Les socialistes de Strasbourg-Kehl, vers le parti unique?
Par Robert Grossmann le mercredi, 19 octobre 2011, 11:49 - Lien permanent
où est le respect de la démocratie?
Le conseil municipal commun Strasbourg Kehl du 17/10/2011ne nous semblait être en réalité qu’une opération de communication et de médiatisation en l’honneur de Roland Ries.
Ce « conseil » n’a aucune capacité juridique même minimale à prendre des décisions. C’est de la pure « concertation » selon le maire, qui de plus a eu l’outrecuidance de dire qu’enfin Strasbourg et Kehl passaient aux projets et donc aux choses sérieuses.
Une fois de plus, et maladroitement, les socialistes proclament qu’avant eux c’étaient les ténèbres et qu’avec eux voilà la lumière. Nous avons pu rappeler les importantes réalisations transfrontalières des 7 années de notre mandat, et les épisodes financièrement douloureux du jardin et de la passerelle des deux rives.
Tous les autres points concrets n’ont été ou ne seront débattus sérieusement que dans chaque conseil ce qui souligne d’avantage encore le coté artificiel de cette rencontre abusivement nommée conseil municipal Strasbourg Kehl.
Eurodistrict de gauche
Mais le décryptage à postériori de cette réunion donne un éclairage tout à fait inédit des pratiques des consorts Ries et Pétry…
Nous apprenons que les deux socialistes ont réuni leurs groupes avant ce conseil bilatéral pour souhaiter que l’Eurodistrict soit « encore plus ancré à gauche » (DNA du 19/10/2011). Ce souhait marque un mépris total pour la démocratie et le respect de la pluralité. Il s’agirait, si on comprend bien, d’une volonté d’élimination de tout ce qui n’est pas socialiste. Donc ni CDU, ni Libéraux, ni UMP, ni d’autres encore. Selon Ries-Petry l’Eurodistrict devrait donc s’apparenter à une internationale socialiste sur le Rhin supérieur.
Nous nous élevons vigoureusement contre ce détournement partisan et politicien d’une instance qui devrait en principe représenter tous les concitoyens de part et d’autre du Rhin et ne travailler que pour leur intérêt général par le rapprochement des deux peuples.
Il est nécessaire aussi de revenir sur l’interpellation de Pétry qui s’est permis de demander à des membres de ce conseil qui s’étaient abstenus de se justifier. Voilà une manœuvre d’intimidation inédite ! Où est le respect du droit et du secret du vote ? Est ce qu’au conseil de Kehl tout vote différent de celui voulu par l’Oberburgermeister serait mal venu pour ne pas dire interdit ?
Le Tram…
Enfin, venons en au fond des questions soulevées. Il y a de quoi être très inquiet car le risque d’une impossibilité pour la partie allemande de contribuer au financement du tram est réel et a été évoqué.
Le Tram idéologique « Strasbourg-Kehl » pourrait avoir du plomb dans l’aile et, dès lors, pour des sommes faramineuses on ne desservirait que la faible population actuelle et à venir du quartier du Port du Rhin.
Ce choix était et reste un mauvais choix quand on songe à l’urgente nécessité d’un tram à Koenigshoffen et à la Robertsau.
Une erreur après l’autre grâce une « méthode » calamiteuse
Après les lourdes erreurs du Hammam au Palais des fêtes, de la piscine de la Victoire, de la place du Château, de la « maison de l’Europe, de l’abandon des terrains voisins du Zénith, de ceux de Starlette, du fiasco du Racing, de l’Eurostadium et de l’Eurotournoi, on s’aperçoit maintenant que la gestion socialiste est néfaste pour Strasbourg et la CUS.
Quant à la célèbre « concertation » et « la méthode Ries » elles se concluent par des échecs et se présentent avant tout comme calamiteuses.
Commentaires
le titre n'a rien de prémonitoire, si ce n'est pour rappeler une réalité d'avant 1918
j'ai du mal à percevoir en quoi le souhait de donner une majorité politique cohérente à un territoire de vie commun comme peut l'être l'Eurodistrict constituerait un mépris de la pluralité et de la démocratie. Il n'est pas plus antidémocratique de souhaiter une majorité politique harmonieuse qui permette de faire avancer les projets sur des bases communes au niveau transfrontalier qu'au sein d'une même ville.
