Je voudrais attirer votre attention sur le rapport de

présentation de la délibération du Conseil municipal de Kehl (joint en

annexe 5) et plus particulièrement sur le paragraphe 1.3 qui présente

une analyse tout à fait étonnante de la conception des relations

transfrontalières qui auraient guidé mon action de président

de la CUS de 2001 à 2008!!

Cette manière de présenter les choses contient en fait une véritable charge politicienne. Elle est inadmissible car elle est fausse !

« was war für lange Jahre auf Eis geleget, Herr Petry ?» Parlons en !

 

Ce rapport kehlois indique qu’une étude de faisabilité, commandée par la CUS et Kehl, avait été réalisée en 1999/2000, donc avant mon accession aux responsabilités, pour déterminer le tracé d’une ligne transfrontalière et indique l’on pensait que ce tram serait mis en service en 2011.

Quel bel optimisme ou quelle naïveté !!

 

Le rapport kehlois glisse ensuite carrément dans le règlement de comptes et la désinformation avec des phrases violentes.

On y lit, en effet, que « le changement politique à la mairie de Strasbourg en 2001, a ébranlé non seulement les planifications pour le jardin des 2 rives, la passerelle et la manifestation du Jardin, mais a aussi conduit à l’abandon provisoire, pour quelques années, du développement de l’axe Strasbourg-Kehl et de l’ouverture de Strasbourg sur le Rhin » (je cite)

De telles affirmations, ne reposent sur aucune réalité concrète. Elles sont sidérantes, fausses et inacceptables de la part d’un partenaire auquel la CUS s’apprête à faire un énorme cadeau de plus en terme de financement du tramway.

Dois je rappeler les conditions de la réalisation de la passerelle des Deux Rives dont la maitrise d’ouvarge a été confiée à Kehl par mes prédécesseurs et dont le cout a brutalement doublé avec une taxation beaucoup plus forte pour le contribuable Strasbourgeois que pour celui de Kehl.

La suite du rapport kehlois est non seulement consternante, elle est risible !!!

Dois je rappeler aussi qu’à l’époque où M.Petry a souffert de glaciation nous avons réalisé le Jardin et le festival dont le prix d’entrée a été fixé par Kehl alors que les strasbourgeois nous reprochèrent ce prix si peu populaire.

On y lit aussi que « Roland Ries avait annoncé, lors de sa campagne électorale, que la collaboration avec Kehl était importante à ses yeux et qu’après son élection il a repris des projets selon M.Petry …abandonnés. Le tram vers Kehl se trouvait à nouveau sur l’agenda politique tout comme la construction d’un nouveau quartier résidentiel à proximité du jardin des 2 rives »

Et ce rapport, à si orienté politiquement termine par un nouveau coup d’encensoir en concluant que « pour Ries la ligne de tram vers Kehl a toujours fait partie de l’axe urbain menant de la place de l’Etoile au pont de la Kinzig à Kehl ».

Pour résumer ce morceau d’anthologie kehlois, M. Petry suggère qu’une aire de glaciation s’est subitement abattue sur les relations transfrontalières entre 2001 et 2008, ce que personne n’avait remarqué et que Roland Ries, sauveur encensé, est revenu parmi nous en 2008 pour recréer le paradis terrestre kehlois!!

En ce qui concerne la glaciation je n’évoquerais pas les nombreuses rencontres avec M.Petry et ses prestations ici même, à mon invitation devant le conseil de CUS. Je n’évoquerais pas non plus que M.Petry a dirigé, à mon invitation l’Orchestre d’Harmonie Cécilia dont j’étais président au PMC devant 2000 spectateurs, ni nos déjeuners ou diners toujours symapthiques et aujourd’hui devenus emblématiques de la glaciation !

 

Une fois de plus et tout aussi maladroitement que le 17.octobre 2011, lors

du conseil municipal commun, il est suggéré qu’avant les socialites c’étaient les ténèbres et Roland a rallumé la lumière !!!

En politisant de cette manière le rapport de présentation, l’exécutif kehlois espérait-il escamoter les réelles difficultés de financement de ce tramway idéologique et politique pour passer sous silence les petites astuces de ce financement consistant à transférer, une fois de plus, et discrètement à la CUS certaines dépenses qu’elle n’a pas à supporter ?

