Kandinsky, la ville et le bon papier des DNA
Par Robert Grossmann le samedi, 29 avril 2006, 14:59 - l'actualité - Lien permanent

Lisez aujourdhui le bel article dans les DNA sur Kandinski. Tout ce qui est si joliment écrit a été suggéré, indiqué, proposé lors d'une présentation à la presse que le maire et moi, avec deux de nos adjoints, des membres de la direction générale et du cabinet, avons tenu à organiser hier, vendredi 28 avril.
Nous y avons présenté toutes les références pour accompagner la compréhension de luvre, nous avons évoqué les écrits de Kandinski, des extraits de son ouvrage « De la spiritualité dans lart », nous avons parlé de la musicalité de luvre, nous avons détaillé les conditions du don fait à la ville de Strasbourg. Nous avons indiqué où elle se trouvait en ce moment ce qui a permis au photographe des DNA daller y faire une photo, in situ. De lavis des participants à cette rencontre avec les journalistes, la présentation que nous avons effectuée du Salon de Musique a été bien accueillie.
Tout, en effet, est dans larticle
Tout, sauf, bien entendu une quelconque mention de la ville!
Peut-être est-il permis de préciser, en lisière de ce bon article de nos DNA, que cest bien la politique culturelle de la ville qui favorise le rayonnement de nos musées, classés parmi les tout premiers de France. Mais, l'indiquer risque peut-être de polluer la pureté de lécriture journalistique. Ou peut-être est-il politiquement incorrect dévoquer laction des élus, à moins quil n y ait dautres obscures raisons pour les passer sous silence.
Souvent il arrive que des visiteurs ou des passionnés des musées me posent la question :
"Mais à qui donc sont ces musées, et qui en assure la gestion?"
"C'est bien l'état n'est-ce pas?" me dit-on fréquemment. A croire que peu de gens s'aperçoivent qu'il s'agit bien des musées de la ville de Strasbourg.
Cest la ville qui finance à quatre vingt dix pour cent leur fonctionnement et qui en définit la politique, proposée et mise en oeuvre par des conservateurs dont c'est le métier. Pour s'en persuader prière de voir ce qui se passe à Nantes ou à Bordeaux où les conservateurs sont partis, pour désaccord avec leurs élus. L'un de gauche, l'autre de droite. Sait-on aussi que Ségolène Royal prenant ses fonctions à la région Poitou Charente a évoqué l'idée de supprimer le Fonds Régional d'Art Contemporain (FRAC)?
En tout état de cause il semble utile, ne serait-ce que pour le contribuable strasbourgeois, de rappeler que c'est la ville qui est propriétaire de ses musées et que c'est le maire qui les gère, avec des conservateurs professionnels qui ne peuvent bien faire leur travail que dans des relations de parfaite confiance avec leurs élus.
Je précise tout cela ici car on ne l'entend pas souvent et, à titre d'exemple, on ne le lit pas du tout dans le bon papier de ce matin, 29 avril 2006.
Et puis pourquoi ne pas dire aussi que luvre de Kandinski nest pas descendue du ciel par une opération du saint esprit.
Rendons hommage au conservateur en chef de nos musées municipaux, Fabrice Hergott et à sa compétence, ainsi quà toute son équipe. Il est à lorigine du succés de nos musées et c'est lui noue les contacts qui permettent des dons importants comme ce salon de Kandinsky. Sa valeur est estimée à trois millions quatre cent mille euros. Ce n'est pas rien.
Mais cest aussi le volontarisme des élus de la ville qui se trouve salué par ce don de la société lOréal. Interrogez les conservateurs en partance, de Nantes et de Bordeaux, sur les politiques muséales de ces maires.
Il y a trois ans en avril 2002, notre municipalité à pris la décision dacquérir une superbe uvre de Kandinski, « Drei Elemente ».
Cest sans nul doute cette uvre qui a ainsi appelé le salon de musique à la rejoindre .
