mon discours pour l'inauguration de la médiathèque Malraux 18/09/08
Par Robert Grossmann le jeudi, 18 septembre 2008, 21:32 - archives-discours - Lien permanent
Il y a sept ans lorsque nous avons pris la décision, Fabienne Keller et moi, de développer une importante politique en matière de lecture publique et de créer une médiathèque centrale je pensais bien participer à son inauguration.
Je dois à lactuel maire de Strasbourg de prendre la parole puisquil a bien voulu, sans test ADN, reconnaître ma paternité.
Monsieur le maire permettez moi à cette occasion de formuler un vu fervent : que votre ouverture desprit soit permanente et quelle soit contagieuse autour de vous. Je madresserai à M.Bigot dans un instant
Nous avons travaillé, vous inaugurez.
Qui sait, peut-être demain travaillerez vous et peut-être après demain inaugurerons nous ?
Mais en tout état de cause ce sont bien nos concitoyens qui récoltent, car à travers notre travail, nos présences et nos discours ce sont eux qui sont ainsi concernés et nous ne faisons ici que les représenter, nous sommes à leur service.
Javais fortement envie de citer ici le livre des livres chapitre lEcclésiaste je veux simplement inviter à sa lecture.
Elle est la pierre angulaire de la culture et la culture est le fondement même dune société de citoyens.
Ø par sa culture, fruit de son incroyable et si dense passé historique qui a forgé sa volonté de paix,
Ø par sa mission de ville des droits de lhomme, bref par lhumanisme rhénan dont le but suprême est bien la conquête de la sagesse.
La culture, la quête de la sagesse, les droits de lhomme ont un socle inaltérable qui est le livre.
Tous, allais-je dire, et lorsquon songe à lillettrisme laccomplissement dun tel vu est une priorité.
On la dit et écrit, cette politique, aujourdhui exemplaire en France, a consisté à créer un réseau performant de hauts lieux du livre, aux cotés des lieux plus intimes et plus proches, ouverts à tous et qui sont, aux points cardinaux de notre agglomération, les quatre grandes médiathèques communautaires.
Celle pour le sud située à Illkirch, louest avec Lingolsheim et demain le nord avec Schiltigheim. Ici la médiathèque André Malraux qui est tête de réseau.
Lauteur de larticle prend soin de commenter quil sagit je cite encore « dune pointe dhumour à votre façon »
Moi je ne me suis jamais laissé allé à dire quIllkirch aurait fourgué sa médiathèque à la CUS, ni Lingolsheim, ni demain Schiltigheim. Je rappelle que fourguer signifie « Vendre ou donner (qqch.) pour sen débarrasser. Le dictionnaire donne un exemple : Je lui ai fourgué ma bagnole. »
Et, Monsieur le président, la médiathèque Malraux, dans laquelle nous nous trouvons est bien ouverte à tous, quils soient de la ville, de lagglomération et de toute lAlsace et que dire de tous ces étudiants qui viennent des quatre coins du monde et qui auront plaisir à la fréquenter.
Ne donnons jamais le sentiment de cultiver le repli identitaire, fut-il communal, nous avons tous destin lié.
Je menorgueillis aussi, cher monsieur Bigot, davoir réussi, avec tous les maires de la CUS et tous les bibliothécaires de toutes les communes, grandes ou petites, à créer un réseau avec, chose aujourdhui unique, un pass bibliothèque qui est un véritable passeport pour la lecture sur tout le territoire de lagglomération.
Ce pass faisait partie, dans nos projets, dune vaste politique en faveur du livre qui a suscité et devait continuer à susciter lamour de la lecture.
La manifestation « bibliothèque idéale » en était un élément important, de même que la venue depuis six ans de lacadémie Goncourt pour décerner à Strasbourg sa bourse de la Nouvelle.
A vous maintenant de prendre en main lanimation lecture dans toute lagglomération.
Je tiens à saluer chaleureusement et avec conviction luvre de Jean-Marc Ibos et de Myrto Vitart Jai tenu à travailler en liaison assez étroite avec Jean-Marc, homme de caractère qui est aussi un créateur dont le talent confine souvent au génie. Je veux rappeler que je lai suivi dans tous ses projets et notamment, après un grand temps de réflexion, dans son idée de signaler ce bâtiment par une peinture métal électrique.
La facilité eut été de conserver les briques rouges auxquelles le regard de tous était habitué, laudace a consisté à opérer une métamorphose de cet édifice pour en faire une véritable uvre dart.
