Donc des députés et sénateurs se réclamant du centre, désemparés par les évolutions de l’UMP décident de s’autoproclamer « Humanistes » avec le nihil obstat du patron de l’UMP qui a lui même signé.

D’autres n’hésitent pas à lorgner du coté d’un autre surgeon, la droite populaire, qui vient d’illustrer le paysage.

 

Que les centristes ne sachent jamais vraiment où ils sont n’est pas nouveau et leurs évolutions et éclatements viennent d’offrir un épisode spectaculaire avec le radical Borloo qui promettait de fédérer les centres.

Bayrou, dans sa constance personnelle, guette.

 

Que des ex RPR se sentent mal à l’aise au point de rappeler, en excipant d’une inutile droitisation, qu’ils sont populaires, alors qu’ils font partie de l’union pour un mouvement populaire ne manque pas de sel et permet de déceler un réel désarroi.

Ajoutons à ces dervicheries les postures et joutes inamicales au sein de l’Union M. P. entre Copé et Fillon, Charon et Jouano, observons Rachida Dati, songeons à Rama Yade et nous comprendrons que l’UMP n’est plus ce qu’elle était, un mouvement uni derrière un chef infaillible.

Beaucoup se sentent donc obligés de se démarquer.

 

Mais de là à commettre ce hold up sémantique sur le mot humanisme il y a une limite que la décence déontologique aurait du interdire.

De facto tous les autres ne le sont donc pas, humanistes… et pour obtenir un brevet d’humanisme il faudrait se le faire décerner par ces politiciens d’obédience centriste chez qui  « plus humaniste que moi tu meurs ».

D’ailleurs plus on va proclamer sur les tribunes et sur les plateaux le mot humanisme, plus sa substance va se diluer et moins sa réalité apparaitra

 

J’ai rencontré l’humanisme en classe de seconde, au lycée, avec Montaigne, Rabelais, j’ai découvert plus tard Erasme et Sébastien Brandt, je n’ai cessé d‘y trouver la matière de mes engagements et sur les bancs de ma classe de philo j’inscrivais sur mes cahiers « le gaullisme est un humanisme ».

 

Ce qui m’a conduit à embrasser le gaullisme c’était la haute idée de l’homme libre que de Gaulle a incarné en organisant la résistance contre le fascisme nazi, puis en restaurant la République contre le régime des partis, en décolonisant en mettant fin à la guerre en Algérie, en lançant la réconciliation avec l’Allemagne, en prononçant son discours de Phnom Pen.

Le mouvement de jeunes que j’avais l’honneur de conduire avait inscrit sur le fronton de sa tribune des célèbres assises de Strasbourg « le seul combat qui vaille c’est le combat pour l’Homme » extrait de la déclaration de Charles de Gaulle de 1959 qui se poursuivait ainsi « c’est l’homme qu’il s’agit de sauver, de faire vivre, et de développer »

C’est dire que mon engagement humaniste ne date pas d’hier.

Si l’UMP et le Sarkozisme sont bien les héritiers du gaullisme dont ils se réclament parfois, c’est l’ensemble de leur mouvance qui serait aujourd’hui humaniste sans aucun besoin de le proclamer.

Assister à cette accaparation du terme par certains révèle un malaise profond qui ressemble en tous points à ceux du PS et à ses courants et qui dès lors conduira inéluctablement à une primaire dont ils disent tant de mal aujourd’hui.

 

Ma culture politique m’incite à souhaiter et à espérer un sursaut différent et s’il fallait une 6 ème République comme certains le disent périodiquement, elle devrait ressembler à la 5ème des origines tant celle ci a été triturée et dénaturée. Mais cela fera l’objet d’une autre analyse