Sortir de cette crise, vite!
Par Robert Grossmann le jeudi, 16 mars 2006, 22:18 - l'actualité - Lien permanent
Quelques réflexions dans le désordre !
De Villepin est pressé. Il veut gagner la bataille de lemploi et ny a pas trop mal réussi jusquà présent, sans pourtant atteindre des résultats spectaculaires. Il veut transformer son timide essai en donnant un vif coup daccélérateur et en démontrant quil est un homme politique courageux, qui na peur ni des tabous ni des vaches sacrées. Il tient un sujet, le CPE, qui devrait créer dassez nombreux emplois en faveur des jeunes. Dès lors confiant en son étoile, il fonce. Il a aussi des objectifs personnels, il les lie à son éventuelle future réussite dans la bataille de lemploi.
Les débats au parlement ont lieu mais la gauche, soucieuse de bloquer, développe des centaines damendements dont la vertu principale consiste à retarder pendant assez longtemps le vote. Villepin utilise le fameux 49/3 qui permet déviter les débats interminables. La loi sur les CEP est ainsi votée.
Voilà, sommairement résumé, le déroulé des opérations.
Mais ce qui nétait pas prévu dans le déroulé mis en place par de Villepin cétait la manière dont son message, sa méthode et donc son action serait perçue et reçue par les principaux intéressés.
Apparemment une partie importante de jeunes na pas compris les intentions du premier ministre.
Je veux croire quils sont de bonne foi dans leur révolte. Je note toutefois que les meneurs comme le président de lUNEF sont clairement à gauche et jouent un peu les bras armés du PS et des gauches en milieu universitaire.
Pourquoi la révolte prend-elle une certaine ampleur ?
Parce que le thème et la méthode de communication des opposants semblent plus audibles, plus crédibles, que ceux de de Villepin. Dire à la jeunesse que ce contrat « précarise » leur situation de jeunes est totalement démagogique mais semble bien reçu par eux. Cela correspond à leurs angoisses aux porte dune société qui connaît des difficultés.
Mais, quelle duperie, quel abus à légard des jeunes !
Quest ce qui nest pas précaire dans la vie tout court ?
Les amitiés, les amours les enfants qui grandissent, les domiciles, les loisirs, les vacances, la vie elle même - (lisons lEcclésiaste dans la bible) tout est précaire !
Mettre dans la tête des jeunes que leur objectif peut et doit être linamovibilité de leurs situations est un mensonge, une duperie, une supercherie sans nom.
Dailleurs en veulent-ils de linamovibilité ? Est-ce les comprendre et leur rendre service que de la mettre dans la tête le schéma de limmobilité définitive de leur future vie professionnelle ?
Dautre part un patron qui embauche un jeune avec possibilité de sen séparer selon les règles du CPE aura-t-il réellement envie demployer un jeune, de le former, de le garder deux ans pour le mettre automatiquement à la porte ? Je suis au contraire persuadé quun chef dentreprise nest pas un adepte de linstabilité. Cest lintérêt de lentreprise de stabiliser son personnel et daller de lavant.
Bien sûr il existe des patrons cyniques. Mais, CPE ou pas, ceux là le sont et le resteront. Ils faut les démasquer et les sanctionner pour leurs méfaits sociaux, sil en commettent.
Le CPE est néanmoins une tentative de faire mieux et je suis certain que le premier ministre, en le créant, nétait pas inspiré par la volonté de nuire aux jeunes et de les « précariser ». Tout au contraire.
Il reste quaujourdhui avec un délicieux parfum de mai 68 certains jeunes jouent aux héros révolutionnaires et se font du bien en se créant une stature de « Saint Just-sur-barricade » !
Une partie très nombreuse veulent pourtant que les facultés ouvrent afin quils puissent travailler travailler pour réussir leurs examens dans le but de sassurer la meilleure insertion professionnelle possible.
Les empêcher de travailler est inadmissible et scandaleux !20 heures 40 ! Je viens de voir au journal télévisé des images de casseurs dont on dit dailleurs quils ne sont pas étudiants mais quils sont venus pour casser, après les défilés. Cafés, vitrines de magasins sont saccagé près de la Sorbonne
Il faut durgence cesser les affrontements et il appartient au premier minsitre de prendre des mesures en ce sens !
Jobserverai la suite avec une relative inquiétude.
Commentaires
Tout à fait d'accord. Une question me taraude cependant. Il me semble que ce diagnostic, compréhensif envers cette légitime inquiétude face à un monde incertain (les jeunes générations actuelles seront les premières à vivre moins bien que celle de leurs parents) mais lucide et sans concessions envers les meneurs d'extrême-gauche et leurs méthodes de voyous, est largement partagé. Mais pour autant, existe-t-il en France une majorité silencieuse capable de remettre l'église au milieu du village? Rien n'est moins sûr, hélas...
Puis-je me permettre de préciser, en bon jacobin, que je préfèrerais revoir la mairie et l'école au centre du village.
49/3 pour aller vite, mais tout va vite, ne devrait-on pas au contraire prendre le temps de la réflexion, la France ne s'est pas écroulée en 29, ni en 68 pourquoi s'écroulerait-elle aujourd'hui ?
Nous avons des terroirs, un patrimoine, une culture (des cultures devrais-je dire), des mers, des montagnes, des industries, ne les bradons pas et pensons à demain. La CPE n'est qu'une mesure de plus, même pertinente !
Devons-nous accepter que l'état au travers de certaines de ses entreprises licencient tout en annonçant des milliards d'euros de bénéfices !!! Que voulez-vous que ces étudiants y voient comme signe ? L'état peut critiquer les patrons qui agissent avec cynismes, mais si dans le même temps, il fait la même chose (Renault, Totalfina, EDF, GDF, France Télécom, SNCF, Orange ...), que voulez-vous que les Français y voient comme signe ?
Plus personne ny comprend rien et nos concitoyens ne savent plus que penser, qui croire, à quel saint se vouer !
Parler de l'église, c'est parlé de charité chrétienne, c'est rappeler aussi qu'un homme en vaut un autre, mais à entendre le gouvernement, la parole donnée ne vaut plus grand chose et la raison détat à bon dos. Bénéfices des actions du CAC 40 plus 50% cette année, chômage plus de 10% des actifs, javoue y perdre mon latin !
On ne peut pas pendant des années museler la majorité silencieuse et espérer dun coup quelle se réveille et vienne à la rescousse de ceux qui furent à leur heure poseurs de baillons. On ne peut comme je lai lu quelque part diviser son propre camp et mieux régner.
La majorité dite « silencieuse » est aussi transie car lorsquelle sexprime, dans des élans les plus fous, on la culpabilise. Lorsquelle tente davertir, on la psychanalyse et pourtant elle la fait politiquement à 2 reprises sans que cela change quoique cela (dailleurs, la solution était-elle dans ces manifestations, peut-être pas).
Il devrait être facile de rassembler 300 jeunes de droites, de les faire manifester devant les universités et de demander le déblocage. Mais cela ne lest pas, car la jeune droite politique semble manquait de laudace qui fait les grands moments. A linstar de ses aînés, elle préfère gérer plutôt quagir. Pourtant et de grands hommes le prouvent, rien de grand ne se fait sans action.
Comme le note lextrême gauche, à Paris, ce rôle de contradicteur de la gauche universitaire est laissé à lextrême droite que les adorables syndiqués qualifient alors à juste titre de « valets du système » Que fait lUNI, par exemple pour expliquer le CPE ? Il ne suffit pas dacheter des « ad-words » sur google ou de bombarder les facultés dautocollants. Il faut là aussi, de laudace, de laudace et encore de laudace.
On peut aussi sétonner du silence des enseignants de droite, lorsque leurs collègues, à Strasbourg et ailleurs, viennent sereinement appuyer les anti-CPE ! Et comprendre que le silence des agneaux des moutons .
Quant à la majorité silencieuse, elle est finalement comme leau qui dort, Un tsunami sommeille-t-il ?
Quant à la sortie de crise, si elle passe par un retrait du CPE, on aura démontré que le pouvoir nest plus là où on le croyait .
Je vous reconnais là, souhaitant une grande alliance, par delà gauche et droite, une alliance de bon sens, pensez vous ! Mais la vie de la cité est "politique", en cela j'appelais au sursaut simplement pour montrer qu'il existe une autre voie.
Vous savez comme moi que certains sont spécialisés dans l'emploi de "minorités agissantes", et cet emploi montre toujours du doigt le même adversaire, sur le CPE, comme sur bien des sujets
M. Grossmann, je ne peux croire que vous êtes aussi loin des gens... Vous faites preuve aussi dans ce texte d'une naïveté confondante... ou peut-être jouez-vous les blondes ?
Vous dites : "Mais ce qui nétait pas prévu dans le déroulé mis en place par de Villepin cétait la manière dont son message, sa méthode et donc son action serait perçue et reçue par les principaux intéressés."
Comment pourrait-il en être autrement ?
- La droite n'a jamais évoqué ce genre de proposition quand elle a été élue en 2002
- Villepin ne devrait pas avoir la légitimité de prendre des mesures ultra libérales, à cause des roustes électorales depuis 2004, les multiples remaniements et démissions, les millions de gens dans la rue...
- faire passer un message c'est avant tout discuter. Or l'utilisation du 49.3 et la remise à plus tard des négociations enveniment la situation d'autisme.
Il est aussi désolant de voir un Gaulliste (je crois que vous le revendiquez ?) remettre en cause aussi facilement les fondements de l'Etat social, l'Etat providence. Le Code du Travail qui y est conjoint ne cesse d'être attaqué. Le Gaullisme est-il soluble dans l'ultra libéralisme ?
