Amsterdam est une extraordinaire ville multiple…La poésie de ses canaux la structure et lui offre sa densité faite de convivialité (trop avec les coffee shops ?) de culture et de vélos. Des milliers de vélos partout garés, troupeaux mécaniques dans des enclos faits pour eux, comme de vrais garages en surface, en étages et sur de grandes barges qui jouxtent les centaines de bateaux amarrés le long des canaux.

Les Amsterdamois pédalent en permanence qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il fasse soleil ce qui arrive tout de même fréquemment.

Le triomphe de notre Orchestre sous la direction de Marc Albrecht

J’appréhendais le face à face entre notre Orchestre et un public qui, à priori, ne le connais pas et qui ne le saluera donc qu’en fonction de la qualité de sa prestation. Comment ces mélomanes avertis qui constituent le public d’Amsterdam allaient-il réagir ?

A Strasbourg les applaudissements réguliers pourraient n’être que des signes de connivence et de politesse locales...complicité strasbourgeoise en quelque sorte !

C’est dans la grande salle de concert à l’exceptionnelle acoustique que l’Orchestre philharmonique de Strasbourg et Marc Albrecht se sont risqués. Epreuve de vérité! Ce Concertgebouw est considéré comme l’une des meilleures au monde pour la musique symphonique, aux côtés du Symphony Hall de Boston et du Musikverein de Vienne. Un public de près de 2000 mélomanes, s’était déplacé ce soir là dans le seul but de gouter à un concert de qualité. Aucun autre motif ne l’a mobilisé. Oui, une épreuve de vérité comme celle du 29 mai à Pleyel.

Eh bien, comme à Pleyel je ne fus pas simplement soulagé par un bon accueil de ce public anonyme de purs mélomanes, j’étais bouleversé de bonheur. On applaudissait à tout rompre. Les bravos sonores fusaient de tous les rangs, au bout de quelques secondes la salle entière était debout unie en un vibrant enthousiasme en hommage à Marc Albrecht et à son orchestre. Nelson Freire qui interpréta le concerto de Brahms fut magistral et son génie fit des miracles. Le piano sonna dans cette salle exceptionnelle comme l'orchestre tout entier. Le dialogue, l'osmose entre l'orchestre et le soliste étaient magiques.

Je n’ai pas pu m’empêcher alors de songer à notre bon public strasbourgeois si fidèle à son Phihar mais si « convenable » dans ses applaudissements. Ils sont certes longs et chaleureux mais je n’ai vu qu’une fois, me semble-t-il, le public se livrer à une standing ovation et encore sans ces « bravo »  sonores et enthousiastes qui sortaient des poitrines de ces « gens du nord »

Irais je le dire un jour à notre public…qu’il peut aussi se montrer déchaîné de bonheur si la prestation de son orchestre le méritait ? Marc Albrecht n’en serait pas contrarié, bien au contraire, ni ses musiciens.

L’ambassadeur de France et le consul général à Amsterdam sont des diplomates remarquables qui font honneur à la France. Leur compétence, leur attention à la présence de notre pays aux Pays Bas méritent d’être soulignés. Ils ont salué de manière très efficace la présence du maire de Strasbourg et marqué leur intérêt pour des visites d’élus aux Pays Bas.

On a beaucoup a apprendre de la manière dont Amsterdam gère une formidable politique du vélo. Pas de frime du genre : Decaux met des vélos à disposition des parisiens, pas de pub du genre Lyon innove en matière de vélo…De l’efficacité ! 500.000 citadins utilisent quasi quotidienenment le vélo et dans l’immense majorité des cas c’est « leur » vélo !

Certes nous avons été frappés par le fait qu’il ne s’agissait pas de super vélos dernier cri dotés des technologies les plus avant-gardistes. Non c’étaient surtout et très majoritairement des vieux clous avec rétro pédalage pour le frein. Clairement le vélo doit servir et ne doit pas être un objet de frime. Et il sert, à Amsterdam, massivement. Nous nous sommes fait expliquer par le menu la politique du vélo par les représentants de la municipalité.

Il me semble qu’à Strasbourg nous avons à donner un coup d’accélérateur.

Les musées, pures merveilles. Le fameux Rijksmuseum avec ses Vermeer et ses Rembrandt si célèbres, le musée Van Gogh où l'on voit un chef d'oeuvre à coté de l'autre et le Stedelikmuseum dédié à l'art contemprain avec une étonnante et riche collection de vidéastes.

"A Amsterdam...à Amsterdam...

Y a des vélos et y a des trams,

Et des bateaux qui font l'amour

Au carrefour,

A Amsterdam...

pour ceux qui connaissent la chanson de Guy Béart qui doit dater des années 1970!