Je me félicite aussi davoir fait appel à Rudie Baur pour lart du graphisme, de la calligraphie et du sens des textes proposés sur les murs de cet édifice qui est ainsi, lui même un livre à méditer.
Permettez moi de proclamer ma fierté et mon bonheur. Et, quelle quaient été les circonstances, bien que jai le cur serré, ma conscience est heureuse pour cette réalisation comme pour les autres quil ne serait pas séant dénumérer ici. Oh, juste peut-être lAubette parce que cest tout frais
35.000 sont des documents audio visuels, CD et DVD il y a aussi 750 périodiques. Par conséquent 125.000 livres constituent la part royale de cette nourriture intellectuelle quoffre la médiathèque.
Je veux évoquer aussi les 1000 places assises et 102 points daccès internet qui permettront daccueillir les lecteurs et jen suis certain déjà, de nombreux jeunes et étudiants qui attendent avec impatience louverture demain.
Et dabord souvenons nous quau fil de lhistoire certains régimes estimaient que le livre était un danger et quil fallait léradiquer, le détruire, car les gens qui lisaient étaient instruits, instruits aussi de ce quil y avait de funeste dans une action totalitaire quelle fut de gauche ou de droite.
Ce serait une ville où lon naurait pas seulement moins de possibilités de sinstruire, de se cultiver, ou même de se faire plaisir, mais surtout on risquerait dy mener une existenceéloignée de la question du sens. Permettez moi de me souvenir de cette phrase si pertinente dun critique à propos de Bouvard et Pécuchet : « deux imbéciles qui mourront sans savoir connu le frémissement du sens »
Cest si important, « le frémissement du sens »
Militer pour le livre, faire adhérer le plus grand nombre à la passion de lire permet aussi déviter ladictature de la superficialité, et des audimats.
Le livre fait du lecteur un acteur. Par la lecture il nest pas un subissant.
La lecture est une dynamique.
Acteur dans sa lecture et par elle, le lecteur saccomplit et participe ainsi à la pleine conquête de son destin.
Il sagit là dun cruel échec qui nest pas à imputer aux collectivités locales.
Nous sommes persuadés quune impulsion, un élan de cette nature peuvent contribuer à susciter le désir de lire partout, en toutes circonstances.
Je forme le vu que de ce lieu émane comme une fascination du livre qui sexerce sur tous et quainsi Strasbourg devienne la capitale des lecteurs
Nous sommes là sur le socle même de la démocratie
Si, comme vous me le rappelez, jai pu dire que cela était inexact, je me suis trompé de bonne foi, croyez le et jai peut-être mal répété ce qui mavait été indiqué.
Mais je tiens néanmoins à me féliciter quune centaine de personnes ait pu trouver un emploi grâce à notre engagement. Ils feront uvre utile.
Alors cela a un cout, je ne le méconnais pas.
Permettez moi dès lors de conclure par une autre de mes très fortes convictions.
Oui, la culture coute cher mais labsence de culture coute infiniment plus cher et la culture est un formidable placement citoyen, autant que labsence de culture est une marâtre génitrice de tous les maux.
Commentaires
C'est certainement votre manière de travailler avec les maires qui a fait que pour la première fois de l'histoire de la CUS, c'est sous votre présidence qu'un grand nombre de ceux ci ont cru bon de devoir protester par écrit du peu de cas dont ils faisaient l'objet.
En tout cas merci pour votre discours qui démontre que vous ne changez pas et que vous n'avez toujours rien compris au message des strasbourgeois en mars dernier.
Sinon je trouve cette médiathèque très intéressante et je vous en félicite, même si comme d'autres je regrette le choix de l'architecte de ne pas avoir préserver la brique rouge qui caractérisait cette magnifique architecture industrielle.Et bravo aussi à Messieurs Ries et Bigot de vous avoir donner longuement la parole.
Bravo monsieur Grossmann pour votre intervention. On manque dorateurs comme vous dans le paysage politique. Des amis de gauche me disaient même quils nauraient jamais dû vous laisser parler !
Vous pouvez être fier de cette réalisation. Vous avez eu de linspiration sur ce coup là comme avec le Zénith. La médiathèque est fabuleuse, ses abords sont plaisants et de nuit cest carrément génial. Merci davoir eu lidée de faire cela !
Jai vraiment regretté de ne pas avoir pu en être. Je me suis donc précipité sur mon journal ce matin pour y découvrir ce qui a été dit et surtout ce que vous avez dit. A ma grande surprise, jy ai trouvé ceci.