M. Grossmann, vos propos sont les miennes, je suis au point d'avoir honte d'être français, d'ici peu de temps nos voisins allemands clairvoyants, réalistes, travailleurs, lanceront une "OPA" sur la France !
Remarque (dans un esprit des plus pacifiques!) à l'attention de Julien Schick. Ayant été surpris de me voir repris de volée sur l'emploi de l'expression "remettre l'église au milieu du village", surtout par moi qui suis parfaitement irréligieux, je me suis amusé à rechercher sur Google les occurrences de l'expression, que je croyais pourtant (c'est le cas de le dire) consacrée, usuelle. Verdict: 724 occurrences. La même recherche avec "mairie" donne... une unité, celle avec "école" donne 11 résultats, tous hors de France. Je suis donc au regret de vous révéler ce terrible secret: les crypto-démocrates-chrétiens comme moi sont en fait partout, vous êtes cerné!!
Pour revenir à des propos plus sérieux: en disant que l'Etat-actionnaire n'est pas moins socialement voyou que les multinationales, vous posez M. Schick une question pertinente... et vous donnez du grain à moudre aux libéraux qui souhaitent le désengagement complet de l'Etat de ces sociétés! En effet, quelle serait la légitimité de l'Etat, dont la finalité doit être l'intérêt général, à rester dans une société concurrencielle désormais "pure" comme Orange, et à employer des pratiques relevant de la pure logique financière? Si ce que vous dites est exact, alors l'Etat doit vendre ses parts!
Mon Roméo,
Bon, c'est vrai, je n'aime pas beaucoup les pseudos, mais la répartie dont vous faites preuve m'apprend cette expression que je ne connaissais pas.
Merci donc pour vos recherches édifiantes !
En ce qui concerne la question de l'état actionnaire, je suis en effet pour que l'État se sépare de ses entreprises capitalistiques, se concentre sur ses missions régaliennes et mette en place avec ses partenaires européens des lois anti-trusts plus pertinentes que celles appliquées aujourd'hui.
Je trouve par exemple, qu'il est parfaitement anomal qu'EDF investisse l'argent des contribuables pour mener des acquisitions hors nos frontières. Cette entreprise devrait à mon sens privatiser ses filiales étrangères et pourrait par exemple participer à la création d'un GEIE pour harmoniser les échanges d'énergies électriques Européens.
L'exemple d'EDF est parfait. Dans la seconde moitié des années 1990, la société s'est lancée dans une politique de croissance externe, avec acquisition partielle ou totale de concurrents dans les pays de l'Union européenne et intrusion directe sur les marchés de nos voisins directs, alors que notre électricien ne pouvait subir les mêmes avanies du fait de son appartenance totale à l'Etat de de son monopole national. Si ma mémoire est bonne, pour couronner le tout, la Cour de Justice des Communautés européennes dans une décision du 23 octobre 1997 avait même admis la situation, au grand dam de nos partenaires européens, qui hurlaient à juste titre à la distorsion de concurrence!
Les textes communautaires ont évolué désormais. Les marchés s'ouvrent. Certes, la directive Electricité permet le maintien du monopole en matière de transport et de distribution d'électricité; mais elle conduit à renforcer la concurrence et l'alignement des acteurs sur des référentiels d'entreprise privée, et ne change rien au fait qu'EDF peut parfaitement racheter les entreprises étrangères en charge du transport et de la distribution d'électricité dans leur zone d'influence. On l'a encore vu en Italie en 2005.
En France, EDF est un fleuron du service public. Chez nos voisins, c'est une entreprise prédatrice protégée par l'Etat français. Croit-on vraiment que cela puisse durer? On ne peut pas en France défendre une haute conception du service public et râler chaque fois que la Commission européenne nous impose des choses qui ne nous gênent pas quand elles sont d'application chez les autres...
"Une nation industrielle n'est pas un parc de loisirs où les retraités sont de plus en plus jeunes, les étudiants de plus en plus âgés, les horaires de travail de plus en plus réduits et les congés de plus en plus longs..." disait Helmut Kohl, annonçant ce que serait la politique de Schroeder puis celle de Merkel... Est-ce que dans notre propre pays, on pourra un jour accepter, à gauche et à droite, de regarder la vérité en face et de sortir de l'idéologie actuelle qui voudrait que la France soit un grand Lunapark ?
Je déplore le fait que, pour défendre le CPE et le CNE, vous utilisez les mêmes arguments que Laurence Parisot : "la vie et l'amour sont précaires, alors pourquoi le travail ne le serait pas ?" La précarité ne doit pas entraîner la précarité.
Dire cela, c'est bien admettre que ce contrat n'est rien d'autre qu'un contrat précaire comme on a déjà voulu en introduire dans le passé. Ce n'est pas un début de CDI débouchant sur un emploi stable, comme on veut bien nous le faire croire.
Une chose est sûre : un travailleur est bien plus efficace lorsqu'il peut travailler en toute sérénité, sans avoir la moindre appréhension de se faire licencier du jour au lendemain. Pourtant, c'est particulièrement le cas avec ce genre de contrats.
Bien sûr que l'amitié, l'amour, le domicile sont précaires, mais cela dépend de ce que l'on entend par précarité. En tout cas, ce n'est pas une raison pour que le travail le soit aussi. Chacun aspire à la sécurité de l'emploi et c'est pour ça que beaucoup de jeunes veulent devenir fonctionnaires. Le CPE, cela peut peut-être devenir un CDI, mais il faut d'abord attendre la fin de la période de consolidation de deux ans. Et deux ans, c'est long. En deux ans, il peut se passer beaucoup de choses et l'employeur trouvera au moins une raison, si petite soit elle, pour se débarasser de son employé et ne pas lui faire signer de CDI.
Cela dit, je comprends tout à fait un des arguments des pro-CPE, qui est de dire que le patron n'a aucun intérêt à licenier une personne qu'il a lui même formée, car la formation coûte de l'argent.
Bien sûr que le CPE n'entraîne pas automatiquement l'instabilité, mais sur le nombre de personnes qui vont signer ce type de contrat, combien finiront par obtenir un CDI ? Il est trop tôt pour le dire, mais on peut déjà observer les premiers cas de rupture abusive de CNE. Dans ce cas, comment se défendre face à un employeur, qui est tout de même la partie forte et qui n'a même pas besoin de donner une justification pour licencier ?
J'ai bien compris que le CPE a vocation à donner une première expérience professionnelle à un jeune qui ne connaît pas encore le monde de l'entreprise, mais comment éviter que ce jeune signe un deuxième CPE, puis un troisième et ainsi de suite ? Ceci est un des rares avantages du CPE, qui est toujours mieux qu'un stage faiblement ou non rémunéré. Mais il aurait peut-être fallut prévoir une limite, de telle sorte que les patrons ne puissent pas en abuser (car pour eux aussi, le CPE a quelques avantages).
A l'été dernier, au moment de la création du CNE, le premier ministre parlait beaucoup du fameux "modèle danois". Il a essayé de l'appliquer à la France en instaurant dans le Code du travail une dose de flexibilité, mais il a oublié son pendant : la sécurité. En effet, au Danemark, un salarié qui perd son emploi est beaucoup mieux protégé.
Certes, il ne fallait pas tomber dans l'immobilisme et croire que le problème du chômage de masse, en particulier chez les 16-25 ans, pouvait se régler tout seul en ne changeant rien et en en restant aux contrats classiques. Mais je ne pense pas que le CPE soit la bonne solution. Les futurs chiffres du chômage diront si j'ai raison ou tord. En tout les cas, ce qui est indéniable, c'est que Dominique de Villepin a "inventé" le contrat tout seul, sans confier le projet au "pôle social" du gouvernement, sans consulter les partenaires sociaux, et de surcroît en utilisant tous les procédés de passage en force que la Constitution lui met à disposition. Aujourd'hui, l'espoir de voir cet amendement à la loi sur "l'égalité des chances" réside plus dans la possible censure du Conseil constitutionnel - ce qui, je pense, arrangerait bien Villepin - que dans un retrait unilatéral de la part de ce dernier. Cela dépendra de la mobilisation, notamment la manifestation nationale d'aujourd'hui. D'ailleurs, je vais tout de suite aller regarder les informations pour connaître les chiffres de la journée, en espérant que l'on ait été plus nombreux encore que le 7 mars et que cette fois-ci, Villepin écoute enfin "ceux qui manifestent".
Je découvre ici un passage du camarade Porta et je comprends son souci de défendre le mouvement anti-cpe, mais la problèmatiques des utopies portées aujourd'hui par les "anti-tout", c'est justement qu'ils empêchent tout ...
Oui, j'aurais aimé être riche moi aussi, mais ma richesse du moment n'est pas monétaire, oui, j'aurais aimé connaître le plein-emploi mais j'ai fait parti des salles d'attente remplies de l'ANPE.
Vous voulez "un emploi" pour tous, j'ai mieux que le CPE, la baisse des charges patronales ( je sens que je vais vous énerver).
Vous avez une solution pour l'emploi des jeunes, vite transmettez là aux lecteurs du blog, la fortune politique leur sourira ....
Par contre, dans le cortège festif ( In mémoriam Ph. M), j'ai vu hier des jeunes ivres, non de revendications, mais de bière et drogués non à l'opium du peuple, mais à l'herbe populaire...J'ai vu aussi et je vous l'ai dit ailleurs, l'irresponsabilité des casseurs de facultés au vu et au su des dégâts strasbourgeois.
