Nous y avons présenté toutes les références pour accompagner la compréhension de l’œuvre, nous avons évoqué les écrits de Kandinski, des extraits de son ouvrage « De la spiritualité dans l’art », nous avons parlé de la musicalité de l’œuvre, nous avons détaillé les conditions du don fait à la ville de Strasbourg. Nous avons indiqué où elle se trouvait en ce moment ce qui a permis au photographe des DNA d’aller y faire une photo, in situ. De l’avis des participants à cette rencontre avec les journalistes, la présentation que nous avons effectuée du Salon de Musique a été bien accueillie.


Tout, en effet, est dans l’article … Tout, sauf, bien entendu une quelconque mention de la ville!

Peut-être est-il permis de préciser, en lisière de ce bon article de nos DNA, que c’est bien la politique culturelle de la ville qui favorise le rayonnement de nos musées, classés parmi les tout premiers de France. Mais, l'indiquer risque peut-être de polluer la pureté de l’écriture journalistique. Ou peut-être est-il politiquement incorrect d’évoquer l’action des élus, à moins qu’il n’ y ait d’autres obscures raisons pour les passer sous silence.

Souvent il arrive que des visiteurs ou des passionnés des musées me posent la question :

"Mais à qui donc sont ces musées, et qui en assure la gestion?"   

"C'est bien l'état n'est-ce pas?" me dit-on fréquemment. A croire que peu de gens s'aperçoivent qu'il s'agit bien des musées de la ville de Strasbourg. 

C’est la ville qui finance à quatre vingt dix pour cent leur fonctionnement et qui en définit la politique, proposée et mise en oeuvre par des conservateurs dont c'est le métier. Pour s'en persuader prière de voir ce qui se passe à Nantes ou à Bordeaux où les conservateurs sont partis, pour désaccord avec leurs élus. L'un de gauche, l'autre de droite. Sait-on aussi que Ségolène Royal prenant ses fonctions à la région Poitou Charente a évoqué l'idée de supprimer le Fonds Régional d'Art Contemporain (FRAC)?

En tout état de cause il semble utile, ne serait-ce que pour le contribuable strasbourgeois, de rappeler que c'est la ville qui est propriétaire de ses musées et que c'est le maire qui les gère, avec des conservateurs professionnels qui ne peuvent bien faire leur travail que dans des relations de parfaite confiance avec leurs élus.

Je précise tout cela ici car on ne l'entend pas souvent et, à titre d'exemple, on ne le lit pas du tout dans le bon papier de ce matin, 29 avril 2006.

Et puis pourquoi ne pas dire aussi que l’œuvre de Kandinski n’est pas descendue du ciel par une opération du saint esprit.

Rendons hommage au conservateur en chef de nos musées municipaux, Fabrice Hergott et à sa compétence, ainsi qu’à toute son équipe. Il est à l’origine du succés de nos musées et c'est lui noue les contacts qui permettent des dons importants comme ce salon de Kandinsky. Sa valeur est estimée à trois millions quatre cent mille euros. Ce n'est pas rien.

Mais c’est aussi le volontarisme des élus de la ville qui se trouve salué par ce don de la société l’Oréal. Interrogez les conservateurs en partance, de Nantes et de Bordeaux, sur les politiques muséales de ces maires.

Il y a trois ans en avril 2002, notre municipalité à pris la décision d’acquérir une superbe œuvre de Kandinski,  « Drei Elemente ».

C’est sans nul doute cette œuvre qui a ainsi appelé le salon de musique à la rejoindre .

Nos musées se portent bien, merci de m’avoir permis de le souligner ici.

Vassily Kandinsky, Le Salon de Musique, 1931 (reconstitué en 1975). Céramique, structure bois
Don de la société L’ORÉAL
Photo : D.R.