Je veux faire partager mon bonheur de lecture. J’ai vécu de très belles heures avec Jean-Paul Kauffmann qui raconte « la maison du retour ». J’ai eu le sentiment d’être plongé hors du temps en ne me sentant jamais aussi proche de ses réalités transcendées. On dira bien des choses sur ce livre passionnant, moi j’y vois un sacrifice au temps.

Très rapidement l'aventure de cette maison, a priori un thème théorique bien ingrat, vous envoute.

Elle a une vraie histoire entre lupanar pour soldats de la Wehrmacht pendant la guerre et campagne magique où s'effectue une résurrection. Et tout en prenant plaisir à l’histoire de Jean Paul, l’opération d'achat de ce bien dans les Landes, les travaux et la transformation, on va imperceptiblement vers l’essentiel.

On croise Virgile et les Géorgiques, Saint Paul et les évangiles, quelques exceptionnels crus de Bordeaux, des platanes et un crapaud bleu, un prairial très central dans l’aventure, des proverbes du plus pur style almanach Vermot. Des personnages aux antipodes du héros de roman accompagnent le parcours qui pourtant se déroule tout en intériorité.

Le séquestré du Liban se retrouve.

Il se fait poète et conteur merveilleux, déroule une ode aux Landes, un hymne à la nature qui opèrent de telle manière que l’on ne peut laisser une page sans tourner la suivante. On les défile comme si une réelle intrigue vous saisissait et on se trouve emporté par la poésie des lieux et des personnages discrets, presque anonymes et pourtant si présents.

La maison est bien le personnage central du livre, le personnage prétexte à un cheminement vers l’intériorité la plus ardente.

Et le temps précipite sa marche et nous pose toujours les questions essentielles.

C’est comme si le sphinx s’était mis à parler dans les Landes.

 

 

N.B. Je me souviens du conseil d'écriture au jeune journaliste Kauffmann "on est un con" disait son rédactuer en chef

Je garde mes "on" ???