CES ACTIONS extremistes, cautionnées ou non par les organisateurs, dénient beaucoup aux revendications et à la prise au sérieux des "moutons de panurge" encadré par le MJS, L'UNL, la JCR et conssorts
Je ne suis pas anti-tout, mais pour le moment seulement anti-CPE. Si le premier ministre retire finalement le texte et se décide enfin à négocier avec les personnes concernées, j'attendrai de voir les propositions d'alternative au CPE pour donner mon opinion.
Pour moi, les seuls moutons, ce sont ceux qui sont contre le CPE (je ne parle pas de ceux qui sont pour car c'est leur droit) mais qui se résignent en disant que ça ne sert à rien de se bouger et que de toute façon, le CPE sera appliqué. Face à un gouvernement qui ne nous écoute pas, il faut savoir trouver les moyens démocratiques et pacifiques de se faire entendre.
La baisse des charges patronales ? Effectivement, cela enlèverait un sérieux frein à l'embauche. On peut naturellement comprendre qu'un chef d'entreprise soit réticent à embaucher les cotisations sociales ont un coût presque aussi élevé que le salaire en tant que tel. Cette proposition (libérale) ne m'énerve pas mais je la trouve irréaliste car soit on fait peser la majeure partie des charges sociales sur les salariés (ce qui serait vraiment une solution injuste, doublée d'une régression sociale - car avant je ne sais plus quelle date, il n'y avait que les salariés qui cotisaient), soit on abandonne complètement le système social de 1945. En effet, si on veut vraiment que l'assurance sociale à la française survive, on ne peut pas diminuer les cotisations patronales sans augmenter celles des salariés, au vu de la situation financière des caisses (assurance invalidité, assurance chômage, assurance retraite...et surtout assurance maladie), qui atteingnent des déficits abyssaux.
Quant à l'occupation des facs, je suis au courant de ses conséquences. A l'AG de mardi 7 mars (après la manif), j'avais d'ailleurs voté contre car je craignais justement ce qui est arrivé. Je suis d'accord : c'est tout à fait contre-productif et je l'ai rappelé sur le blog de la Droite strasbourgeoise. Nicolas Sarkozy a dit, concernant les heurts avec les CRS, qu'il y avait un petit peu d'extrême-droite et beaucoup d'extrême-gauche, qui était elle bien organisée. Je veux bien le croire !
Concernant la drogue, permettez-moi une petite boutade : on ne peux quand même pas demander aux "ni dieu ni maître" de consommer l'opium du peuple ! Ou alors ce serait le monde à l'envers.
Enfin, vous citez les soi-disant organisateurs du mouvement anti-CPE à Marc Bloch (MJS, UNL, JCR). Et bien vous avez tout faux ! Rendez-vous sur le terrain (on se croisera peut-être) et vous verrez alors la réalité.
La notion d'ultimatum tenterait à poser le fait qu'il y ait un pouvoir légitime ( la rue) et un autre illégitime ( les urnes) ... En général, en matière de rançon, de terrorisme, de prise d'otage, on ne saurtait accepter une fois un ultimatum, car cela serait signe de faiblesse.
La terminologie employée confirme que seule l'agitation politicienne motive les syndiqués ... Il n'y a pas de volonté des étudiants ( d'ailleurs représentatifs de quoi, de qui ) d'arrêter ...
En 1968, se posait déjà le problème des étudiants ainsi que celui de la minorité bruyante et colorée opposée à la majorité silencieuse et triste.
A lépoque, il sagissait dun projet qui consistait à orienter correctement les collégiens ou les lycéens vers des filières utiles et sources demplois. Par exemple, nous avions besoin davantage de scientifiques que de littéraires.
Les enseignants et les étudiants étaient opposés à cette orientation appelée aussi sélection. Ils préféraient engorger les Universités dHistoire ou de Lettre en argumentant quon ne pouvait pas empêcher ce droit élémentaire à la culture générale. La France de 1968 ne connaissait alors quasiment pas le chômage et pouvait absorber ces étudiants même avec des qualifications qui ne correspondaient pas à la fonction. Cette génération sest épanouie dans ses études mais sest retrouvée en grande partie frustrée dans sa vie active faute davoir trouvé un emploi en adéquation avec sa formation.
Aujourdhui le problème est toujours le même, sauf que limportance du chômage complique laccession à la vie active. Les facultés dHistoires, de Lettres, de STAPS, de Psychologie, de Sociologie sont les plus engorgées alors quelles n'offrent aucun débouché hormis dans la fonction publique. A titre dexemple lEducation Nationale recrute 400 professeurs de sport pour plus de 8 000 candidats.
Dès le collège les enseignants encouragent les filières générales. Le taux de réussite au BAC est aujourdhui de 80%. A défaut de sélections à lentrée de Universités ou dorientations, on se retrouve avec un système qui connaît plus de 60% déchec dès la première année. La sélection sopère donc en interne mais noffre aucune alternative aux étudiants recalés.
Pour ceux qui réussissent à obtenir un diplôme de second ou troisième cycle, ils doivent encore trouver un emploi. Malheureusement le secteur privé nest pas demandeur en Historiens, en Psychologues, en Sociologues. Ces jeunes se tournent donc vers la fonction publique et nhésitent pas à postuler pour des postes largement en dessous de leur niveau détude. Nombreux sont les gardiens de la paix avec un bac +2 (et oui la police nest pas si bête que cela ) et agents de catégorie B avec au minimum une licence.
Comme le soulignait hier Roselyne Bachelot dans lexcellente émission « riposte » sur la 5, les étudiants ne devraient pas manifester contre le gouvernement mais bien contre les syndicats et les leaders de la génération de 1968. Ils sont directement responsables de la situation daujourdhui mais ils ont fait le nécessaire pour rester protégé et donc privilégié.
Si les caisses de lEtat sont vides, si les caisses de lassurance maladie sont vides, si nous ne savons pas comment payer les retraites, si lentrée des jeunes dans la vie active est aussi difficile, cest bien la faute de ces privilégiés. Pour la première fois la jeunesse française vivra moins bien que ses parents ! On pourrait appeler cela le déclin et appeler à une Rupture
Le problème nest donc pas le CPE. Il réside surtout dans une prise de conscience de cette réalité ! Contrairement à mai 68, les manifestants nont pas de slogans utopistes, ils réclament uniquement la même sécurité que leurs aînés.
Enfin, concernant les manifestations, il faut arrêter de généraliser. Tous les « jeunes » ne manifestent pas. Il sagit dune partie des étudiants et des lycéens. Tout comme ce nétait pas tous les jeunes qui étaient des émeutiers en novembre dernier. Nous avons trop tendance à généraliser dans ce pays. La jeunesse ne peut avoir unanimement les mêmes opinions, les mêmes aspirations, les mêmes difficultés,
Pour mettre fin à ces manifestations je pense que le retrait du CPE ne suffira pas. Après les élections de 2004 et le référendum de 2005 le gouvernement na plus de légitimité pour agir. Deux solutions peuvent se poser :
- Administrer en bon gestionnaire la France jusquen mai 2007 avec un gouvernement de transition
- Anticiper les élections en obtenant à la fois la démission du Gouvernement et du Président de la République qui en profiterait pour dissoudre lAssemblée Nationale. Ces scrutins anticipés permettraient de dattribuer une nouvelle légitimité et dentreprendre le plus rapidement possible les réformes nécessaires !
Je serais Chirac, je prononcerais la dissolution de l'Assemblée Nationale pour dire à la gauche, vous voulez le pouvoir, demandons au peuple ....
A - La droite gagne, elle est confortée, Villepin aussi
B - La gauche gagne, elle est obligée de prendre le pouvoir et comme elle ne peut rien faire, elle arrive affaiblit aux élections présidentielles et autres ... et la droite est alors un nouveau recours .....( à condition d'évouler ;-))
Vous avez raison M.Grossmann concernant UTOPIA qui apparemment n'a pas la même sensiblité politique que vous.Ce n'est pas à vous que j'apprendrai l'étymologie du nom UTOPIA,mais pour les profanes cela signifie tout simplement "en aucun lieu" en latin moderne (en français donc nul part),et l'on peut rajouter Idéal,vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité c'est à peu de chose prés la sensiblité de UTOPIA donc de gauche
Petit rappel tout de même à tous ceux qui demandent la tête du Gouvernement. Combien de personnes dans la rue? 1 million au mieux? Mais cela représente très exactement l'électorat d'Arlette aux présidentielles... Et vous dites que le Gouvernement est discrédité depuis 2004 parce que le PS a gagné les régions, parce que le "non" l'a emporté au referendum de 2005 (le PS, parti d'alternance, était majoritairement noniste, c'est bien connu...)? Absurde.
Mais encore plus absurde est la perspective de démission du Président ou de dissolution de l'Assemblée nationale, surtout dans un régime politique quinquennal où le temps passe vite. Cela signifierait que la rue gouverne, donc que le pouvoir appartient à la rue, donc qu'il n'y a plus d'Etat. La minorité agissante d'extrême-gauche aurait alors atteint son but...
Mais Romeo, à partir du moment où le Ministre hésite, à partir du moment où la droite vit dans la peur du syndrome Malik H, à partir du moment où le gouvernement ne gouverne plus et l'assemblée majoritaire est silencieuse, la rue et la gauche ont gagné !
C'est cela le Kultukampf du moment ! Je ne demande pas de tête moi, je constate l'apathie et la non-action face à la rue. J'en déduis une analyse qui n'est que la mienne ....
Le pouvoir appartient à celui qui l'exerce ...
M. Romeo, 1 million de manifestants, ce n'est pas si mal.
Le gouvernement n'est pas discrédité, selon vous ?
Après le triple échec électoral de 2004 (cantonales, européennes et surtout régionales, après le non au référendum...
