Vers une légère hausse du vote FN en Alsace!!!
Par Robert Grossmann le lundi, 23 avril 2007, 17:11 - politique - Lien permanent
C'est dans le quotidien 20 minutes que M.Breton s'est livré à cette analyse en argumentant:" Je ne suis pas sûr que la campagne de Sarkozy ait marché dans la région qui est gaulliste par tradition" !!!
Et Sarkozy, il est quoi par tradition? Et sa campagne elle a marché comment, à l'égard du FN?
Voila ce qui arrive quand un intellectuel est prisonnier de ses fantasmes et de sa rigidité doctrinaire. M. Breton que j'apprécie et dont je lis certains ouvrages intéressants ne devrait pas jouer aux visionnaires. De plus il devrait tenter de comprendre le peuple, se mettre à sa place plutôt que de raisonner en chambre...
En l'occurence il s'est planté et Sarkozy vient de faire une magistrale démonstration de sa capacité à réduire le FN et à ramener dans le giron de la République ses électeurs égarés, à la manière de Mitterrand traitant, en son temps, le Parti Communiste.
Commentaires
Le vote FN a-t-il disparu ? Hurra Rufen diront les adeptes de la méthode Holderith. Plus sérieusement je crois qu'il faut relativiser les cris de joies.
a) Avec 14.5 % sans cadres locaux, sans permanence, sans relais. Le FN fait mieux que les Verts, que la Lcr, et que l'extrême gauche qui dispose d'une légion de permanents cachés dans les associations
b) Avec les bourdes anti-alsaciennes de Marine Le Pen, et l'adoucissement de Jean Marie, les électeurs FN alsaciens ont chois de laisser une chance à Sarkozy. Cela prendra si ce dernier gagne et s'il dispose de relais locaux. Ne m'en voulez pas mais je vois mal André Schneider, Yves Bur, Frédérique L et d'autres devenir des "populistes" comme Sarkozy a su l'être.
c) une parti de l'électorat régionaliste a-t-il voté Bayrou. Il n'est pas impossible de le penser.
Philippe Breton s'est planté. Mais une question se pose : Le Pen a-t-il perdu des électeurs durablement ou n'a-t-il pas su trouver les Mots pour les fidéliser. Là est la question !
Il faut toujours se méfier des intellectuels trop intellectualisés et souvent autoproclamés et toujours de gauche. N'y a t il pas eu un billet ici sur les 150 crétins qui veulent aussi participer aux débats?
Cagliostro, vous voilà en forme, c'est donc vous qui votiez pour les crémants et les champagnes dans les différentes soirées électorales, têtant au passage la victoire de votre champion du moment.
Sur l'analyse du vote FN, que dire, Le Pen a récolté ce qu'il a semé mais je pense que son électorat donne là effectivement un signe à la Droite. Marre d'être parias alors que la gauche peut s'afficher clairement avec son extrême et que Cohn Bendit sera ce soir aux côtés de Segolène, qu'Arlette peut appeller clairement à voter Ségo sans que cela ne choque.
Messages à caractère personnel :
Cagliostro : bravo pour votre papier italien
JH : go, Johnny, go !
Les Jumpers : vous vous etes enformis ?
Imaginez un instant la tête des médias et le tsunami médiatique, si des élus d'extrême droite appellaient à voter Sarkozy. Nul doute que cela fera scandale.
Alors sérieusement, si tout est possible, ne faut-il pas changer le paysage politique en prennant en compte les attentes des électeurs. Réponse : morje weder !
Petit rappel à tous...Deux ouvriers qui marchent iront toujours plus loin qu'un intellectuel...assis. Ca au moins c'est prouvé!
Ce cher M. Breton était invité de France 3 Alsace à midi aujourd'hui. Et une jolie perle en prime...
