Dans le cadre des élections régionales de mars prochain, j’ai souhaité préciser mes engagements en matière de politique culturelle régionale, comme en direction des acteurs et publics régionaux. 

Terre de tolérance et de liberté, ouverte aux influences extérieures, notre Région a de tous temps été un lieu de brassage d’hommes et d’idées permettant aux arts de trouver un terreau propice à leur expression. Cependant, aujourd’hui, ces valeurs sont mises à mal par l’individualisme croissant de notre société.   

Vouloir construire un nouveau modèle de développement, avec plus de justice et de solidarité  entre les territoires et une démocratie régionale et territoriale renforcée, n’est-ce pas aussi donner un sens à une communauté et construire ainsi un projet culturel ? La culture n’est pas seulement un vecteur puissant du lien social, de construction individuelle et sociétale. Elle constitue aussi un élément non négligeable de notre économie – notamment en matière audiovisuelle – et d’attractivité touristique de l’Alsace, grâce au tourisme culturel en plein développement dans toute l’Europe.

Nous entendons redonner un sens concret aux valeurs de justice sociale et de solidarité. Voilà qui participe à façonner l’identité de notre région, son vivre-ensemble et donc sa culture. 

Pour revitaliser le lien social, avec le nouveau modèle de développement que nous souhaitons mettre en oeuvre, nous mènerons une politique culturelle forte et volontariste avec l’objectif de faciliter l’accès aux pratiques culturelles. Notre volonté est d’ouvrir la culture au public le plus vaste possible, afin que chacun y trouve son épanouissement, qu’il soit l’un de ses spectateurs ou de ses acteurs, notamment par l’ouverture d’un Centre régional du livre.  Il fait aujourd’hui défaut à notre région, l’une des seules de France à ne pas disposer d’un établissement de ce genre.  
 

Le patrimoine historique devra être entretenu et promu, afin de favoriser sa découverte et sa reconnaissance par le plus grand nombre. Les groupes et les festivals de musique régionaux seront soutenus, tout comme les artistes s’investissant dans d’autres champs culturels. 

L’Alsace doit se donner les moyens d’une politique culturelle forte et volontariste qui renforce notamment le soutien à la création pour les compagnies et les artistes régionaux et à la diffusion culturelle sur tout le territoire régional, rural comme urbain. Nous proposons dans ce cadre de suivre les lignes directrices suivantes : 

               Renforcer le soutien et la valorisation de festivals comme Musica, Ozosphère ou encore Momix pour les jeunes publics entre autres.

               Apporter un soutien actif aux compagnies et artistes régionaux en matière de diffusion et de création.

               Accentuer la politique de la région en faveur des arts numériques et visuels.

               Permettre à notre région d’être un acteur reconnu dans le domaine de l’art contemporain, par un soutien fort aux lieux de diffusion, la mise à disposition d’ateliers et le développement de partenariats transfrontaliers. Il est capital que nous redevenions une région connue et reconnue en matière de création, au même titre que nos voisins suisses ou allemands, ce qui se passe notamment par la mise en réseau et par le soutien appuyé au réseau « Trans – Rhein – Art ».

               Inciter à la mise en place de résidences de longue durée pour les compagnies de spectacle vivant, les artistes ou les plasticiens pour leur permettre de s’ancrer pleinement dans l’espace des villes et des campagnes.

               Favoriser l’accès à la culture en milieu rural par un dispositif adapté de subventions.

               Poursuivre le soutien à la mobilité (au sein comme en dehors de notre région) des compagnies régionales, par exemple dans le cadre de grands festivals comme ceux d’Avignon, d’Edimbourg ou de Berlin.

 

Concernant le « régionalisme », celui que nous défendons est ouvert ! Il s’agit pour chaque habitant de notre région de pouvoir se sentir Alsacien et de l’être pleinement, à sa manière, avec ou sans dialecte, en ville comme à la campagne, en plaine comme à la montagne, au nord comme au sud de notre territoire. Le « régionalisme » peut simultanément être ancré dans l’histoire de l’Alsace et arrimé à la modernité, en prise avec le mouvement du monde et ses mutations.

Notre position géographique est un atout considérable, notamment pour les jeunes. Pour eux, le bilinguisme est un atout aussi bien dans leur parcours personnel que professionnel. Il constitue également une passerelle vers le multilinguisme.  

Valoriser notre dimension rhénane en promouvant notre patrimoine fait aussi parti de notre programme. En effet, l’histoire et la culture rhénane de notre région fondent une part significative de notre identité, inséparable de la diversité actuelle de la société alsacienne, entrée dans le 21ième siècle. Nous souhaitons donc favoriser les projets visant à promouvoir notre patrimoine et notre mémoire en valorisant, par exemple, l’histoire des mines de potasse.  

La culture et l’identité de notre territoire sont des éléments structurants du vivre ensemble dans notre région. En l’entretenant et en le développant, tout en étant ouverte sur l’extérieur, notre région sera plus forte. Son rayonnement s’en trouvera accru.