Patrick Neu au CEAAC, rue de l'abreuvoir
Par Robert Grossmann le dimanche, 22 juillet 2007, 15:58 - culture et forum - Lien permanent
Le cur, qui vous saisit lorsqu'on entre, est fascinant, il est en verre blanc, chamarré, travaillé comme une uvre de Lalique toute brute. Il est immense sur le mur face à la rue. Il exprime clairement la symbolique qui lui est originellement attachée, lamour, la tendresse, la douceur, tous les sentiments en un mot !
Ne tentez pas de le toucher, de leffleurer, de le caresser. Il sort ses griffes que lon ne sent que de tout près.
Comme ces tessons de bouteilles que lon cimentait jadis en haut des murs pour en interdire lescalade, les éclats de verre vous brûleraient si vous approchiez de trop près les choses du cur.
Mais cest aussi le cur barbelé, le cur douloureux, le cur déchiqueté que lon naperçoit dans cet état que si lon y est en toute proximité que sil est sur la main.
Et la douleur émerge de luvre de Patrick Neu, qui côtoie, qui embrasse la douceur et la délicatesse de la fragilité.
Des poupées en verre, innocence de la tendre enfance, couronnées dépines ou muées en roses dont les piques ornent cruellement le corps, voisinent avec des ailes de papillon bleues, mordorées, sur lesquelles sont peintes avec une étonnante finesse de petits chefs duvre.
Dans une vitrine, des verres à vin ! Ils sont posés à lenvers et offrent des uvres immortelles dessinées à lendroit avec une inimaginable maestria dans de la suie. Cest le « fixé » renouvelé, noir et blanc, hypnotique dans sa fragilité. Prouesse une fois de plus.
Larmure, vêtement de protection guerrière, est posée par terre, un peu dérisoire et invite à une étonnante méditation sur les transparences. Ils sont en verre, larmure et son heaume !
Au-dessus d'elles, au mur, comme si elles veillaient au sort des mythologies fracassées, les ailes dun improbable Icare saisissent au vol votre regard étonné.
Il faut voir lexpo de Patrick Neu au CEAAC, rue de labreuvoir. Il sagit dun très grand artiste. Paul Guérin en parle de manière remarquable dans son texte diffusé sur place.
Oui, il y a du sens dans cette uvre ; est-ce si fréquent ?
Commentaires
L'artiste, c'est bien Neu, non ? Pourquoi Té effe un et Richard Thé parlent-ils de neuneu ? Ils sont bègues ?