Le climat change. Et quand il s'agit du climat politique, ce changement-là est heureux. Les oracles de la bien-pensance ont cessé d'intimider les citoyens : aux communiqués de victoire des commentateurs ségolénistes, les téléspectateurs sondés à propos du débat ont opposé un démenti catégorique, en proclamant Nicolas Sarkozy plus sérieux et plus convaincant. Réaction d'ailleurs pronostiquée, du tac au tac, par Robert Grossmann et par nombre de ses bloggeurs. C'est le début d'une émancipation par rapport aux standards des faiseurs d'opinion, par rapport à une pensée unique formatée dans le vieux moule soixante-huitard, avec le cœur, l'intelligence et le bon goût nécessairement placés à gauche. Cela sera continué et confirmé dimanche. La France va sortir de l'après-68. Trente-neuf ans de réflexion... mais elle est mûre. C'est l'enjeu de cette élection.