J'ai parfois l'impression que ce gouvernement est déconnecté de la réalité, qu'il est sourd et aveugle. Rappelez-vous la lenteur de la réaction présidentielle après les émeutes du mois de novembre.
Je ne sais pas si, au vote du 29 mai, le PS était majoritairement noniste, mais ses militants avaient voté OUI au referendum interne et ils avaient fait campagne pour le OUI.
Une hypothèse de dissolution ne tient pas debout. Chirac aura sûrement retenu la leçon de 1997, avec son Juppé, tout autant droit dans ses bottes â l'époque que de Villepin aujourd'hui.
Le problème institutionnel vient du fait que depuis la modification de la Constitution de l'an 2000 (le quiquennqat), les élections législatives sont couplées aux présidentielles.
La conséquence, c'est que le gouvernement a toute la liberté pendant 5 ans, sachant que la couleur de l'Assemblée ne sera pas modifiée pendant ce laps de temps. On l'a vu, la claque des régionales n'a ni entraîñé de dissolution, ni abouti ã un changement de premier ministre. Le Président a seulement décidé d'effectuer un remaniement, se débarrassant au passage des erreurs de casting comme Ferry, Mer ou Bachelot, pour ne nommer qu'eux. On change les têtes, mais pas la politique du gouvernement.
Vous dîtes que le régime quinquennal passe vite... Je commence ã trouver le temps long ! A part le Conseil constitutionnel (qui, même au vu de sa composition actuelle, reste encore l'ultime rempart), personne n'a la capacité d'empêcher le gouvernement de faire ce qu'il veut. Bien sûr, "ce n'est pas la rue qui gouverne" mais les représentants du peuple. Mais on ne pas mépriser cette frange de la population et ignorer ses revendications en balançant rapidement cette phrase à l'occasion d'une interview télévisée. Le pouvoir n'appartient pas à la rue, mais l'exercice du pouvoir doit être synonyme de consensus le plus large possible. Donc, qui dit consensus, dit forcément négociation.
Le premier ministre ferait bien de le méditer, lui qui est diplomate de formation et qui, en passant (car c'est toujours bien de le rappeler), n'a jamais affronté le suffrage universel.
Pour en revenir ã la crise de nos institutions, on peut critiquer autant que l'on veut le système électoral des Etat-Unis, mais dans ce pays, le Congrês est renouvelé ã mi-mandat. D'ailleurs, les citoyens américains devront élire leurs représentants cette année. Au moins, c'est démocratique car cela donne la possibilité aux électeurs de manifester leur désaccord avec le gouvernement (ou plutôt "l'administration").
Alsator: d'accord. La théorie de la minorité agissante peut se révéler exacte face à un pouvoir mou. N'était-ce pas Malik O. ?
Marc Porta: sauf à considérer que la pétaudière, ou plutôt le CNIR des Verts constitue le modèle démocratique par excellence, je me refuse à considérer qu'un gouvernement soit définitivement frappé d'illégitimité parce que les élections locales intermédiaires sont défavorables. La démocratie c'est d'abord le respect des urnes, et du terme des mandats, ne vous en déplaise.
Vous parlez de consensus; dans le cas du CPE, on peut effectivement critiquer la façon dont tout cela a été conduit, et le côté sorti tout armé de la tête d'un crâne d'oeuf sans concertation aucune. Dans l'absolu, non. Une majorité s'est dégagée à l'occasion du scrutin, sur un programme qu'il y a lieu d'appliquer.
Le midterm américain n'est pas comparable avec notre calendrier électoral, car intervenant dans une architecture constitutionnelle proche du pur modèle de séparation stricte des pouvoirs.
Concernant ma remarque sur le PS et le referendum du 29 mai, il s'agissait d'une antiphrase.
La légitimité des urnes a toujours une limite. On ne peut pas accepter tout et n'importe quoi de la part du gouvernement. Seulement, comme il n'y a pas d'élections, on va manifester.
Lors des élections régionales, savez-vous combien de pourcentage des suffrages a recueilli l'UMP ? Pas assez pour que le gouvernement soit légitime. Il pouvait survivre uniquement grâce à la majorité absolue à l'Assemblée...
Je vais prendre un exemple osé, mais de grâce, n'y voyez pas de comparaison ni d'amalgame car je sais bien que l'on ne peut pas comparer l'incomparable (c'est juste pour expliquer que la majorité des voix ne donne pas automatiquement le droit aux gouvernants de faire tout et n'importe quoi) : en juillet 1932, dans la république de Weimar, la NSDAP recueille 13 millions 745000 voix sur 36 millions 800000 suffrages exprimés. Après la dissolution du Reichstag, lors des élections générales du 5 mars 1933, Hitler va obtenir 17 millions 277000 voix. Son arrivée au pouvoir s'est déroulée dans un cadre démocratique, avec l'appui du peuple, mais le 15 septembre 1945, les lois de Nuremberg furent adoptées et on connaît la suite ...
Monsieur Grossmann, je m'attendais à cette réaction. Je la comprends mais j'espère aussi que vous avez compris que ma volonté n'était pas de mélanger une situation de dictature et un désaccord avec le gouvernement. J'ai hésité avant de poster ce commentaire, mais je ne pensais pas qu'il pouvait choquer. Je comprends tout à fait que cela ne vous plaise pas mais je vous le répète : je ne voulais en aucun cas faire une quelquonque comparaison. Je sais bien que pour parler du nazisme, il faut prendre le sujet avec des pincettes, surtout ici en Alsace. Visiblement, mes précautions oratoires n'ont pas été suffisantes. Néanmoins, j'ai volontairement pris un exemple fort et que tout le monde connaît (bien plus que les péripéties des IVème et Vème Républiques) pour illustrer le fait que, même si un gouvernement a la légitimité des urnes, il ne peut pas faire n'importe quoi non plus. C'était uniquement dans le but de répondre à M. Roméo, selon lequel le simple fait d'avoir été élu permet de prendre n'importe quelle mesure (ou alors, je n'ai pas bien saisi le fond de sa pensée).
Petite anecdote : cette semaine, nous débattions avec des amis sur la notion de dicateur (le sujet était les élections en Biélorussie). L'un d'entre eux m'a donné sa conception du terme "dictateur" : "c'est quelqu'un dont le pouvoir ne découle pas de la volonté du peuple". Pour le contredire, j'ai également utilisé l'exemple d'Adolf Hitler, qui était bien un dicateur mais qui est arrivé au pouvoir à la suite d'élections démocratiques remportées. Ca n'a rien à voir avec la Biélorussie, mais c'est un exemple assez explicite, vous en conviendrez.
Ce que j'ai écrit n'est pas un amalgame, mais un exemple connu de dérive du système démocratique en système totalitaire.
Par ailleurs, je n'ai jamais affirmé qu'il fallait se rendre aux urnes tous les six mois ou toutes les années. Simplement, une élection législative à mi-mandat me semblerait bien plus démocratique. Concernant l'exemple des Etats-Unis, il est vrai que, là encore, nous ne pouvons pas vraiment faire de comparaison (cet Etat étant un Etat fédéral, au contraire de la France). Néanmoins, je pense que, uniquement sur ce point, le système est plus démocratique car il y a une coupure à mi-mandat. Les citoyens américains ont l'occasion, à travers ces prochaines élections, de marquer leur désapprobation...
A ce sujet, je me souviens que certains hommes politiques de droite étaient contre la loi sur le quinquennat justement cette raison, en particulier Raymond Barre, Charles Pasque et Christian Poncelet. Quant à Philippe Séguin, il était pour mais à condition que l'on supprime le droit de dissolution...
D'accord, l'exemple est totalement incomparable. Je n'ai jamais voulu comparer le CPE avec ces tristes évènements. Ne croyez pas cela ! Je ne pense pas que c'est condamnable car cela montre bien que même élu dans un cadre démocratique, un gouvernement peut être imprévisible et adopter des lois contraires à la volonté de son peuple. Je ne savais pas quel autre exemple citer pour expliciter cela ; je ne connais pas bien l'histoire de la IVème République.
En tout cas, cela me fait penser à un sujet de philo que j'ai eu à traiter en terminale : "Pour limiter les pouvoirs de l'Etat, peut-on s'en référer à lui ?" On pourrait en débattre longuement.
Erratum : la législation antijuive avait été proclamée le 15 septembre 1935.
Marc Porta: je n'ai pas vocation à vous servir d'alibi pour votre opération de rétropédalage post-dérapage (volontaire?). Aussi, peu m'importe que vous disqualifiiez mes propos pour justifier les vôtres.
Dans le souci de préserver ce blog d'une polémique stérile, je m'en tiendrai là pour ce sujet.
Monsieur Roméo, ce n'était pas un dérapage, pas du tout. Il ya parfois des dérapages, mais là ce n'en est pas un. Je sais très bien ce que j'ai le droit d'écrire et ce que je n'ai pas le droit. J'ai pris un exemple qui illustre bien ce que je voulais vous faire comprendre. Ce n'est pas un sujet tabou, à ce que je sache. Vous n'êtes pas un alibi. Ce n'était pas pour disqualifier vos propos (car vous aviez raison en partie) mais pour vous montrer une situation concrète dans laquelle ce que vous aviez écrit ne tient pas la route. J'ai uniquement écrit cela pour vous répondre, pas dans le but de faire une quelquonque allusion à quoi que ce soit. Je ne cherche pas la polémique, mais il est vrai que je me suis écarté du sujet de cette note. Néanmoins, quand on dit que je compare cette situation en Allemagne à l'agitation que provoque le CPE, on dénature ce que j'avais écrit. Ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit !
Bonjour,
J'ai pas tout lu les commentaires, mais je me pose quelques questions :
la première pourquoi crée un nouveau contrat soi-disant pour que des employeurs embauches alors que les emplois sont là (batiment, restauration, aide aux personnes etc...)dont par définitions propre à créer des cdi ou cdd
la deuxième le cpe est destiné aux jeunes à entrer dans la vie active (avec formation) alors pourquoi ma fille qui fait un bts en alternance devrait se voir offrir à la fin de son stage un cpe, vu qu'elle a été formé par l'entreprise et le centre de formation.
il faut savoir que les entreprises sont plus qu'aidés au niveau des baisses de charges sur les bas salaires (parce que le cpe offrira majoritairement des smics) à l'heure actuelle un salarié paie plus de charge qu'un employeur (smic à 1.5 du smic)
Ne dites pas qu'un patron qui forme un jeune ne veut pas le licencier, encore faut-il qu'il le forme car à l'heure actuelle, les petits patrons veulent que l'apprenti travaille comme les autres ou alors veulent bien le former mais gratuitement et sans que cela gêne les autres salariés.
D'accord pour que ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un bagage aient une période d'essai plus longue (6 à 9 mois) mais offrir aux employeurs un contrat pour tous les jeunes de moins de 26 ans puis après offrir à ce même jeune un cne désolé mais là je ne vois pas l'utitlité.
A part créer de nouvelles usines, je ne vois pas comment on peut réduire le chomage en France (souvenez-vous qu'il y une vingtaine d'années, le journal le Monde avait écrit que la France serait un pays de tourisme et d'agriculture haut de gamme grâce à la volonté européenne donc fi des industries)
Désolé d'avoir écrit si long mais vous êtes le seul homme politique qui engage un débat (avec réponse).
P.S. je me suis licencié de l'Anpe car il me trouvant trop vieux pour travailler. (mdr)
L'édito des DNA de ce jour partage quasiment mot pour mot (à moins que cela ne soit l'inverse) votre analyse: le mécontentement exprimé dépasse désormais le CPE.
Concernant la presse étrangère, il n'est pas utile de s'attarder sur les grands networks américains ou sur les tabloïds anglais pour bénéficier des amabilités du reste du monde: début mars, un universitaire berlinois m'a transmis un article du journal "Die Zeit" du 21 décembre 2005 intitulé "Frankreichs grösser Selbstbetrug", qui reprend par le menu les clichés, appuyés par l'actualité de 2005, du Français qui voudrait bien avoir l'air, mais qui n'a pas l'air du tout...
Une question Robert Grossmann: pensez-vous qu'il puisse exister une troisième voie entre la "gouvernance" éthérée de Jean-Pierre Raffarin (étant foncièrement girondin, je regrette d'ailleurs que le concept de gouvernance en sorte caricaturé) et le néronisme de Villepin? Néron, surnom délicatement attribué au Premier Ministre par Bernadette Chirac, mais aussi résumé éloquent de sa posture actuelle. Dominique Dhombres dans "Le Monde" d'hier ne s'y est pas trompé, titrant superbement son billet "Qualis artifex pereo"...
Mon cher Robert,
L'autre jour, je discutais avec un ami pharmacien, qui a embauché dans sa pharmacie son fils, pharmacien aussi, dès son doctorat. Il se demandait comment il se faisait que tant de jeunes s'avèrent incapables de trouver un travail stable. No comment.
En ce qui me concerne, j'ai une fille docteur en biologie moléculaire depuis un an. Elle a 29 ans, et vit de mon aide financière puisqu'elle a préféré reprendre des études théoriques plutôt que de toucher les ASSEDIC, car pour le moment il n'y a pas de labo pour l'accueillir en post-doc en France (où on la "paierait" environ 1300 , ceci étant une allocation, et non un salaire, ce qui la conduira à prendre sa retraite à 70 ans) .... Elle va donc vraisemblablement partir au MIT, à Los Angeles ou à Winnipeg, où on l'attend à bras ouverts pour faire avancer la recherche américaine ou canadienne. Donc, ne parlons pas trop des jeunes français qui partent trouver ailleurs la liberté d'entreprise ...
J'ai aussi un fils, doublement diplômé (IUT + maitrise IUP: il paraît que ces formations sont "branchées sur l'entreprise"). Une société se disposait à l'employer en CDD sur 1 an avec un bon salaire (2000 net) jusqu'au moment où a été annoncé le CPE. Depuis lors, on le fait patienter jusqu'à l'application, pour lui proposer alors 1250 brut - pour le même poste. Motif écrit noir sur blanc: "ce contrat crée de nouvelles conditions d'appréciation de votre compétence"" (fin de citation). Il n'est pas impossible que mon fils reparte au Québec, où on lui offrait une fois et demi ça lorsqu'il était en stage rémunéré ... Combien lui offrirait, au fait, la CUS ? Quel est le salaire d'embauche pour un bac + 7 débutant? Et je ne parle pas des bac moins deux ... Tu vivrais, avec ça, Robert? Tu serais optimiste? Tu aimerais tes patrons? Tu te paierais beaucoup de sorties culturelles? Tu ne téléchargerais pas Mozart à l'oeil? Tu achèterais beaucoup de livres? Tu militerais, le dimanche? Où?
Petit rappel: quand nous avions 25 ans, le loyer d'un studio correct, c'était 1/5 à 1/4 du SMIC. Aujourd'hui, c'est la moitié ...ou davantage.
Alors, on fait quoi? On échange des slogans, ou on se demande une fois pour toute si une société qui traite ainsi sa jeunesse est "moderne"? Et cela, depuis vingt ans - donc, ta droite ne fait pas mieux que ma gauche.
Qu'on arrête de nous chanter les louanges de l'"entreprise": elle règne sans partage depuis 2O ans, et elle est au moins aussi responsable du chômage que les gouvernements, les formateurs, les parents, les enfants et les ratons-laveurs. En France, on déteste embaucher, et on paie mal (en Espagne et en Angleterre aussi). C'est la vérole de nos entreprises. J'étais invité à Washington juste avant le dernier Noel. Partout, à l'entrée des banques, des magasins, des garagesdes affichettes : "Now hiring" - "on embauche". Salaires supérieurs au SMIC, avantages sociaux et retraites payés en sus, prime de jours de congés. C'est comme ça qu'on fait de la croissance. Pas en mégotant. A ce prix, on peut accepter une certaine précarité. Mais ici? Prenons deux Mac Do : un tiers d'employés en moins en France par rapport aux USA. Et dans une banque, je te dis pas... Chez nous, le tertiaire veut "faire du chiffre" avec le moins d'emploés et de frais salariaux possible. Tout le monde le sait, et sans doute toi aussi ... Prends le CA du commerce à Strabourg, et divise-le par le nombre d'emplois. Compare avec Frankfort, à charges salariales à peu près égales.
Nous sommes de la même génération: nous devrions arrêter de contourner les problèmes. Par exemple, la crise du logement, terrible pour les jeunes et les travailleurs modestes, n'est pas seulement, et de loin,celle du logement social (150 000 logements vides à Paris, combien à Strasbourg?), mais un effet abominable d'une spéculation immobilière éhontée. Que fait-on pour l'enrayer? Le marché locatif privé doit-il continuer à surévaluer les loyers et à refuser l'accès locatif à plusieurs millions de citoyens? En clair: qui aura les c... d'appliquer aux propriétaires-bailleurs des contraintes comparables au taux de l'usure pour les prêts bancaires, c'est-à-dire une évaluation correcte des loyers, sous peine d'amende fiscale, et un plafonnement susceptible de dégonfler cette "bulle immobilière" ?
Tu vois, je suis athée comme Onfray, mais je pense que les cathos devraient écouter l'abbé Pierre ! Parce qu'à mon avis, la dernière fois que Villepin a vu un pauvre, c'était Renaud dans Germinal... J'ai été au jury de l'ENA: des surréalistes comme lui, j'en ai vu passer deux douzaines, au moins. Pour lui, la politique est un art, un challenge, tout ce que l'on voudra - mais pas ce travail quotidien des élus qui ont les bras dans le cambouis. C'est comme si le maire de Neuilly prétendait s'y connaître en matière de banlieues défavorisées ... La force des grands bourgeois, c'est qu'ils trouvent toujours des petits bourgeois pour les aduler.
Amitié!
JG.
Heu très bien Gaillard tout à fait d'accord (désolé j'aurais aimé dire pareil mais moi pas le bac. Les loyers devraient être annexé sur l'augmentation du smic.
Je suis française d'adoption et permettez-moi de vous donner mon regard sur la vague pessimisto-revendicative que traverse ce beau pays.
Les français me donne l'impression d'être aigris... Ils s'opposent à tout, disent non à tout, manifestent pour un rien... ils veulent travailler moins... ils me font penser à des enfants capricieux.
Tout cela mène au nivellement par le bas et à la castration des initiatives. Je suis pour la méritocratie ! tout le monde n'a pas le même potentiel donc pas la même valeur ! je crains pour l'avenir de la France à présent que le rêve de ses jeunes est d'être fonctionnaires...
Mon cher Robert,
Tu as beau faire l'éloge de ma plume (merci!), je me suis donc mal exprimé: en évoquant mon expérience (encore toute fraîche) des conditions de l'embauche aux USA, je voulais faire remarquer que même le pays le plus libéral traite mieux ses employés que ne le permettrait le CPE! Non, le CPE est loin d'être la règle aux States, ne laissons pas croire cela! Certes, le licenciement est plus facile; mais pour embaucher, les employeurs sont obligés d'aller au delà de ce qui est requis par le (très faible) droit du travail (en outre, les grands secteurs industriels ont, par l'entremise des Trade Unions, des garanties supérieures à notre droit du travail). J'ai posé des questions ici et là: on m'a donné comme réponse, systématiquement, la vieille leçon de Ford - il faut des salaires corrects si l'on veut avoir des clients et que les affaires tournent ...
