Monsieur le maire,

Ces derniers mois, à plusieurs reprises, vous avez déploré une certaine mauvaise ambiance qui régnait au conseil municipal en pointant les groupes d’opposition dans le but de les culpabiliser.

Vous venez d’évoquer à nouveau ce thème lors de la présentation de vos vœux à la presse. Il ne pouvait y avoir d’auditoire plus choisi, ni meilleure caisse de résonnance !

 Alors, nous confirmons ! L’ambiance est en effet malsaine et nous estimons que vous en êtes en responsable car c’est vous qui dirigez les débats et qui pilotez votre majorité.

Certes nous, l’opposition républicaine, nous nous exprimons et nous le faisons avec la meilleure et la plus vigoureuse efficacité possible. C’est bien le seul moyen d’action dont nous disposions. Il semblerait que ce soit cela qui ne vous convienne pas.

Selon vous nous devrions être de sages et dociles élèves d’un maître qui professe ses vérités politiques dans le silence des moutons… panurgiques.

Vous rêvez au fond d’une mandature tranquille, sans opposition ou avec une opposition muette. Quant à votre majorité elle a très souvent toute latitude de s’exprimer selon son bon vouloir, longuement et en toute liberté.

Or nous avons mission non seulement de représenter notre électorat et, j’ajouterai, au delà, un électorat plus large, celui qui fluctue et évolue, prompt à se retourner et à revoir ses positions, celui qui depuis quelque temps, vous ayant bien observé, vous et votre équipe, ne semble plus vous accorder ses faveurs.

En tant qu’opposition nous avons aussi mission de vous contrôler, et je tiens à rappeler cette maxime de Montesquieu dans l’Esprit des lois, fondement même de notre démocratie : «  A tout pouvoir il faut un contre pouvoir ».

Pourquoi en sommes nous arrivés aujourd’hui à vous interpeller sur votre mode de fonctionnement ?

Parce que nous sommes inquiets à propos des dérapages du « pouvoir » qui sont de plus en plus nombreux et de plus en plus inquiétants !

·      En premier lieu, le droit d’expression de l’opposition est limité et contraint. À de nombreuses reprises vous nous avez refusé la parole.

·      Vous prônez une discipline qui n‘est pas inspirée par le respect des règles républicaines mais qui est plutôt puérile, du type classe élémentaire, et qui est surtout d’une autre époque.

·      Vous êtes aussi le premier maire à refuser que les questions d’actualité ou d’urgence soient traitées comme elles doivent l’être, en début d’ordre du jour.

·      Contrairement à ce qui se passe dans chaque assemblée de notre République, assemblée nationale, sénat, conseils régionaux ou généraux, vous n’acceptez pas les expressions spontanées. Nous n’aurions pas le droit, selon vous de réagir à vos mises en cause, ni à celles de vos adjoints, sinon en attendant sagement que le professeur nous accorde la parole, quand le train est passé. Aucune réaction spontanée, ou immédiate n’est tolérée. Et si d’aventure cela se produit la réponse de votre premier adjoint est l’insulte.

En effet, lors du débat sur les exactions des altermondialistes au port du Rhin monsieur Herrmann n’a pas hésité à me traiter de voyou. Lorsque je lui ai demandé de retirer ses paroles il a refusé et, pire, vous, le gentil et consensuel Roland Ries, vous l’avez conforté et couvert. Tout élu républicain au fait d’un minimum de savoir vivre ensemble se serait excusé. Vous ne l’avez pas fait.

L’insulte fait donc partie de votre manière de gérer la ville.

Inspiré par M.Herrmann, l’adjoint Jund manie cet outil avec une constance étonnante à l’égard des élus de l’opposition, et pour les mises en cause personnelles et les attaques ad hominem il est champion toutes catégories.

M Gsell vient à son tour de donner une belle illustration en traitant de voyous des commerçants non sédentaires qui ne lui obéissaient pas.…

·      Concernant le climat il nous faut évoquer les comportements de 2 ou 3 de vos jeunes collègues. Je vous serais reconnaissant d’observer le comportement de celui qui est assis devant moi, toujours à sauter sur sa chaise, à se retourner pour nous interpeller, à pousser des cris effarouchés, à nous provoquer et, récemment, à nous injurier. Lui et deux ou trois autres sont grandement responsables de la dégradation permanente du climat de nos séances. Les mêmes importent régulièrement la politique nationale dans cette enceinte mettant en cause à tout bout de champ le président de la République et le gouvernement. Ce n’est pas admis par notre règlement intérieur. Vous laissez faire.

·      En dernier lieu, cerise sur le gâteau, nous avons assisté à la naissance d’un nouvel homme politique au sein de votre majorité PS : votre directeur de cabinet. Il est vrai que cet homme travaille et la rumeur dit que c’est lui qui fait tourner la maison, pour ce qu’elle tourne. Il est vrai qu’il est présent lui.

Avait-il pour autant à effectuer récemment des déclarations publiques politiciennes, suggérant que les tags sur votre domicile signées d’une croix celtique, emblème des néo nazis, étaient favorisées sinon provoquée par ce qu’il appelle « le climat délétère du débat public autour du nombre de voitures brûlées » ?

Cette prise de position met en cause très directement l’opposition municipale et son droit d’expression. Elle est grave car elle fait un amalgame insupportable entre le débat suscité par les partis de l’opposition républicaine et les agissements nocturnes et clandestins délictuels de ceux qui signent néo nazis.

Nous observons aussi qu’il met en cause des blogs – lesquels ? - qui sont pourtant des espaces d’expression libres. De là à penser que votre pouvoir veut contrôler et juguler ces nouveaux médias, il n’y a qu’un pas.

 

Nous vous demandons par conséquent, monsieur le maire, de rétablir un climat de sérénité propice au bon exercice de la démocratie locale à Strasbourg.

Et très précisément :

·      de respecter le droit de parole de l’opposition,

·      de cesser de présider le conseil de manière trop autoritaire.

·      de mettre les questions d’actualité ou d’urgence validées par la conférence des présidents en début d’ordre du jour

·      d’exiger de vos adjoints qu’ils cessent d’insulter ceux qui ne leur conviennent pas

·      de demander à votre directeur de cabinet de s’expliquer publiquement sur ses amalgames et de présenter ses excuses à notre groupe d’opposition.

Si vous répondez positivement à nos légitimes demandes, si vous réussissez à calmer vos troupes, en instaurer un climat de confiance nous serons à vos côtés pour faire progresser la démocratie locale à Strasbourg.

PAS QUESTION D'EXCUSE S'EST EMPORTÉ LE MAIRE!!! (LIRE LA SUITE DANS LE BILLET SUIVANT)