Il est plus commode de recourir au bulldozer que d'installer l'art dans la ville.

Severine Hubard, artiste importante dont une oeuvre - Village-  se trouve dans la cour arrière du musée d'art moderne et contemporain avait imaginé un projet pour cet escalier. Elle en parle dans l'interview sur le site des musées:

-on alors parler d’implications politiques ou sociales dans votre travail ? L’insertion de vos œuvres dans l’espace public contribue-t-elle à ce renouvellement du regard ?

Oui, tout à fait. Je m’intéresse à la polis, à la cité et aux interactions entre une ville et sa population. J’aime l’idée que mon travail puisse être proche des gens, dans l’espace public. Pour Vue du ciel, j’étais déjà dans cette problématique. Frappée par la restructuration urbaine qui avait considérablement modifié le paysage de Quimper et notamment la zone d’urbanisme prioritaire de Penhars, j’ai aussi eu un coup de foudre pour l’architecture de la fin des années soixante-dix de la Maison pour tous, appelée à disparaître dans trois ans. Avec un stock de portes des immeubles de Penhars dont le démantèlement est en cours, j’ai construit une maquette géante de cette fameuse MPT à l’échelle de la salle d’exposition. En 2012, la MPT sera détruite et j’ai fait part de ma volonté d’investir l’espace public avec une sculpture de la même forme que cette construction. Cette sculpture pourrait être investie par les habitants comme un lieu de rendez-vous. Elle représente aussi un effort de mémoire à réaliser dans l’espace public mais pas forcément de façon pérenne.

De même, à Strasbourg, j’ai le projet de prolonger l’escalier en colimaçon qui menait au pont Churchill aujourd’hui disparu. C’est la confrontation de mes œuvres avec l’espace public qui m’intéresse et, en ce sens, mon travail a forcément une portée sociale et politique.

Tout dépend de la manière dont on considère sa ville, dont on l'aime. On pouvait considérer que cette trace du PontCurchill était une inutile verrue...On pouvait aussi avoir une volonté culturelle et artistique. En l'espèce le choix est fait.