Mais nous avons, quant à nous, une culture de la protection des travailleurs, et tous les républicains (donc, nous deux) y sont très attachés. Pourquoi veut-on en exclure les jeunes de moins de 26 ans? Qu'ont-ils fait de mal, les pauvres? En quoi sont-ils spéciaux? Leur travail vaut moins que celui des autres? Veut-on simplement les mettre en concurrence avec les jeunes de plus de 26 ans (cf. ce qui est arrivé à mon fils ...)? C'est pour cette raison que l'idée en soi de faire une "déréglementation sélective" par le CNE et le CPE est profondément nuisible.
Il ne faut pas s'abriter sous l'exemple des pays anglo-saxons pour fabriquer une précarité bien pire que celle qui, dans ces pays, résulte de la loi du marché. En effet, à l'heure actuelle, en France, il n'y a pas de "loi du marché" du travail pour valoriser les demandeurs d'emploi: le chômage s'explique par un "sous-emploi" spectaculaire de la part des entreprises françaises. On voit bien que même les plus qualifiés des jeunes sont "stockés" dans le sac du chômage ou des stages pour être employés au compte-goutte et au salaire minimum. Un exemple? 1/3 des élèves d'HEC ne trouvent pas un job en douze mois, 20% des jeunes ingénieurs s'expatrient parce qu'on les paie trop mal en France. Le chômage des bac + 5 est supérieur à 20%. Le manque de formation de toute une partie de la jeunesse est un fait, mais il ne doit pas servir d'alibi. De même qu'aujourd'hui il y a des travailleurs-SDF, il y a (et combien!) des jeunes très bien formés qui sont en attente de job ou si mal payés qu'à 30 ans, ils habitent chez leurs parents, faute de pouvoir payer un loyer ...
C'est cet aspect des choses, très pragmatique, que je mets au premier plan. Il faut être aveugle (je préfère ne pas parler d'autisme ...) pour ne pas voir cette réalité effrayante. Ce qui est terrible, c'est que ni Villepin, ni Strauss-Kahn (je cite deux noms au hasard ...) ne semblent le voir. Et pourtant, nous l'avons tous sous le nez. Tu crois que c'est du Zola? Combien de tes administrés ont moins de 600 euros par mois pour vivre? Désolé, Robert, la misère existe. Et elle ne s'arrête pas aux Restaus du Coeur. Les jeunes sont moins visibles, parce qu'ils ont des parents. Qui les aident financièrement. Qui les logent. Qui les dépannent. Et cette misère devient "normale". En Espagne, il y a désormais une classe sociale nouvelle: ce sont des jeunes gens qu'on appelle les "milleuristos" (Libération leur a consacré un article fin janvier). Quel que soit leur niveau d'études, de zéro à bac + 10, ils sont payés ... 1000 euros. Résultat? Une jeune espagnol de30 ans sur trois habite chez ses parents. Ce que seuls les Soviets avaient réussi à faire, trois générations dans un trois pièces, nous sommes en train de le fabriquer ...
La marmite va exploser, Robert. Si je parlais des loyers dans mon billet précédent, c'est que l'effet de la spéculation actuelle va être socialement terrible. Il est déjà redoutable, mais si l'on ne fait rien, ces millions de jeunes urbains ne vont tout de même pas rester chez leurs vieux ou monter une tente dans un parc!
Il faut bien comprendre que des zones entières de l'espace social ne peuvent pas être régies par la loi du marché. Toi-même, tu évoques la santé et l'enseignement - et cela va de soi, pour nous. Mais le logement? Mais l'entreprise? Il existe un délit d'abus de bien sociaux : un appartement qu'on n'habite pas soi-même, c'est certes un bien privé, mais c'est aussi un bien social, car il occupe de l'espace, bénéficie de services, procure des revenus. Non, la loi du marché ne peut être un régulateur satisfaisant dans ce cas. Un bailleur qui spécule sur une hausse quatre ou cinq fois supérieure à l'inflation, c'est un usurier, quel que soit son standing. Un "entrepreneur" qui délivre des dividendes considérables au lieu d'investir, d'embaucher et de payer correctement ses salariés, c'est un négrier, quelle que soit son arrogance ("Que serait Seillères sans l'héritage De Wendel? au mieux, un sous-préfet, au pire, un escroc comme Messier ...", me disait un de ses compagnons d'études). On nous dit que ni l'investissement immobilier, ni l'entreprise n'ont de devoirs sociaux, ils ont pour seule finalité de produire des profits. Est-ce ton avis?
J'ai aujourd'hui quitté l'Université. Dans mon petit secteur des latinistes, je m'y sentais assez mal à l'aise, en raison d'une ambiguité fondamentale: celle qui réside dans l'idée d'"université de masse". J'avais l'impression de vendre des objets de luxe dans un fourre-tout. Le lundi, dans mon amphi de 300 DEUG Lettres Modernes forcés de faire du latin, j'étais comme ce peintre de Quai des Brumes qui dit: "Quand je vois un nageur, je peins un noyé". Je voyais, face à moi, tant de jeunes sympathiques auxquels ni mes cours ni les autres n'apporteraient l'ombre d'un avenir. Et cela, quelles que soient les beautés de la culture (qui ne rêve d'un "latin de masse"?). Je me suis fait assassiner par certains collègues parce que je prêchais, dans un article : "Ouvrez vingt IUT, vous fermerez une Université". Hélas! Il semble bien que même une formation plus "pratique" mène à l'ANPE...
Cela dit, je me permets de te rappeler deux choses : d'abord, concernant notre système d'éducation, la part des revenus de l'Etat qui lui sont consacrés est tout bonnement dans la moyenne des "pays riches"... Et pour la recherche, je te laisse le soin de comparer l'aide de l'Etat, en France, avec celle de nos voisins européens, qui ont des systèmes absolument comparables: on est minables. Malgré l'aide des institutions - la plupart des chercheurs en biologie sont payés non par l'Etat ou le ministère de la Recherche, mais par les organisations de lutte contre le cancer... - et des tas de bourses privées.
Une remarque en passant : il est vrai que l'inscription à Harvard coûte la peau des fesses. Mais n'oublions pas de dire qu'en fait, grâce aux bourses, à peine un rookie sur trois la paie...et que des tas d'autres empruntent, car ils ont la certitude que, diplômés d'Harvard, ils seront 1) immédiatement embauchés 2) bien payés - ou bien ils entreront dans la "firme" de Papa ...
En principe, un diplômé américain rembourse ses études en cinq ans (après quoi, il économise pour celles de ses enfants...). Ce système est surréaliste, je te l'accorde, mais toutes les statistiques sont formelles: le brassage social des universités aux States réduit les inégalités (comme on dit, l'ascenseur social a un solde positif...), alors qu'il les aggrave en France! Va expliquer ça ... Je me demande comment on se démerde pour aboutir à ce résultat (c'est une vraie question), et je partagerais assez ton jugement sévère sur le corporatisme de mon ex-corporation (que je n'ai jamais trop aimée, en fait!). Je vais te faire une confidence: les syndicats, dans ce milieu, sont infiniment moins conservateurs que les non-syndiqués. La rente de situation est trop belle. J'ai aimé donner des cours à Laval, au Québec, où les postes sont renouvelés tous les cinq ans. Ceux qui ont bien bossé (95%) ont ensuite une année sabbatique, et sont joliment augmentés. En France, on fait une thèse à trente ans, et on peut s'endormir jusqu'à 60 ans. A la fac de lettres, j'ai vu des dormeurs sublimes...
Reste le "travailler moins pour gagner plus". Les 35h, c'est la rançon, et pas la cause de la crise. L'idée d'un partage du travail n'est peut-être pas perçue comme une anticipation historique - mais elle risque de l'être. En effet, à l'heure actuelle, dans les sociétés technologiquement avancées, seul le secteur des services est en expansion (examine ce qu'il en est à Strasbourg et en Alsace...). On laisse à d'autres la production. Mais le volume d'emplois créés par les services ne peut s'accroître indéfiniment. Il va d'abord plafonner, puis se réduire, selon les projections des économistes (ils sont à peu près tous d'accord sur ce pronostic). Pendant ce temps - lire le beau livre de mon pote Philippe Cohen - la Chine est purement et simplement en train de réinventer l'esclavage. Alors, il faut bien voir quel est LE problème : faut-il régresser vers l'esclavage? ou faut-il redéfinir le travail?
Précisons qu'il est faux que l'on "travaille moins": compte tenu des gains de productivité, 35 heures d'un salarié en 2006 équivalent à 42 heures du même il y a quinze ans ... Et les chiffres des bénéfices des entreprises montrent bien que, si l'on prend pour étalon la plus-value générée, celle-ci s'est accrue d'environ 17% depuis l'instauration des 35 heures, tous secteurs confondus (certains étant en récession mondiale). Enfin, si en ce moment Peugeot Mulhouse est en temps partiel, ce n'est pas à cause des 35h, maisplutôt à cause de la baisse du pouvoir d'achat des salariés actifs (confirmée par les dernières données de l'INSEE, parues il y a trois jours)! Donc, le "travailler plus" ne peut se comprendre que comme : travailler plus d'années dans une vie (et pas: plus d'heures dans une semaine ...). On n'en prend pas le chemin: faute d'embaucher des jeunes, à soixante ans, même soixante-cinq, combien d'années auront-ils travaillé?