L'extrême droite (Le Pen + Mégret) avait fait 28 % au premier tour de 2002. En 2007, elle n'en fait plus que 13,6 et ce cher monsieur a encore eu le culot de dire que cette baisse n'est pas significative, ni vraiment réelle. Il s'appuie sur le fait que certaines zones rurales votent encore massivement FN. Pour lui, l'Alsace serait donc uniquement un amas de petits villages blindés de vieux fascistes... M. Breton semble avoir oublié le recul tout à fait spectaculaire de Jean-Marie Le Pen dans les grandes et moyennes villes (Strasbourg, Mulhouse, Sélestat, Haguenau), à ce que je vois.
Comme dirait l'autre, y'en a certains qui mériteraient d'être renvoyés à leurs chères études... Et ce n'est pas parce qu'on est chercheur au CNRS qu'on a le droit de dire des conneries à tout bout de champ !
Avant Sarkosy, la droite faisait une politique de gauche. C'était resté en travers de la gorge de bien des Français. Seul le Front National, ainsi que Boutin et De Villers représentaient réellement des idées de droite. Sarkosy incarne des idées de droite, et il semble bien être le premier homme politique de ces derniers septennats à le faire sentir.
Une partie du vote Sarkosy est aussi le résultat des leçons du passé. Le raisonnement a été le suivant:
Si nous sanctionnons Sarko, et s'il ne passe pas le premier tour, nous aurons Ségolène contre Le Pen ou Bayrou. Passerait alors Ségolène qui a un programme stalinien d'insertion des citoyens(ouverture d'internats, scolarisation obligatoire dès l'âge de trois ans, surveillance des associations cultuelles qui encadrent la jeunesse, plus grande introduction dans le système éducatif d'associations comme le planning familial pour formater les jeunes dès le début à l'idée que l'avortement ne serait pas un crime et que certains moyens abortifs ne seraient que contraceptifs.)
Si nous votions trop Le Pen ou Bayrou, ils risquaient de se maintenir et de faire tomber la France dans les mains de la gauche, comme ça a été le cas à bien des reprises.
Alors, même si sarko passe maintenant pour éviter Ségolène, pour une bonne partie de l'électorat, cela ne résoudra rien.
Quand viendront les législatives, la tendance totalitaire qui a été celle de Sarkosy et qui fait peur à bien des Français, ainsi que la crainte de la préférence communautariste poussera par précaution l'électorat de droite à voter les candidats UDF. Ne soyez pas surpris que l'UDF marque beaucoup de points aux législatives.
Le recul du vote pour le Front National a provoqué un grand soulagement en Alsace. « Enfin c'est terminé ! » a-t-on entendu un peu partout. Beaucoup y ont vu le retour de nombreux électeurs au bercail humaniste, ainsi que la perspective d'une image de la région enfin débarrassée de sa tâche extrémiste.
On aimerait bien partager cet optimisme. Les raisons que les électeurs avaient de voter pour l'extrême droite, souvent sans en partager les thèses, auraient-elles disparu d'un simple coup de baguette magique ou du fait de la clémence de la météorologie ? On peut en douter.
Il faut garder une place pour l'hypothèse selon laquelle c'est le Front National et son candidat qui s'est provisoirement effondré mais pas la tentation qu'ils représentent. Au niveau des chiffres, la décrue du Front National en Alsace est importante en pourcentage mais elle est moins importante en voix. Son électorat est entamé mais il résiste bien notamment dans les communes qui ont depuis longtemps un fort vote extrémiste. Certaines dentre elles passent encore la barre des 30 % pour le FN. L'entrée dans le jeu électoral de nombreux électeurs de la classe 18-19 ans, qui ne votent que très peu pour l'extrême droite, masque également le phénomène.
Il serait donc hasardeux de parler en Alsace d'un effondrement du vote pour le Front National. Dautant que le vote d'extrême droite n'était pas majoritairement lié à une adhésion aux thèses idéologiques ultranationalistes et xénophobes du parti de Jean-Marie Le Pen. En Alsace, comme ailleurs, il s'agit d'un vote de rupture, d'un vote de sécession, qui, lui, est profondément enraciné. Non seulement les raisons de fond de ce vote sont toujours là, mais il est probablement en augmentation. Que s'est-il passé alors ?
