Culture — 12 septembre 2013

« Kaléidoscope » de Robert Grossmann par Olivier Collas

par 

Interview d'Olivier Collas : http://unionrepublicaine.fr/olivier-collas-president-dunion-republicaine/

Kaléidoscope: L’origine de ce nom vient du grec, kalos signifie « beau », eidos « image », et skopein « regarder ». C’est exactement le sentiment que l’on ressent à la lecture de ce livre.

Cette lumière qui entre par un côté du Kaléidoscope pour nous faire découvrir des éléments de la société qui, placés successivement de façon différente mais que l’on croyait immuable, présente une nouvelle configuration. A partir de ces différents textes et entretiens, on peut créer quelque chose de nouveau simplement en ré-agençant ce qui nous est confié au travers de ce livre. En fait le fond des idées est immuable seule la forme change.

Une fois de plus, Robert Grossmann surprend, et une fois de plus cet homme à l’esprit brillant séduit.

Alsacien convaincu mais surtout convaincant, en 1995, il nous a fait aimer la Comtesse de Pourtalès, incarnation de l’Alsace, et fait partager ses interrogations : un alsacien peut-il se faire entendre à Paris autrement qu’en adoptant les thèses parisiennes et tenant des propos parisiens ?

Nous connaissions Robert Grossmann, l’homme politique, l’homme de conviction celui-là même qui a forgé nos convictions de jeune aux portes de la vie publique et éveillé nos consciences politiques.

Mais connaissez-vous l’historien qui fait de nous le témoin privilégié de la belle Comtesse, en nous transportant au cœur de l’Alsace de Napoléon III, nous faisant voyager entre Strasbourg et la cour impériale?

C’est avec un grand bonheur que l’on retrouve un extrait de la préface de Philippe Seguin qui avait écrit un merveilleux « Louis Napoléon Le Grand«  que je recommande vivement, et dont je suis fier d’avoir une édition dédicacée.

Pour en revenir à ce Kaléidoscope, le premier de ses textes fait traverser à tous les hommes de ma génération un moment fort que nous aurions tous aimé vivre, un premier rendez-vous avec le Général de Gaulle.

Au travers de son évocation, on sent monter l’angoisse et l’humilité face au grand homme, mais aussi la fierté de pouvoir parler à cette légende vivante qu’était le Général. C’est une qualité indéniable de l’auteur de pouvoir transcrire ses émotions fortes au travers de mots simples, nous permettant ainsi de l’accompagner au cours de ces rencontres et d’être le spectateur privilégié de ses conversations.

Tout au long des pages de ce livre étonnant, en compagnie de Robert on croise des personnages remarquables, le Général bien sûr, et Malraux évidemment, mais aussi, au détour d’une émission de radio, un Jean d’Ormesson éternel jeune homme à la culture inépuisable, ou encore l’évocation d’un Pierre Pflimlin particulièrement émouvante…

En fait, ce n’est pas un livre, c’est un voyage au cœur des convictions politiques d’un homme qui ose défendre ses opinions, toujours prêt à en débattre car il a confiance en sa pensée. Il refuse la langue de bois si chère à nos « politiques » actuels simplement parce qu’il sait convaincre et porte une ambition pour la France comme pour la culture.

C’est cette culture qui illustre toutes les étapes de ce voyage littéraire et illumine les décors dans lesquels nous l’accompagnons silencieux et respectueux de cette érudition qui fait tant défaut aux responsables politiques actuels.

Il en va de même pour la vision politique de Robert.

En citant la phrase du Général De Gaulle « tout le monde est, a été ou sera gaulliste » et la complétant par un lapidaire « n’importe qui et pour faire n’importe quoi« , l’homme affirme non seulement ses convictions politiques, mais remet les choses en place en positionnant la pensée politique.

Il rappelle les valeurs qui l’on conduit à s’engager en politique en inscrivant leurs origines dans les pages de l’histoire. Ce n’est pas une leçon pour nos politiques, mais ces derniers feraient bien de s’inspirer de ces carnets d’histoire pour actualiser leurs certitudes et tempérer leurs ardeurs.

 culture est une des grandes passions de l’homme dont on sent la curiosité permanente pour l’art sous toutes ses formes et la littérature qu’il ne cesse d’enchanter.

Les critiques qu’il nous livre sur quelques ouvrages dont il souhaite nous faire partager la découverte nous laissent sur notre faim. Vous me direz c’est le but, c’est vrai mais être accompagné dans la lecture par cet homme est un plaisir rare.

C’est cette érudition qui transparait au travers de son amour pour l’Alsace et son attachement irrésistible à Strasbourg. Car enfin, comment approcher Robert Grossmann sans avoir un regard attendri pour cette Alsace qu’il sait si bien peindre avec la passion d’un sage sûr de son fait.

Et s’il avait rencontré la Comtesse de Pourtalès à la cour de l’Empereur ou lors d’une réception à Strasbourg, le destin de l’Alsace aurait été tout autre. Mais là c’est une autre histoire qu’il nous contera peut-être un jour.

Note de la Rédaction – Pour commander le livre de Robert Grossman, c’est ici. Si vous souhaitez l’acheter en direct, laissez tomber les grandes surfaces du livre et privilégiez votre libraire indépendant !