Budget Strasbourg 2013. Cinq années d’agréments pour vous. Vide et palabres pour les strasbourgeois.
Par Robert Grossmann le lundi, 17 décembre 2012, 19:57 - Strasbourg - Lien permanent
Le budget est l’acte majeur de la gestion municipale.
Cet acte est politique en ce sens qu’il définit les comportements et les projets de l’équipe au pouvoir, le sort qu’il réserve à ses administrés contribuables.
Puis je veux m’attacher au sens général que je discerne dans votre budget.
Cinq années pour cette non-décision qui n’est qu’une nouvelle annonce, une déclaration verbale de plus. Cinq ans pour cela et, dans le meilleur des cas, une dizaine d’années pour concrétiser s’il n’ y a pas de nouveau changement d’avis.
Je vous mets au défi de m’expliquer de manière précise et concrète, vous monsieur le maire, ici et maintenant, de quoi il s’agit.
Vous lancez un lieu d’Europe digne d’une sous préfecture dans la capitale de l’Europe. Pas de souffle, pas d’envergure, pas d’ambition ! Je redis ici que je fais le triste pari qu’aucun de ces visiteurs, qui errent devant le P.E qui leur est fermé et qui aimeraient savoir ce qu’est l’Europe de Strasbourg, aucun ne se rendra spontanément 800 mètres plus loin, traversant route et rails pour se rendre dans une villa. Ce n’est pas à la hauteur et disant cela je me demande si ce n’est pas le subconscient qui s’exprime, car il me revient en mémoire une intervention de l’opposant Roland Ries qui fit à la séance du CM de juin 2006 une intervention pessimiste et, limite funèbre pour Strasbourg, en commençant par dire : « Strasbourg est une ville moyenne ». Oui, tout est moyen dans cette opération.
Et, mieux vaut ne rien faire que de faire « à coté de la plaque », petit bras et bricolé parce qu’on ne savait pas quoi faire de la villa Kaysersguet !
Dans ces quelques exemples on peut discerner que votre célèbre méthode est tout simplement un habillage communicationnel de l’irrésolution, de l’imprécation, de l’impréparation et au total d’une affligeante vacuité.
Palabres avec affiches placardées sur les portes d’entrées des immeubles d’habitation, (quelle méthode !), conseils de quartiers malmenés et journaux en abondance.
À ce propos une parenthèse, vous avez lancé un numéro de Strasbourg magazine, spécial sans y inclure comme la loi vous le demande, de tribune de l’opposition. Nous nous réservons le droit de saisir le T.A.
Peut-être même verrons nous surgir à nouveau le site olympique mondial près du Zénith, pourquoi pas un Eurostadium et des championnats du monde de football.
« Le sous-préfet hausse les épaules et veut continuer son discours ; mais le pivert l’interrompt et lui crie de loin : « À quoi bon ? -
Monsieur le maire ceci est votre 5ème budget et il s’inscrit globalement dans la ligne de vos budgets précédents. Aucun changement structurel notoire !
Les difficultés se sont accrues, le chômage a augmenté, la pauvreté a progressé, ceux qu’on catalogue dans les classes moyennes peinent et connaissent, eux aussi, des problèmes de fins de mois. Beaucoup de retraités sont à la peine alors qu’ils sont dans le collimateur du gouvernement.
Ce gouvernement qui, dans une curieuse incohérence s’emmêle dans des dépenses non financées et procède à quelques économies-sanctions dont Strasbourg fait les frais avec, notamment, le contrat triennal.
Ce signal envoyé à notre ville devrait sonner comme un avertissement et, constatant ces baisses de l’Etat, ces régressions, vous faites plutôt l’autruche. Une autruche dépensière.
Monsieur le maire, il faut sortir la tête du sable et prendre conscience de la situation du pays réel.
Vous ne pouvez plus suivre la même ligne de conduite budgétaire, section dépenses, comme c’était encore possible en 2008. J’ai noté qu’aucun investissement concret n’a été réalisé et maintenant il est trop tard.
Il faut réduire drastiquement les dépenses, qui résident essentiellement dans le niveau de vie de votre municipalité !
Vous suivez la pente des dépenses là où il fallait marquer un effort d’économies fort et retentissant.
Si l’état donne le ton des restrictions et des économies notre collectivité locale doit suivre ces efforts et ne pas emprunter le chemin inverse.
Nous vivons une période de rigueur, cette rigueur doit s’appliquer aussi à la ville.
Dans cette maison on n’a pas la culture de l’économie et de la rigueur.
Si chaque élu en charge des responsabilités acceptait d’imaginer que les sommes qu’il dépense proviennent de sa poche, - en clair « en bon père de famille » - peut-être aurait-il des reflexes différents. Pour eux cet argent est anonyme.
Et vous cautionnez, vous encouragez cet autisme municipal!
Vous êtes le patron, un patron qui veut ignorer les difficultés sociales.
Il fallait poser aujourd’hui un acte de courage civique et fiscal.
Il fallait un sursaut !
En ce sens que ce soit ici où à la CUS d’où vous dirigez toutes les affaires de Strasbourg
je vous demande de mettre en œuvre à titre d’exemple visible l’arrêt de ce chantier non prioritaire du PMC, ce d’autant plus que l’état vous lâche sur ce chantier précis !
C’est possible et je sais que la Ville continuerait à tourner…
Car ce qui est singulier c’est qu’en 5 années de gestion municipale on n’a vu aucune réalisation concrète.
Je veux rappeler qu’à la même période la municipalité que j’ai eu l’honneur de diriger aux côtés du maire Fabienne Keller, avait créé
le Rhénus sport,
aménagé la place Kléber,
la place de la gare,
refait à neuf et construit des écoles,
créé l’Iceberg,
le Zénith,
le musée Tomi Ungerer,
terminé le musée historique,
mis en chantier le centre culturel Django Reinhart
quasiment achevé la médiathèque Malraux,
ainsi que 12,5 kilomètres de tram
et j’en passe.
Mais, au total, je sais que, fidèle à votre démocratie participative toute particulière, vous ne m’écouterez pas, vous n’écoutez jamais votre opposition, vous ne participez qu’avec vous même !
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