J'avais des états d'âme après la première soirée des enfoirés. Moins parce que le spectacle n'en était même pas ce qu'il devrait être lors d'une dernière répétition générale, que pour la manière dont on nous présentait l'Alsace et les alsaciens.

C'est un peu malheureux qu'on ne sorte pas de ces vieux clichés. Alors que nous sommes terre de création, d'inventivité, de culture. Alors que nous avons des scientifiques de tout premier plan, des prix nobels, des chercheurs éminents, des artistes, des chefs d'entreprise de renommée internationale, on ne nous perçoit dans certains milieux comme celui ci : du show biz,  que comme des mangeurs de choucroute et de kougelhopf. Il manqauit ce soir là le Riesling. Les saussices étaient là de manière subliminale puisqu'à un moment on cherchait " les sossies de Strasbourg".

Passons donc sur la cigogne, le kougelhopf et la choucroute et les sossies...Je passe...

Mais Pierre Palmade était un cran au dessus lorsqu'arrivant en scène avec une cigarette au bec il s'aperçoit qu'il est interdit de fumer.

"Ah bon- dit-il à peu près- mais alors ici c'est comme en France?"

Pierre ferait-il parti de ces si nombreux parisiens peu instruits de l'histoire de l'Alsace, de la sensibilité de nos concitoyens, pour penser que nous serions "hors de France...allemands carrément"?

Ce sketch a été apprécié de manière diverse et pas mal de sifflets l'avaient salué négativement.

Pierre Palmade a fini par comprendre lorsque Jean-Jacques Goldmann lui a expliqué.

Il a eu l'élégance de m'appeler avec insistance pour s'excuser. Il aurait fait un numéro comme cela à Brest, m'explique-t-il, personne n'aurait protesté (peut-être). Mais la Bretagne n'est pas l'Alsace.

Je lui tire mon chapeau c'est très classe de reconnaître une erreur de tir.

Bravo Pierre Palmade