Apparemment, ce lézard a été détecté car plusieurs discordances ont été repérées par nos conseillers juridiques entre la version de la Convention adoptée par Kehl en décembre dernier et celle qui est présentée aujourd’hui à notre conseil qui ne dispose que du texte non amendé par Kehl (Anne Schumann vous a adressé un courrier à ce sujet).

Ceci est grave et pourrait relever de la tromperie !

 

On ne nous parle pas non plus de manière publique de ce fameux compromis imposé à M. Ries par le maire de Kehl sur les dépenses de fonctionnement du tramway qui prévoit exactement le contraire de ce qui est inscrit dans la convention.

Pourtant aucune instance n’a autorisé Ries à signer quelque acte juridique ni pour modifier une règle qui est claire :le prolongement du tram commence à la dernière station française Port du Rhin et non pas au milieu du Rhin, c’est valable aujourd’hui dans le texte de la Convention et ce sera valable demain ….. le soi-disant compromis évoqué dans le rapport du maire de Kehl ne peut engager personne d’autre que les deux signataires. Cet acte d’autorité personnelle, cette convention s’apparente à un passage en force contre notre assemblée délibérante !

Si Kehl veut le tram, elle doit se donner les moyens de payer ce service.

 

C’est mon devoir et le vôtre, mes chers collègues, d’être sincères dans

les informations données sur les projets de la CUS, surtout s’ils sont aussi coûteux et surtout lorsqu’on refuse en même temps ce service de tram à la Robertsau, à Koenigshoffen ou à Eckbolsheim.

 

Mais je voudrais revenir sur l’action que nous avons menée F. Keller et moi, pour renforcer la coopération transfrontalière….La fameuse étude de faisabilité financée par INTERREG a été achevée début 2001 et nous a été présentée par les services dès notre prise de fonction.

Contrairement à ce qu’affirme le maire de Kehl, cette étude ne portait pas que sur le

simple prolongement de la ligne D.

A cette époque, la ligne D s’arrêtait encore au sud de la Place de l’Etoile et aucune décision n’avait été prise par M. Ries pour la prolonger.

A cette époque, M. Ries s’entêtait à vouloir prolonger le tram sur l’avenue Dacheux, sans réelle concertation avec les riverains !

En fait, cette étude examinait la possibilité d’une liaison Strasbourg/Kehl en transport en commun en site propre (c’est son vrai titre) et avait comparé :

- un prolongement de la ligne D par le pont Vauban

- un prolongement de la ligne C à partir de la station Observatoire,

en lien avec le projet tram-train

- une amélioration des services ferroviaires Metro-train

 

Mais ce dossier ne prévoyait absolument pas une mise en service en 2011. Le Maire de Kehl a, bien sûr, le droit de rêver, mais pas de nous mettre en cause.

 

L’inertie dont il nous accuse est une ineptie scandaleuse à mes yeux. Nous avons mené un travail de fond qui permet, aujourd’hui, à la CUS et à Kehl, d’envisager très concrètement ce projet de tram.

Car nous avons réalisé le prolongement vers Aristide Briand sans lequel l’extension actuelle serait inconcevable. Ce prolongement de la ligne D a fait l’objet de plusieurs

décisions concrètes du Conseil de CUS : 

en juin 2001, lancement de l’étude du Schéma directeur 2020 qui servira de référence au Scoters ;

en décembre 2001, approbation du programme des extensions à échéance 2006 qui comprenait bien le prolongement de la ligne D ;

ensuite les délibération du 20.12.2002, 31.01.2003 et 6.02.2004 ont validé les étapes de l’avancement et des procédures.

 

Nous vous saurions donc gré, Monsieur le Président, de faire part à vos collègues de Kehl du caractère fallacieux et infondé de ces accusations d’immobilisme, comme je viens de le démontrer.

 

Quant à la mise en œuvre de projets transfrontaliers, Fabienne Keller et moi non seulement nous n’avons pas à en rougir, mais nous en sommes fiers.

Nous avons notamment réalisé la Passerelle, malgré de très douloureux épisodes de son financement.