Nos musées se portent bien, merci de mavoir permis de le souligner ici.
Vassily Kandinsky, Le Salon de Musique, 1931 (reconstitué en 1975). Céramique, structure bois
Don de la société LORÉAL
Photo : D.R.
Commentaires
Dites-vous que le journaliste a été emporté par son intérêt pour le contenu de votre présentation, ce qui prouve la pertinence de vos choix, et que Strasbourg-Magazine permettra de remettre les pendules à l'heure de façon bien plus efficace...
Vous évoquez larticle du jour et jai pensé à vous écrire car justement je métonnais quà aucun moment on ne mentionne le fait que lon parlait là de musées municipaux, quil sagisse daccueillir ici Kandinsky, ou ailleurs un Canaletto.
A quand un retour dun Klimt, une exposition sur les rencontres de lArt nouveau Français et européen, mélangeant les klimt, schiele, kokoschka, aux spindler, gallé, majorelle et lalique ?
En attendant, je dois vous dire que je pense que les campagnes de communication sur les musées de la ville gagneraient à être renforcées, optimisées même et quune communication de proximité simposent pour que les Strasbourgeois sapproprient plus « leurs musées ».
Je me surprends souvent à en faire découvrir leurs aspects à des amis dici et de passages. Je nai pas les stats des visites, cest donc un avis non-initié !
Evoquons la mémoire de Haug, nous lui devons beaucoup et il faudrait un jour lui consacrer une exposition, à son uvre, à son implication et à son héritage pour Strasbourg. Il mérite en tout cas plus quun passage .dans les rues et les discours !
Mais bon, ce ne sont que des propositions .
Je ne tombe pas le masque mais l'attachement à l'art est important en effet, par delà l'imagerie d'Epinal. Sur Hans Haug ou "Balthazar", il doit bien exister des huiles et des dessins, dans les musées ou chez des Strasbourgeois. POurquoi dès lors, ne pas lancer un appel et imaginer une exposition sur l'homme et sa double vie pour l'art, celle du peintre et de l'inventeur des musées strasbourgeois.
Sur l'Art nouveau à Strasbourg, capitale européenne, je pense qu'une telle expo jumelée à des visites de la ville pourrait avoir un grands succès
Je vous savez polémiste, je vous ignorez historien de l'Art !
Abus de tartes flambées aux pommes, le dernier mails n'est bien sur pas d'Alsator mais à ALSATOR
mea maxima culpa, merci de reparer
Cher Robert,
Me permettrez-vous ici de vous faire une suggestion pour faire connaître encore mieux nos musées?
Il pourrait être fort judicieux de tenter une expérience (qui n'est pas forcément originale mais qui a de l'écho public) : un musée hors les murs. Prenons des oeuvres remarquables dans chacun de nos musées et présentons les dans les quartiers de Strasbourg, voir même dans les communes de la CUS! Il existe des locaux pouvant accueillir les oeuvres (à condition de mettre en place les protections et l'encadrement nécessaire bien sûr)et de cette manière vous pouvez aussi valoriser le fonctionnement des musées de Strasbourg auprès de vos concitoyens en installant un ou deux communicants qui se chargeront d'en expliquer les tenants et aboutissants.
Il y a sans doute des conditions à respecter au niveau assurances mais je ne peux pas croire que ce soit irréalisable. Vous touchez dans ce cas un public plus large et qui n'a pas forcément l'habitude de se rendre dans un musée (non pour une question de coût d'ailleurs car nos prix sont très abordables)
J'ai même un nom pour une telle manifestation :
"L'art en tournée" (en gros vous en faites un évènement en vous inspirant des tournées de chanteurs ou autres....en annonçant vos stars : Kandinsky, Canaletto....et les lieux)
Je sais ça fait peut être un peu "commercial" mais ça pourrait susciter l'intérêt.
Cher Alsacien dadoption,
Pourquoi pas les nuits Blanches à Strasbourg ? Nous ne sommes pas plus bêtes quà Paris !
