "dialectales" (autrement dit provinciales) et désuètes (??). L'évolution de la langue est aujourd'hui très tributaire de celle qu'on parle à la télévision.