La question du centre n’est pas simple.

Celle de Bayrou l'est beaucoup plus.

Historiquement le centre, d’après les souvenirs que je peux en avoir personnellement, c’était le MRP, Mouvement Républicain Populaire. De grandes figures de l’histoire de la république en étaient issues : Robert Schumann, René Pleven, Pierre Pflimlin. Le cœur de l’engagement du MRP était l’Europe et une profession de foi clairement « chrétien démocrate », « chrétien social ».

En Alsace le MRP était surtout un parti proche du clergé, et aussi,en partie l'héritier de partis régionalistes pour ne pas dire autonomisants.

De Gaulle a fait exploser les clivages. Au lendemain de la Libération certains appelaient le MRP le parti de la trahison. Il avait lâché de Gaulle au profit des délices des jeux des partis de la quatrième République…

Il y eut aussi, bien plus tard et au moment de la popularité irrésistible de de Gaulle, vers les années 1965/1967, un « MRP-5ième République » proche de lui. Henry Meck, député de Molsheim, et figure historique du MRP d'Alsace, en fut l'un des membres éminents avec Maurice Schumann et MArie Madeleine Dienesch, notamment. Cependant que d’autres le combattaient violemment.

Si centrisme signifie humanisme et tolérance, de grandes figures du gaullisme comme Edmond Michelet, catholique et issu du centrisme, Maurice Schumann,  incarnèrent de très belle manière l’humanisme catholique, en étant fidèles parmi les fidèles à de Gaulle.

Il y eut ensuite une période Lecanuet, essentiellement issue de la candidature de Lecanuet aux présidentielles. Leur volonté de se singulariser pour préserver et développer intérets électoraux les poussa à créer un mouvement dit des « réformateurs ».

Réformateurs, Lecanuetistes, n’étaient, en effet que des emballages pour ambitions personnelles.

Je me souviens personnellement du président Georges Pompidou qui s’exclama un jour : « Le centre? Je le cherche avec ma lanterne, comme monsieur de Soubise cherchait son armée »

La pire image du centre est celle d’un petit parti, ne se consolant d’avoir été grand quelque temps, et qui calcule de manière permanente quelle alliance il pourrait nouer pour exister mieux. Selon les fluctuations, tantôt appoint de la gauche, tantôt de la droite.

Le centristes de convictions comme par exemple Pierre Méhaignerie ou Jacques Barrot, ont compris, avec un sens des réalités que l’expérience leur a inculqués, qu’il n’ y avait pas de divergences fondamentales entre les anciens gaullistes et eux, et que l’union était une exigence de l’électorat non socialiste.

L’Europe est aujourd’hui un combat partagé et l’humanisme chrétien social ou chrétien démocrate était pour ainsi dire identique à l’humanisme gaulliste.

Alors … Bayrou ,

Ne perdons pas de temps. Son UDF actuelle n’est qu’un parti au service de son ambition présidentielle.

Voilà donc un homme qui veut être président de la République. Il n'est pas le seul. Et comme ses collègues en ambition, il fait semblant d’habiller son ambition de caractéristiques pseudo idéologiques. A-t-il le charisme qu’on est en droit d'attendre d’un futur président? a-t-i des idées originales à proposer?

Certes il dit répéte sans cesse : il y a autre chose que la gauche et la droite…et cela signifie : « il y a moi ! »

« C’est un peu court jeune homme

Et l’on aurait pu dire bien de choses en somme » ( de qui cette citation svp ?)

Rappelons qu'un parti politique touche des euros en fonction du nombre de voix qu'ont réalisé ses candidats, qu'ils gagnent ou qu'ils perdent même très cruellement.

Pour quelques euros de plus, Bayrou va donc présenter des candidats partout en en sacrifiant la plupart. C'est cela "son autre chose" à lui!

Quelle est la conclusion de mon texte sur « culturellement de gauche » ?

Je la répète ici :

La seule chose qui compte dès lors que l’on a clairement éliminé les extrêmes, droite comme gauche, c’est la qualité et la crédibilité des hommes ainsi, surtout, que les idées qu’ils portent !