Est-il nécessaire de rappeler que Kehl était maître d’ouvrage et qu’ils ont laissé filer les dépenses de manière tout à fait incontrôlée !!! Et nous sommes convaincus que si la Passerelle connaît aujourd’hui du succès, c’est parce qu’elle a été déplacée au bon endroit dans le prolongement de Grossherzog-Friedrich Strasse et non pas 600 m plus

au sud…. Nous sommes aussi très fiers de l’aménagement du Jardin réalisé par notre service Espaces Verts qui s’est dépensé sans compter à l’époque.

 

Je vous invite à relire le document d’orientations générales du SCOTERS approuvé par notre conseil en juin 2006 qui formule très concrètement la manière de développer le secteur Est de Strasbourg, c’est-à-dire l’urbanisation jusqu’aux Rives du Rhin et de

conforter le grand axe d’agglomération d’Eckbolsheim/Strasbourg/Kehl…

Le schéma directeur des 2 Rives de M. Reichen dit-il autre chose ??

Non, évidemment !

Il reprend les grands principes du SCOTERS en y ajoutant des bulles et un viaduc, dénaturant malheureusement la très belle qualité urbaine de ce site.

 

Je conclus en soulignant encore que nous ne nous sommes jamais contentés d’incantations creuses sur le développement transfrontalier.

Dès 2002, nous avons lancé un concours d’urbanisme pour la Porte de France, approuvé le 22.04.2004. En 2005, nous avons rendu urbanisables les terrains de l’avenue du Pont de l’Europe, en 2007 nous avons inscrit au POS les opérations routières du secteur Est, permettant la liaison inter-ports mise en service il y a un peu plus d’un an je pourrais prolonger la liste…

ALORS où serait notre immobilisme et la glaciation entre 2001 et 2008 ?

S’agit-il d’aveugement de certains partenaires kehlois, manque de courtoisie et de discernement ou …mensonges et mauvaise foi ?

Je suis obligé de le dire : ce n’est pas la venue du Messie Roland Ries qui amise en oeuvre les opérations routières, de transport et d’urbanisme qui se poursuivent NON…. Ce sont les simples effets d’une planification urbaine bien conçue avant son arrivée  et donc d’une continuité de notre action…. 

 

Je suis profondément attristé par le comportement inamical du maire de Kehl à l’égard d’élus qui ne sont pas de sa famille politique, mais qui ont travaillé, beaucoup travaillé et bien travaillé pour la coopération transfrontalière.

Je ne peux pas à propos de cette affaire oublier que dès notre élection en 2001 le maire de Kehl est allé donner des avis et porter des jugements sur les élus français en charge des responsabilités que nous étions et sur leur manière de gouverner.

Non seulement nous ne nous sommes jamais permis de nous mêler de la vie politique de Kehl mais je suis allé moi même avec ma bonne foi et ma naïveté souhaiter bonne chance à M.Petry pour son élection de maire lors des vœux de nouvel an aux quels il m’invitait alors.

Le maire de Kehl devrait manifester un minimum de savoir vivre, de bienséance et simplement de correction. Quant à Roland Ries, qui n’écoutera pas mes conseils, je lui recommande de faire des séances de désenvoutement, de se libérer de la fascination hypnotique que M.Pétry exerce sur lui, comme d’autres, dans d’autres dossiers qui l’ont mis sous influence.

Cette fascination va tellement loin que pour désigner les quartiers en construction il parle de « nouvelle neu Stadt »  nouvelle Neustadt… Ah nostalgie quand tu nous tient

 

Enfin comme ancien président de notre CUS et aujourd’hui comme élu disposant d’une bien plus grande liberté de parole je veux affirmer que Kehl, qui est environ de la même taille que Schiltigheim, Bischheim, Illkirch, Lingolsheim, Eckbolsheim ne devrait pas connaître de notre part ce traitement incroyablement privilégié. Pourquoi ? Tout simplement parce que les habitants de nos communes payent leurs impôts à la CUS et ceux de Kehl payent leurs impôts en Allemagne. Il y a là une inégalité flagrante et c’est pourquoi, tout en ne renonçant jamais au tram vers Kehl, j’aurais pour ma part privilégié celui vers nos communes de la CUS pour accorder à nos concitoyens des investissements correspondant à leurs cotisations fiscales.

 

Un tout dernier mot en guise de post scriptum : je ne comprends pas pourquoi Roland Ries à mis en état de glaciation la piscine Strasbourg Kehl dont le principe avait été décidé entre M.Petry et moi même !