voeux à la presse 2005
Par Robert Grossmann le dimanche, 5 février 2006, 22:29 - archives-discours - Lien permanent
Bonne et heureuse année à vous tous et à chacune et chacun de vous .
Mesdames, Messieurs, chers amis,
Dans des domaines bien particuliers de la littérature il existe des genres singuliers ou rares.
Cest ainsi quil y a des litanies, des béatitudes, des commandements, des psaumes, des épîtres, des lamentations.
Il existe aussi des salutations, un genre mineur de la littérature sociale et populaire cultivé à certaines époques dans des régions comme par exemple laramtrar ou lalcabasasse
En parcourant récemment des documents darchives pour un petit travail sur lévolution de limprimerie et ses relations avec laltimétrie dans la région du Donon, je suis tombé par le plus grand des hasards sur un texte ancien, curieux, dune langue dextraction indo européenne traduit en français usuel.
Certains y ont vu une patte plutôt de type dynastie Mandchoue voire tibétaine.
Il a eu controverse. Rien nest plus fertile que les débats intellectuels mais lorigine chinoise ou extrême orientale a été résolument abandonnée.
Malgré des efforts de recherche soutenus, il na pas été possible de lever lanonymat de lauteur.
En analysant la première phrase de lexorde on songe finalement à un moine dun ordre contemplatif. La suite ferait plutôt penser à un moine dans le siècle, un séculier, sinon carrément à un moine soldat.
De surcroît il y a de curieuses ressemblances qui dégagent comme des relents contemporains auxquels il ne faut évidemment accorder aucune espèce de signification.
Si lambiance était suffisamment libre et conviviale, pas trop officielle, je le lirais bien.
Voici ce que des chercheurs, linguistes et philologues ont appelé les 50 salutations
- Je vous salue journalistes pleins de phrases, le lecteur est avec vous.
Cest là où lon songe à un religieux mais à lévidence dun siècle passé car aujourdhui on aurait ajouté le téléspectateur et lauditeur sont avec vous.
Je continue à lire.
- Je salue tous les journalistes
- je salue ceux qui ont une haute conception de leur mission,
- je salue ceux qui font leur métier avec passion,
- je salue ceux qui font leur métier avec honnêteté,
- je salue les autres,
- je salue ceux qui se lèvent le matin en se demandant comment ils vont « allumer » le tandem,
- je salue ceux qui le savent déjà la veille,
- je salue ceux qui ont des opinions et qui croient quelles ne transparaissent pas dans leurs papiers,
- je salue ceux qui veulent que leurs opinions transparaissent dans leurs papiers,
- je salue ceux qui estiment que leur papiers leur appartiennent et qui ne songent pas à les offrir à leurs lecteurs,
- je salue ceux qui ont déjà leur papier tout fait quand ils font croire à leur interviewé quils vont vraiment lui demander son avis,
- je salue ceux qui règlent des comptes,
- je salue ceux qui veulent de loriginalité et rien que de loriginalité
- je salue ceux qui acceptent de comprendre et qui sont indulgents,
- je salue ceux qui accomplissent lexploit décrire tous les jours,
- je salue ceux qui aiment le bel ouvrage décriture,
- je salue les folliculaires et ceux qui scribouillent
- je salue ceux qui connaissent le vertige de la page blanche,
- je salue les malins, les habiles, les experts.
- je salue ceux qui travaillent darrache pied matin, midi et soir et peut-être la nuit et qui sont incollables
- je salue les spécialistes et les pointus,
- je salue ceux qui sont entrés en journalisme comme on entre en religion,
- je salue ceux qui y sont par hasard,
- je salue ceux qui ne parleront jamais de la vitalité culturelle de leur ville, ni des TAPS, ni des Conversations, ni du Parlement des philosophes, jamais, jamais
- je salue ceux qui dénient aux élus la possibilité de la comprendre la culture
- je salue les mêmes qui sont convaincus quils « sont » la culture
- je salue ceux qui savent, qui savent encore et qui savent toujours et eux seuls
- je salue ceux qui sont convaincus quils « sont » et « font » les politiques, les hommes comme les actions
- je salue ceux qui aux gibelins sont guelfes, et aux guelfes, gibelin.( jexpliquerai tout à lheure )
- je salue les enthousiastes,
- je salue ceux qui ont de lhumour et qui savent rire deux même en même temps quils rient des autres,
- Je salue ceux qui passent des nuits à dénicher sur le net des sites politiques dopposition pour en faire la « réclame » dans leurs papiers
- je salue ceux qui ne se font jamais engueuler par des élus et qui en sont frustrés
- je salue ceux qui connaissent la jubilation de se faire engueuler et qui en tirent leur miel
- je salue ceux qui se souhaitent des élus intelligents et qui comme monsieur de Soubise les cherchent avec leur lanterne
- je salue ceux qui connaissent des élus qui comptabilisent le nombre de titres et de photos, denregistrements et de diffusions qui leur sont consacrés,
- je salue ceux qui ont la belle obsession de leurs auditeurs et de leurs lecteurs
- je salue ceux qui cherchent à mettre la barre plus haut
- je salue les journalistes parisiens de passage et qui avouent pouvoir dire et écrire nimporte quoi parce quils ne reverront pas leurs victimes,
- je salue ceux qui débarquent de la capitale pour faire des dossiers sur la ville en réussissant à faire acheter des pages de publicité à ceux quils vont brocarder,
- je salue ceux qui murmurent et chuchotent
- je salue ceux qui font des micros trottoirs en fuyant ceux qui ne sont pas mécontents
- je salue ceux qui sont libres et qui luttent pour ceux qui sont enfermés
- je salue ceux qui sont loin de France, embastillés, pour délit dopinion
- je salue les journalistes malmenés, torturés, et ceux qui ont été assassinés pour avoir tenu à écrire et à dire
- je salue ceux qui sont disparus
- je salue ceux qui sont retenus
- je salue ceux qui sont revenus,
- je salue la liberté de la presse car elle est fille de la vie
- je salue ceux qui maintenant ne vont pas applaudir,
- je salue ceux qui en aurait envie mais qui pensent que cela ne doit pas se faire
- je salue ceux qui vont peut-être le faire quand même
Pour tous sans exception je forme des vux de santé et de sucés.
bonne et heureuse année 2005
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