« Festival de piques
Robert Grossmann na pas hésité à proclamer « sa fierté et son bonheur » davoir été à lorigine de la médiathèque. Un haut lieu qui a été « au coeur de son engagement ». Cétait pour sen prendre aussitôt à son successeur ainsi quà Roland Ries, en un festival de piques ininterrompu. Avant de délivrer son message : « Oui, la culture coûte cher mais labsence de culture coûte infiniment plus cher. »
Je me suis dit que vous aviez dû sérieusement déraper pour que la plume de la journaliste, qui a salué lhumour de monsieur Bigot le 9 septembre, évoque « un festival de piques ininterrompu ». Je me suis donc précipité ici pour relire votre discours. Jy trouve effectivement quelques « piques » mais jy trouve surtout un véritable fond et du sens qui représentent plus de 80 de son contenu. Je constate même que vous reconnaissez vous être trompé dans les chiffres dembauche de la médiathèque. C'est pourtant plutôt rare de voir des politiuqe reconnaitre leur erreur !
Deux solutions :
- Soit la personne qui a rédigé ceci ne vous aime pas pour des raisons personnelles mais cela ce ressent dans son écriture
- Soit elle a de grandes amitiés avec le pouvoir en place et ne résiste jamais à la tentation de leur servir la soupe mais dans ce cas ce nest plus du journalisme
Je me risquerais même à croire que les deux arguments doivent être retenus ! En tout cas, agir ainsi est indécent !
Monsieur Grossmann,
Je ne suis pas souvent daccord avec vous. Je vous ai même toujours combattu (politiquement) avec Fabienne Keller.
Je dois reconnaître que depuis quelque mois, mon avis évolu à votre encontre de manière positive, je tenais à vous le dire.
Cest une belle réalisation que vous nous laissez-là, reconnaissons le et Roland a eu raison de vous laissez la parole. Ce fut un bon discours, politique certes, mais un bon discours tout de même.
Pour répondre aux commentaires de vos partisans, je crois que Marie Sophie en fait de trop et pourtant personne de chez nous ne lui souffle son texte pour être clair !
Viva Bertaga,
Tu nous donnes une image arrogante et de donneurs de leçons en intervenant ainsi. Tu ne nous rends pas service dautant que ce nest pas la réalité des choses.Le fameux courrier évoquait la présidente déléguée et pas le président...
bonjour,
moi je lis les DNA sur internet... je ne sais pas si le journal est le même. En tous cas, ce qui m'a choqué, c'est avant tout le titre : "Pince fesses". ça parait presque surréaliste... qu'en pensez-vous ?
On découvre subitement que l'information vécue (sur place), n'est pas la même que l'information lue. La vérité serait-elle ailleurs ? "On nous cache tout, on nous dit rien" chanterait Dutronc.
Cela valait que je sorte de mon silence, avant d'y retourner.
Quant à évoquer l'humour de Jacques B, autant évoquer aussi celui de ..... (non, je vais encore me faire de ennemies).
Beau discours, mais qui s'en étonne finalement, ceux qui ne savent pas lire ou ceux qui jugent les gens sans les connaître
Bonsoir président,
sincèrement, ça me fait très plaisir que vous ayez pu parler à l'occasion de cette inauguration.
Je suis bien placé pour savoir à quel point vous teniez à cette réalisation. Remercions les édiles actuels de vous avoir donné la parole.
Amitiés,
Arnaud
Un bien beau discours. Jen connais à gauche qui regrettent de ne pas avoir de leadeurs pourvus de tels dons oratoires. A droite, mis à part vous on cherche aussi !
Jai visité aujourdhui la médiathèque. Cest tout simplement génial. Merci à vous den avoir eu lidée. Jai pris immédiatement ma carte dans la foulée.
Dans un cercle jeune dont je suis, on ma affirmé avec certitude que vous naimiez pas les jeunes. En découvrant votre discours et surtout La Malraux, je suis convaincue à présent du contraire. Comment pourrait-on être à lorigine dune telle structure sans aimer les jeunes ? Non mais !
Mais Emilie, qui a bien pu bien pu te raconter de telles sottises ? Tu parles de la médiathèque mais le zénith, la pationoire ou le Rehnus sport ont aussi été créés pour les jeunes.
Les jeunes devrait dailleurs bien observer Robert Grossmann car il y a de quoi apprendre. Moi Samedi, jai été scotché devant ma télé. Il a même réussi à rendre Roland Ries nerveux cest dire s(il se débrouille bien.