La volonté de la ville et de la CUS d’acquérir l’ancienne manufacture de tabac ne saurait être contestée. Les négociations avec le groupe Impérial Tobacco ayant échoué pour l’instant on peut aussi comprendre qu’il faille agir par voie d’expropriation et donc mettre en œuvre une DUP.

Ce qui peut poser problème ce sont les motifs de cette DUP, autrement dit d’un projet d’intérêt général.

Sur ce plan on ne peut qu’être dubitatif.

La ville au cours d’un long rapport où les phrases techno lyriques voisinent avec un vocabulaire souvent abscons sinon ésotérique pour des non initiés aux arcanes des technostructures, présente un melting-pot sans grandes cohérences.

Des projets universitaires côtoient l’hébergement touristique, l’économie sociale et solidaire est convoquée aux cotés des créations artistique et intellectuelles.

On parle de rayonnement de l’agglomération en même temps que d’intérêt de quartier.

Au total après avoir utilisé sans retenue les notions de synergie, de complémentarités, de multifonctionnalités, après avoir évoqué un « cahier des attentes » et placé le tout sous la rubrique « champ des possibles » rien n’est précis.

Des études architecturales ont été réalisées pour aider à la définition du projet ce qui pourrait sembler paradoxal car l’architecture doit être au service d’un projet et non l’inverse.

Depuis juin 2010, alors que le destin de la manufacture est évoqué dans les milieux associatifs, économiques et universitaires la ville et la CUS auraient eu le temps de définir un vrai projet alors qu’on nous présente un sac à malice où « tout le monde et personne » serait censé trouver son compte.

En sortant du vague enrobé d’un vocabulaire destiné à impressionner les publics, en recherchant une vraie cohérence, en y mettant force et souffle, ce projet de DUP gagnerait en crédibilité.