Quelques réflexions dans le désordre !

De Villepin est pressé. Il veut gagner la bataille de l’emploi et n’y a pas trop mal réussi jusqu’à présent, sans pourtant atteindre des résultats spectaculaires. Il veut transformer son timide essai en donnant un vif coup d’accélérateur et en démontrant qu’il est un homme politique courageux, qui n’a peur ni des tabous ni des vaches sacrées. Il tient un sujet, le CPE, qui devrait créer d’assez nombreux emplois en faveur des jeunes. Dès lors confiant en son étoile, il fonce. Il a aussi des objectifs personnels, il les lie à son éventuelle future réussite dans la bataille de l’emploi.

Les débats au parlement ont lieu mais la gauche, soucieuse de bloquer, développe des centaines d’amendements dont la vertu principale consiste à retarder pendant assez longtemps le vote. Villepin utilise le fameux 49/3 qui permet d’éviter les débats interminables. La loi sur les CEP est ainsi votée.

Voilà, sommairement résumé, le déroulé des opérations.

Mais ce qui n’était pas prévu dans le déroulé mis en place par de Villepin c’était la manière dont son message, sa méthode et donc son action serait perçue et reçue par les principaux intéressés.

Apparemment une partie importante de jeunes n’a pas compris les intentions du premier ministre.

Je veux croire qu’ils sont de bonne foi dans leur révolte. Je note toutefois que les meneurs comme le président de l’UNEF sont clairement à gauche et jouent un peu les bras armés du PS et des gauches en milieu universitaire.

Pourquoi la révolte prend-elle une certaine ampleur ?

Parce que le thème et la méthode de communication des opposants semblent plus audibles, plus crédibles, que ceux de de Villepin. Dire à la jeunesse que ce contrat « précarise » leur situation de jeunes est totalement démagogique mais semble bien reçu par eux. Cela correspond à leurs angoisses aux porte d’une société qui connaît des difficultés.

Mais, quelle duperie, quel abus à l’égard des jeunes !

Qu’est ce qui n’est pas précaire dans la vie tout court ?

Les amitiés, les amours les enfants qui grandissent, les domiciles, les loisirs, les vacances, la vie elle même - (lisons l’Ecclésiaste dans la bible)…tout est précaire !

Mettre dans la tête des jeunes que leur objectif peut et doit être l’inamovibilité de leurs situations est un mensonge, une duperie, une supercherie sans nom.

D’ailleurs en veulent-ils de l’inamovibilité ? Est-ce les comprendre et leur rendre service que de la mettre dans la tête le schéma de l’immobilité définitive de leur future vie professionnelle ?

D’autre part un patron qui embauche un jeune avec possibilité de s’en séparer selon les règles du CPE aura-t-il réellement envie d’employer un jeune, de le former, de le garder deux ans pour le mettre automatiquement à la porte ? Je suis au contraire persuadé qu’un chef d’entreprise n’est pas un adepte de l’instabilité. C’est l’intérêt de l’entreprise de stabiliser son personnel et d’aller de l’avant.

Bien sûr il existe des patrons cyniques. Mais, CPE ou pas, ceux là le sont et le resteront. Ils faut les démasquer et les sanctionner pour leurs méfaits sociaux, s’il en commettent.

Le CPE est néanmoins une tentative de faire mieux et je suis certain que le premier ministre, en le créant, n’était pas inspiré par la volonté de nuire aux jeunes et de les « précariser ». Tout au contraire.

Il reste qu’aujourd’hui avec un délicieux parfum de mai 68 certains jeunes jouent aux héros révolutionnaires et se font du bien en se créant une stature de « Saint Just-sur-barricade » !

Une partie très nombreuse veulent pourtant que les facultés ouvrent afin qu’ils puissent travailler…travailler pour réussir leurs examens dans le but de s’assurer la meilleure insertion professionnelle possible.

Les empêcher de travailler est inadmissible et scandaleux !

20 heures 40 ! Je viens de voir au journal télévisé des images de casseurs dont on dit d’ailleurs qu’ils ne sont pas étudiants mais qu’ils sont venus pour casser, après les défilés. Cafés, vitrines de magasins sont saccagé près de la Sorbonne…

Il faut d’urgence cesser les affrontements et il appartient au premier minsitre de prendre des mesures en ce sens !

J’observerai la suite avec une relative inquiétude.