L'ill au trésor ?
Votre politique culturelle...etc, etc. Si savant et tant amateur d'art que vous ne savez pas écrire le nom de l'artiste dont vous parlez... (=KandinskY) Votre article transpire d'autosatisfaction, et pourtant, il n'y a vraiment pas de quoi...
Si Kandinsky s'ecrit le plus souvent avec un "y", il arrive de le voir écrit avec un "i", je perçois beaucoup d'autosatisfaction de votre part à "cartonner" le blogmestre de cet endroit. Je ne partage pas l'ensemble des gouts et couleurs de ce dernier, mais reconnaissons, sur Kandinsky, que Strasbourg a su collectionner quelques belles pièces.
RECONNAISSEZ AUSSI, que la ville effectivement ne peut pas concurrencer, Vienne, Paris, Madrid, mais qu'elle essaye. Je ne suis pas certains que la politique culturelle fut autant inspirée lors d'un regne antérieur.
Vous intervenez aujourd'hui pour faire un procés attendu, d'un proces d'intention. Moi, ce n'est pas le domaine que je choisirais pour ce faire.
(auto)félicitations, (auto)congratulations... L'épisode Wassily (avec un « I » ou « Y » les deux orthographes existent) Kandinsky, aussi glorieux soit-il, en cache un bien plus douloureux pour la ville de Strasbourg, et indirectement le patrimoine français dans son ensemble, vous aurez tous compris qu'il s'agit de la perte de l'extraordinaire Gustav Klimt, comme lavait suggéré notre ami Alsator, mais qui est curieusement resté sans réponse... Si les musées strasbourgeois sont parvenus à garder le tableau du Canaletto (Giovanni Antonio Canal pour les puristes, notre amie Jeanne en loccurrence) il nen fut hélas pas de même pour l'oeuvre du peintre viennois. Le fabuleux legs de Nina Kandinsky consenti par la veuve de l'artiste en 1981 a permis aux musées nationaux de se doter du plus important rassemblement d'oeuvres de l'artiste, ce qui n'est hélas pas le cas avec Gustav Klimt, car vous nêtes pas sans savoir que ses oeuvres conservées dans les collections françaises sont excessivement rares, ce qui rendait par la même occasion exceptionnelle la pièce du musée de Strasbourg. La vente récente du portrait d'Adele Bloch-Bauer I (135 millions $) montre que l'Etat français ne pourra plus jamais s'offrir une oeuvre de Gustav Klimt, lorsque l'on sait les moyens très limités mis à la disposition de nos institutions pour leur enrichissement. N'aurait-il pas fallu, comme en ont eu l'idée nos amis Bretons avec le pastel de Paul Gauguin (certes moins onéreux), solliciter les entreprises (avec tous les avantages fiscaux qui leur sont aujourd'hui accordés), les pouvoirs publics et les citoyens de notre région pour garder à Strasbourg cet incontestable chef-d'oeuvre! Occasion manquée hélas, comme c'est si regrettablement le cas dans notre pays... Et qui, de toute évidence, ne se représentera plus !
J'ai comme vous, comme Alsator et sans doute comme le webmestre de ce blog, vu partir avec regret le "Klimt" Strasbourgeois. Ce d'autant plus qu'il aurait pu être interessant de faire un parrallèle entre l'axe rhénan et Vienne 1900.
Nous oublions d'ailleurs que dans le Vienne des années 1900, des artistes alsaciens sont aussi présent, citons Léo Schnug, cher à Alsator, dans sa meilleure période.
On pourrait alors aussi mettre avant le "groupe de mai", et tant d'autre, voire élargir - là, Alsator m'en voudra - aux lorrains de l'école de Nancy et aux Alsaciens qui la fréquentèrent.
Vous évoquez le mécénat d'netreprise, oui, il devrait être développé et permettre ainsi le maintien d'oeuvres en Alsace