Les électeurs du Front National n'auraient-il pas, à l'occasion de ces élections présidentielles, fait eux aussi une sorte de « vote utile » ? Cet électorat en sécession sest en effet réparti en trois. Une partie, non négligeable, a continué à voter Front National. Une autre partie sest clairement reportée sur Nicolas Sarkozy, mais plus parce que ce dernier s'est rapproché de ces électeurs que parce que ces derniers se seraient rapprochés de la démocratie. Une partie a aussi voté François Bayrou, sensible aux accents de rupture, de critique du système, d'opposition aux médias, que celui-ci a développé dans sa campagne. Dans la proposition de l' « extrême centre » certains ont retenu le mot « extrême ».
Bayrou fait ici de très bons scores dans les communes qui votaient traditionnellement à lextrême droite. Ce caractère très composite du vote de François Bayrou devrait tempérer les analyses qui voient dans son succès en Alsace le retour du bon vieux centrisme. L'histoire ne ressert que rarement les plats.
A y regarder de près, ce sont peut-être les accents, par certains côtés, très populistes, de la campagne menée par l'ensemble des grands candidats qui ont provoqué ce « vote utile » de l'électeur en sécession et cette décroissance apparente du vote extrémiste. Ce n'est pas lui qui s'est rapproché de la démocratie, c'est le populisme qui est venu jusqu'à lui. Pourquoi dès lors voter pour un candidat vieillissant qui avait peu de chances d'être élu, et ne pas risquer cette fois-ci un vote utile en faveur de l'un ou de l'autre ?
Même si le phénomène est très minoritaire, ce vote utile a aussi concerné le report de voix du Front National sur Ségolène Royal que certains accents, notamment nationalistes ont rapproché de cet électorat.
En somme c'est le centre de gravité de ces élections qui s'est rapproché de l'électeur du Front National plutôt que l'inverse. Il faut donc être très prudent dans lanalyse. À court terme, il n'est pas sûr, si la campagne des deux candidats se joue au centre et sur les thèmes de la modération, que l'électorat en rupture avec le système se sente complètement concerné par le deuxième tour. Il faudra suivre attentivement à cette occasion le mouvement des abstentions et des votes blanc. À moyen et à long terme il faut se méfier des effets de retour de bâton. Deux cas de figure sont possibles pour l'avenir. Soit un renouveau du Front National qui, en se modernisant, en se détachant des références à un passé dont personne ne veut, et en se radicalisant, pourrait reconquérir facilement cet électorat. Soit l'émergence de nouveaux populismes qui, à la manière de Blocher en suisse, ou du défunt Pim Fortuyn en Hollande, gagnerait encore de nouveaux électeurs à la cause de la rupture extrême. Rien de ce qui s'est passé pendant ces élections présidentielles ne vient freiner réellement ses perspectives. C'est pourquoi il faut sans doute se réjouir le recul du Front National mais en même temps se méfier de tout soulagement.
D'accord, Philippe,
le centre de gravité s'est déplacé vers l'extrême droite, mais aussi vers l'extrême gauche. Besancenot a perdu presque autant de voix que Le Pen. Dans les deux cas, les Français ont peur, parce qu'on leur propose deux extrémismes, avec un centrisme qui parait trop flou et trop mou pour assumer correctement un pouvoir. Le centre, c'est du ni-ni oui-oui.
Cette situation des extrêmes est un durcissement qui risque de se transformer en révolte quel que soit le gagnant des futures élections.
Il y a d'ailleurs plus de chances de voir la révolte être poussée par la gauche qui saura "aider" l'islamisme que la droite qui a des intérêts financiers et religieux a défendre.
Si Nicolas Sarkosy sort, il aura du pain sur la planche pour ramener la justice, l'égalité, le respect, et pour faire comprendre au peuple qu'il n'est pas l'otage des chambres maçonniques internationnales.