De A à Z/ 17 novembre 2016

 

GROSSMANN (Robert) : Homme politique né en 1940 qui pourrait rêver un jour du Panthéon. Oui, avec lui, « aux grands hommes la patrie reconnaissante », c’est dans la poche depuis la naissance ! En effet, c’est comme le Port-Salut, c’est marqué dessus : Grossmann, avec une faute de grammaire, d’accord ; mais en français, cela veut dire à peu de choses près, « grand homme »… C’est peut-être pour cela que Robert Grossmann raconte avoir été reçu trois fois en tête à tête par le général de Gaulle En tête-à-tête ?… prétentieux ! Il était bien plus grand que lui… D’ailleurs, Robert Grossmann été le président des jeunes gaullistes, de l’UJP, Union des Jeunes Prétentieux. Oui, prétentieux : la preuve, il a découvert un certain Nicolas Sarkozy…

 

Un conseil pour qui ne le connaît pas : il faut toujours dire à Robert Grossmann qu’on l’aime bien. Il vaut mieux le dire avant qu’il ne pense qu’on ne le pense pas. Car comme tout garçon sensible, hyper-sensible même, il est un peu comme une cocotte-minute : au bout d’un moment, il faut que ça évacue, d’où sa réputation de colérique… Et quand je dis que c’est un garçon sensible, c’est qu’il l’est aussi à l’art contemporain, son cheval de bataille. Il en a mis partout, du parc de Pourtalès à la place de Bordeaux, en passant par le Champ-du-Feu. C’est bien simple, quand Robert Grossmann se promène en Alsace, on a l’impression qu’il fait le tour du propriétaire… Mais cette passion pour l’art contemporain m’a toujours étonné, surtout en politique. En politique, il y a quand même pas mal de vieilles croûtes. A moins de s’intéresser à d’autres couleurs que la sienne. Ou pour oublier un milieu où on ne peut ni s’encadrer ni se voir en peinture. En 2001, élu à la mairie de Strasbourg, il crée une nouvelle manière de gouverner avec Fabienne Keller, maire de la ville : le tandem. Un système qui verra ses limites en 2008, surtout quand on ne pédale plus dans le même sens…

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec un nouveau livre et un documentaire sur André Malraux, Robert Grossmann n’exploite pas un filon. Oui, aujourd’hui, pour les jeunes Malraux est un nom d’école ou de médiathèque et pour les adultes une loi concernant l’immobilier… Non, vous ne le verrez pas faire des suites, du style : « Malraux à la plage » ou « Malraux à la ferme »…

 

Pour paraphraser Magritte, de Robert Grossmann, on pourrait dire : ceci est une œuvre d’art ! En effet, il a fait de sa carrière politique un happening permanent, comme on dit dans les salons spécialisés, devenant ainsi à la fois l’auteur et le spectateur de l’œuvre qu’il a été et reste. L’art contemporain ne laisse pas indifférent ; Robert Grossmann, lui, fait parler. Même (et surtout !) quand il n’est plus aux affaires, le débat tourne régulièrement autour de lui.