Remarque complémentaire: là encore, arrêtons de raconter des bobards. Le temps réel moyen de travail en France est à peu près du même ordre qu'en Allemagne ou aux Pays-Bas, du moins dans les grosses boites. Il y a, chez les politiques français, la manie détestable de fausser les données françaises par rapport aux données des différents pays d'Europe. Pour le chômage des jeunes, on n'est pas les pires, il s'en faut. A définition égale, et en laissant de côté les économies-épaves de l'Est, on est dans la moyenne. Tu dis que les autres pays ont su réformer? Grâce à Thathcher et Blair, il y a deux fois plus de pauvres au Royaume Uni qu'en France, et pourtant, la moitié d'entre eux travaillent: peut-on parler de réussite? Et le lendemain de la manif française, il y avait dans les rues de Londres une manif de 1 500 000 anglais volés par les fonds de pension... Moins de chômeurs? Un travailleur anglais sur six est au temps partiel imposé. Quel pays européen est en bonne santé? Aucun. Quel système marche? Aucun. L'emballement économique actuel de l'Espagne se paie par une dette publique et privée phénoménale et va se traduire par une inflation qui nous ferait hurler "au feu!": que dirait-on si des gens se lançaeint dans des crédits sur cinquante ans pour acquérir un logement? C'est le cas à Madrid et Barcelone ... L'Allemagne, on le voit bien, est politiquement et socialement déstabilisée. Bref, n'en rajoutons pas sur le "mal français"!
Conclusion: il faut trouver des dispositifs qui GARANTISSENT un emploi aux jeunes, et non une disposition qui les rende interchangeables à volonté. Le CPE va exactement dans le sens inverse de nos besoins réels (qui ne sont pas forcément ce qui "arrangerait" le patronat - une partie du MEDEF l'a, du reste, clairement fait comprendre, tant et si bien que ces braves gens se sont fait engueuler par Breton et Dutreil!). On pourrait imaginer deux ou trois trucs:
- limiter l'"exigence d'expérience" (grande spécialité française ...) qui crée le fameux cercle vicieux: une entreprise doit embaucher des débutants, ou renoncer à certains avantages. De la même manière que les communes qui ne construisent pas assez d'HLM paient une "amende" compensatoire, les entreprises de plus de cinquante salariés pourraient être tenues d'embaucher un certain nombre de jeunes de moins de 26 ans (puisque ce nombre a l'air de plaire ...), ou de se voir taxées.
- il vaudrait mieux subventionner des jeunes travailleurs que des hectares de maïs inutile - et je ne parle ni des "échelles à saumons" et des ours des Pyrénées, ni des Rafales de Dassault (rappelons que nous avons le plus gros budget de le défense d'Europe...). Le bilan des emplois-jeunes n'est pas si mauvais (tous les maires les regrettent... fût-ce en privé!): ces jeunes, on l'a vu, satisfaisaient à des besoins réels dans beaucoup de secteurs. La comparaison avec les Ateliers Nationaux est débile et humiliante.
- Depuis l'an dernier, tous les salariés financent les vieux par un jour de salaire. Les entreprises pourraient financer la formation des jeunes par un jour de profits... Il est étonnant que la solidarité nationale soit toujours à sens unique. Pourquoi ne pas mettre à contribution la générosité de Total ou de Loréal? Je n'émarge pas à la LCR, mais, tout de même, il y a des abus de position qui devraient émouvoir même un simple partisan de la "participation" gaullienne...
- Enfin, il faut agir dans le champ social (logement, culture ...) pour mettre une VRAIE VIE à la portée des jeunes. Un gars ou une fille de 26 ans qui se traine de stage en stage, finit par gagner 1000 euros et se fait claquer la porte au nez par des proprios méprisants ne vit pas une vraie vie. Il survit.
Voilà donc la suite de mes méditations ... pas follement optimistes.
Bien amicalement,
J.
Permettez-moi de m'immiscer avec mon pseudonyme et mon pédigree de quidam dans cette réflexion entre personnages publics.
Quelques réactions sur des points de détail:
- Il se trouve que je connais assez bien la ville de Barcelone. Les mileuristos existent, je les ai rencontrés, et, si mes compétences linguistiques avaient été suffisantes pour m'engueuler en espagnol, j'aurais été l'un d'entre eux, à un poste de... directeur juridique d'un tour-operator! Le salaire aurait augmenté en fonction de mes résultats et de mon ancienneté, mais sans garantie.
Je nuancerai cependant vos propos, parce que, j'en témoigne, les gens ne sont pas comme nous, à demander une quasi-fonctionnarisation générale, dernier avatar du "droit à des droits". Ils retournent même le système à leur profit, en changeant sans état d'âmes d'employeur. Vous avez par contre raison sur l'émancipation des jeunes: la moyenne de départ du foyer familial en Espagne est de ... 29 ans. Le prix de l'immobilier à Barcelone est celui de toute grande capitale, sans excès. Ce qui pèche par contre, c'est la structure du parc immobilier me semble-t-il. Dans les annonces immobilières de l'Avangardia, que je consulte régulièrement par curiosité, j'ai vu beaucoup d'appartements familiaux et très peu de petites surfaces comme à Paris. Les loyers s'en ressentent, comme les possibilités d'achat.
- Je ne suis pas certain que Mme Aubry et M. Jospin avaient en tête votre vision du travail au moment où ils ont élaboré leur loi...
- J'ai beau être sensible aux problématiques de logement, et je suis certes scandalisé par la spéculation financière et les opérations de vente à la découpe au profit de fonds de placement, je suis stupéfait du peu de cas que vous faites de la propriété privée! Un appartement serait un bien social... Je comprends parfaitement l'idée, je l'approuve en partie, mais je reste interdit devant les termes que vous employez. En plus, vous n'avez même pas l'excuse des obscurs comme moi, car vous, vous êtes un fin lettré...
- Même remarque pour la "garantie" de l'emploi et le "subventionnement" des travailleurs. Alors, demain, tous fonctionnaires? Va-t-on, comme le suggérait Bernard Tapie il y a 15 ans, de rendre le chômage illégal? Et l'optimisme obligatoire par voie réglementaire? C'est en entretenant ce genre de réflexion auprès des jeunes que non seulement on ne règle rien pour ce qui est du CPE, mais, surtout, qu'on hypothèque l'avenir.
Cher Roméo,
Ne montons pas sur nos grands chevaux! Le subventionnement n'esy pas une nationalisation, au contraire, et ne crée pas des fonctionnaires - à l'heure actuelle, déjà, dans le secteur privé, un emploi sur sept bénéficie d'une aide de l'Etat, sous forme de remise fiscale, d'aides à la création d'entreprise, d'aide à la formation etc. etc. .... La grande hypocrisie, c'est de faire croire que la loi du marché suffit à tout régler, y compris sur le marché de l'emploi, alors que les entreprises émargent largement sur les fonds publics. Un état keynesien (et tous les états européens le sont, quoi qu'ils disent!) n'est pas un Etat stalinien!
Il est vrai qu'un appartement est un bien privé. Mais une auto aussi. Lorsque cette auto devient un taxi, on admet qu'elle doit se plier à une réglementation (le prix au kilomètre, la prise en charge, etc.). Concluez vous-mêmes...Une régulation des loyers n'est pas, là non plus, une nationalisation. Ce serait même, à mon avis, un garde-fou utile, car le risque d'un "krash immobilier" se précise de mois en mois ...
Merci, au passage, de confirmer l'exactitude de mes chiffres: ils sont fiables! En Espagne , la première promotion, pour les jeunes, intervient en moyenne après six ans d'activité. Ne rêvons pas: elle est, toujours en moyenne, de l'ordre de 8%. L'espoir fait vivre...
En France, me disait un copain, la seule ANPE qui marche, c'est le Filofax de papa. Amusant, non?
JG
Monsieur Gailliard
Je me permets dintervenir dans votre échange avec Robert Grossmann pour faire 3 remarques :
- en refusant lorientation en 1968 nous avons condamné les Universités à accueillir toujours plus détudiants dans des filières par forcément porteuses. A quoi bon être spécialisé dans lhistoire de lart, la psychologie, la sociologie, STAPS ou les lettres modernes (ni voyait aucune attaque personnelle) alors que les entreprises Françaises noffrent aucun débouché à ces formations ? Les plus doués seront enseignants mais les autres ? Certes ils auront un bac +5 ou +7 mais aucune compétence pour le monde de l'entreprise
- Depuis lobjectif 80% de bachelier, le travail manuel a été dévalorisé, les lycées professionnels sont raillés, les CAP ou BEP aussi. « Mon fils, fais des études pour ne pas devenir maçon, cuisinier, plâtrier, marbrier ou plombier, tu mérites mieux que ça » Comble du ridicule les Français ont voté Non lors du dernier référendum pour éviter que les hordes de plombier polonais nenvahissent la France alors que les Français ne souhaitent pas devenir plombier. Pour couronner le tout, un plombier, un carreleur ou un marbrier gagne mieux ça vie ne France quun titulaire dune maîtrise
- Vous avez raison pour le prix du logement. Il pèse de plus en plus sur le budget des ménages. La part du budget alloué à lalimentation ou à lhabillement a également augmenté depuis la flambée des prix générée par lEuro. Les locataires (français moyens, jeunes ménages, ) sont financièrement étranglés et narrivent pas économiser pour acquérir un logement. Faut-il pour autant nationaliser le parc immobilier ? Il ne me semble pas choquant quun particulier soit propriétaire de plusieurs logements. Par contre, je ne vois pas lutilité pour une entreprise dacquérir de nombreux immeubles et de spéculer sur la plus-value quoccasionnera la revente.