On pourrait même considérer au contraire que le mépris de la démocratie réside dans le refus de la politisation au niveau transfrontalier (ou intercommunal, car la problématique n'est pas très différente au niveau de la CUS), comme si ce qui se discute entre plusieurs collectivités territorial pouvait s'évoquer d'un point de vue purement technique, sans tenir compte du choix des électeurs...
Moi, je dis oui à un Eurodistrict politique! Qu'il soit de gauche ou de droite, ce sera aux électeurs de le décider. Et j'appelle même de mes voeux la création d'un "PSPD" qui rassemblerait les socialistes des deux rives du Rhin. Si l'UMP locale et la CDU s'accordaient pour unir leurs forces et proposer lors des élections un projet partagé pour l'Eurodistrict, voilà qui permettrait également de le rendre concret et tangible.
Le sourire gêné des soutiens strasbourgeois de François Hollande !
Tribune de militants et sympathisants PS strasbourgeois de toutes les sensibilités qui préfèrent garder l’anonymat pour éviter de subir les méthodes de casse qui sévissent à Strasbourg au sein de la fédération du PS, et désormais aussi de la municipalité et de la CUS. Nous désapprouvons l’anonymat mais craignons, comme d’autres, pour nos vies politique, professionnelle, et même personnelle…
L’analyse des scores des bureaux de vote dans le Bas-Rhin démontre à la fois la victoire de François Hollande dans le département et la défaite de ses soutiens strasbourgeois. On se souvient du tandem hollandiste Bies et Cahn, connu depuis plusieurs années pour être politiquement à la tête de la fédération 67 mais aussi et surtout professionnels de la politique du milieu illkircho-strasbourgeois (leur connaît-on une profession hors des cabinets et des mandats ?!), pérorant lors de la récente venue de Hollande à Strasbourg, espérant se voir promu par une future élection présidentielle favorable et pouvoir continuer à exploiter, avec leurs proches, le filon alimentaire de ce qui n’est pas pour eux qu’un simple engagement militant. Lors de la désignation de leur candidat, dimanche dernier, c’est pourtant un sourire crispé qu’ils affichaient. Et pour cause… Si l’on observe attentivement le poids du score de Martine Aubry dans les cantons qu’ils prétendent occuper « sur le terrain », on observe que Strasbourg a nettement promu cette dernière le soir du second tour, confirmant son avance manifeste au premier tour. Qu’est-ce à dire de leur influence dans leur propre famille politique, et plus encore sur des terrains dans lesquels ils prétendent rayonner ? Hasard, Coïncidence ? Rejet ? Laissons parler les chiffres. Sur l’ensemble des cantons 7 et 8, sur 2123 voix exprimées, Aubry fait 51,3% et Hollande 48,7%, confirmant un premier tour où Aubry arrivait en tête avec 36,3% contre 34,1% pour Hollande.
Par contraste, là où le terrain est réellement occupé par des militants dont l’engagement est un sacerdoce plus qu’une profession, les électeurs ont largement promu la candidate soutenue par leurs élus. Parlons de l’omniprésence de Syamak Agha Babaei sur le terrain, de l’investissement d’Henri Dreyfus, malgré les chausse-trappes de la fédération, de l’influence de Catherine Trautmann, dont le rayonnement n’est pas contestable, même si les jeunes loups ont eu vite fait de la qualifier de « has-been ». Surtout, parlons du grand vainqueur du score strasbourgeois, à savoir Alain Fontanel, avec lequel les alimentaires sont très dérangés d’avoir à compter. Pernelle Richardot, malgré son absence autant en section que sur le terrain, bénéficie aussi de cet effet d’aubaine. Les chiffres, une fois encore, sont éloquents. Dans le canton 3, Aubry arrive en tête avec 55,4% contre 44,6% à Hollande.
Cette situation ne peut-elle pas amener les militants et les sympathisants à s’interroger sur le tandem Bies-Cahn, l’opportunité de leur association et de leur engagement politique censé ne pas servir que leurs propres intérêts ? Et s’il s’agissait, le scrutin n‘étant pas interne au Parti Socialiste, d’un désaveu de leur électorat ?