Pourquoi ne pas interdire aux personnes morales dêtre propriétaires de logements non utilisés par lentreprise ? Pour conclure sur la propriété et le nombre impressionnant dimmeubles vacants à Paris (plus des 2/3 appartiennent à des sociétés) je tenais à évoquer les problèmes que rencontre les propriétaires avec certains locataires. En effet, sils ont la malchance de tomber sur un mauvais payeur, ils auront toutes les peines du monde à le faire partir. Les procédures dexpulsion sont limitées dans le temps et restent difficilement applicables lors de la période légale. Il est vrai quil y a des abus du coté de certain propriétaire mais il y en a aussi du coté de certain locataire qui profite du système.
En 1789, la bourgeoisie Française a fait la révolution. Labolition des privilèges a été le principal outil de communication autour de cet événement historique. Malheureusement, plus de 200 ans après, la France abrite encore d'avantage de privilégiés comme par exemple ceux qui peuvent partir à la retraite à 50 ou 55 ans, qui ne travaillent que 35 heures, qui disposent de la sécurité de lemploi, qui touchent une prime du charbon (alors que les trains sont électriques .), .
Pour résumer, la gauche excelle dans la maîtrise des terminologies et dans lemballage mais pas dans la réponse à apporter aux problèmes :
- les Aveugles sont devenus des non-voyants mais ne voient toujours rien
- les Gitans sont devenus de nomades non-sédentarisés mais sont toujours dans des caravanes
- les clochards sont devenus des sans domiciles fixes mais toujours sans habitation
- les privilèges sont devenus des acquis sociaux mais ne concernent toujours quune seule caste de notre société
- .
Quand on lui objectait que sa théorie économique ne marchait pas à long terme, Keynes répondait "A long terme nous serons tous morts". Keynes était-il soixante-huitard avant l'heure?
Quoi qu'il en soit, bien qu'étant peu suspect d'ultralibéralisme, je n'ai jamais considéré qu'un marché de l'emploi sous perfusion permanente était en bonne santé. J'en reviens à ma remarque M. Gaillard: pour garantir, comme vous le souhaitez, il faut contraindre. Contraindre qui? Des entreprises privées, qui soit prendront leurs jambes à leur cou, soit sont captives et vont devoir gérer une énième barrière à la liberté d'entreprendre. car il s'agit tout simplement d'une impossibilité pour un chef d'entreprise d'embaucher qui il veut. Et ne parlons pas de la création d'entreprise. Déjà dans l'absolu, si demain je devais monter ma société, j'irais au Luxembourg et certainement pas en France, alors, avec ce genre de projets...
Reste l'administration, à moins qu'elle ne mette autant de zèle à appliquer cette loi qu'elle n'en met pour atteindre son quota de handicapés. En attendant le quota de minorités visibles, le quota religieux, le quota de femmes etc...
Par ailleurs, petite objection pratique, dans l'hypothèse où ce quota de jeunes -qui intéressera sûrement les nombreux quinqua au chômage, lesquels en ont marre d'être choyés par les pouvoirs publics- serait appliqué: comment peut-on prouver indubitablement que le candidat est débutant, sinon par une entorse à la loi CNIL? Et quand cesse-t-on d'être débutant?
En matière de régulation des loyers immobiliers, mettriez-vous dans le même panier le grand groupe qui possède des dizaines d'immeubles de bureaux vides et le petit propriétaire qui a acheté un studio pour les études des enfants et qui le reloue pour rembourser ses traites?
PS: rassurez-vous, vu de près, les grands chevaux tiennent plus de Rossinante que d'Ideal du Ga(lou)zeau...
Je me permets d'attirer l'attention sur l'article paru dans le Monde daté de jeudi 6 avril, page 3, "Leçons anglaises à l'usage de la France". Il est très éclairant (notamment sur les énormes erreurs du CPE), rappelle que, contrairement à ce qu'affirment les ultra-libéraux, la part de PNB des dépenses publiques atteint 42% (à peine quelques petits points en dessous de la France), et relève que le "blairisme" n'est pas la panacée ...
Deux précisions, concernant des "euphémismes" habituels Outre-Manche:
- en GB, quand un étudiant distribue huit heures par semaine les journaux, ou quand une dame fait six heures de ménage dans la mairie d'un village, on appelle cela un "emploi" ; selon les normes françaises ou européennes, il y aurait deux millions d'"emplois" de moins en GB, deux millions de plus de chômeurs "partiels". Le taux de chômage aux mêmes normes serait de 7,2%/7,5% contre 9,6% en France, et non pas 5%. D'autre part, l'emploi partiel non souhaité a suscité, pour des appoints de revenus indispensables, une montée en flèche du travail au noir, souvent géré par les "communautés" (dans les secteurs "classiques": bâtiment, restauration, services domestiques - mais aussi: garages, réparations mécaniques, voire - spécialité anglaise! - le courrier postal et sa distribution ...)
- aucune mention n'est faite des salaires. Pour 20% des salariés, ils sont si faibles que 7 millions de citoyens britanniques sont classés en état de misère selon les normes de l'ONU... D'où un gonflement énorme, d'année en année, de l'aide sociale, et le naufrage total du système de santé publique, mais aussi de l'éducation ...
Il faut réfléchir à ces deux points. Mais aussi conserver une certaine prudence: lorsque le "traitement social" des jeunes atteint l'équivalent de 27 000 par an en GB (voir l'article), tout "dérapage" du marché de l'emploi peut conduire à une véritable catastrophe. Du reste, le propre du sytème britannique est que l'Etat paie très cher les erreurs ... du privé. Voir l'ardoise laissée par les compagnies minières, par les société de trains et, dernière en date, le secteur de la distribution d'eau et de gaz: les actionnaires empochent les dividendes, et les citoyens paient les déficits. C'est du reste ce qui met Blair et ses ministres en mauvaise position, même au sein du Labour party!
J.G.
Voilà, cest fait. Dominique de Villepin a retiré le CPE. Les syndicats, les étudiants, les Lycéens ont gagné. Pourtant, ils annoncent ne pas vouloir en rester là. Les grèves se poursuivent dans plusieurs établissements. Ils demandent le retrait du CNE, le retrait de la loi sur légalité des chances, la démission du premier ministre,
Cest extraordinairement de voir des jeunes encore scolarisés sinquiéter pour leur retraite alors quil leur faudra trouver un emploi avant. Quelle consternation de voir cette fraction de la jeunesse en grève alors quils ne sont pas encore actifs ! Les prochains gouvernants nauront pas la tâche facile !
Le CPE nétait peut être pas la panacée mais il avait le mérite de sattaquer à un véritable problème, le chômage des jeunes.
2 jeunesses sopposent donc en France : Celle des Banlieues qui était dans les rues en novembre et celle des « cultivés » qui est en grève depuis février.
Pourtant personne ne sinquiète de la grande majorité silencieuse des jeunes qui avait placé Jean-Marie Le Pen en tête, lors de la dernière présidentielle. Les événements de ces 5 derniers mois ne les auraient-ils pas renforcé dans leur choix ?
La communication est une chose mais la réalité sur le terrain en est une autre. Pour mémoire, les médias nationaux nous annonçaient la victoire écrasant de John Kerry (cousin de Brice Lalonde ) fasse à George Bush, nos médias annonçaient aussi une victoire écrasante de la gauche italienne fasse à Berlusconi, en 2002 les mêmes médias nous annoncés aussi un duel Chirac - Jospin. Et plus proche de nous, en 2001, la presse régionale et son microcosme annonçaient une victoire écrasante de Catherine Trautmann lors des municipales Strasbourgeoises. A chaque fois, la réalité a rattrapé la fiction et les rêves de certain se sont vite dispersés
Ces manifestations ne cachent-elles pas une cruelle désillusion pour 2007 et une nouvelle surprise?
Toujours sur la question des jeunes, je suis frappé par le traitement des informations relatives à cette catégorie dâge. La généralisation est permanente. Par exemple, ce week-end une malheureuse sest faite agresser et violer par 4 individus à Mulhouse. La presse parle de 4 jeunes alors que pour moi il sagissait de 4 délinquants, voyous ou racailles. Pourquoi assimiler la jeunesse à des délinquants ? Est-ce réellement rendre service aux jeunes ?
1 million de manifestants en France mardi dernier. La presse parle de la jeunesse en rébellion alors quil y avait des retraités, des actifs, des militants, des syndicats, Pouvions-nous réellement parler de la jeunesse de France dans la rue?
Il est intéressant de constater que la société Française naura jamais été aussi individualiste et que pourtant lamalgame et la généralisation sont permanents.
Bien évidemment ce nest pas uniquement la faute de la Presse. Les politiques, les sociologues, les « spécialistes » bref le microcosme, les milieux intéressés (comme le disait Coluche) portent une part de responsabilité importante dans cette pratique. A force de sautoriser à penser que . ces individus passent à coté des véritables problèmes.
Le principal problème de la France ne serait-il pas cette pensée unique permanente, ce consensus mou, le politiquement correct ? ? ?
Une petite intervention éclair pour dire que j'ai beaucoup apprécié les analyses de Jacques Gaillard dans les commentaires de ce billet. Voilà quelqu'un qui sait de quoi il parle (même si on peut bien sûr être en désaccord), et qui ne s'arrête pas aux positions dogmatiques "de droite" ou "de gauche".
J'en profite aussi pour féliciter Robert Grossmann pour ce blog, et l'encourage à poursuivre sur la voie de ce dialogue en direct avec le citoyen. Voilà comment on peut changer la façon de faire de la politique, et on en a besoin ! La lecture de trois ou quatre billets, et surtout de vos réponses aux lecteurs me fait déjà apprécier à sa juste valeur l'ouverture d'esprit dont vous faites preuve sur ce blog. Je reviendrai.