Monsieur le Président Barroso, imposez la pérennité de la paix, imposez la voix de l'Europe de la paix. Lancez un Appel de Strasbourg ! Organisez à Strasbourg la conférence de la paix durable au Moyen Orient !
Par Robert Grossmann le lundi, 14 août 2006, 14:46 - politique - Lien permanent
Que dire de manière factuelle ? QuIsraël est en permanence menacé dans son intégrité ? Que des fanatiques religieux ou politiques veulent sa disparition, que lIran et la Syrie soutiennent le Hezbollah ? Et que pour se défendre et se préserver Israël a déclenché une offensive militaire dont les victimes sont avant tout civiles ?
Que lEurope a démontré son inexistence à peu près totale sur la scène internationale et que les Etats Unis sont, comme à leur habitude les « patrons », les gendarmes du monde ?
Rien de tout cela ne me convient.
Et, reconnaissons le, la France a exprimé des positions globalement raisonnables.
Mais quest ce qui est raisonnable dans cette atroce guerre ?
Je regrette limpuissance de lONU qui reste un « machin » fonctionnant sous influence.
Je me souviens des paroles de Jacques Derrida à Strasbourg, quelques mois avant sa disparition : lONU devrait être située en Europe, pourquoi pas à Strasbourg, pour ne pas subir linfluence quotidienne des Etats Unis.
Est-ce donc tellement difficile, est-ce impossible de garantir à la fois à Israël et aux Palestiniens lintégrité dun territoire qui soit définitivement le leur ?
Comment ne pas songer aussi aux menaces terribles qui planaient sur les vols LondresEtat-Unis ? Il était question de centaines de morts programmés par les fanatiques proches dAl Kaïda.
La folie semble régner en maîtresse absolue et, à linstar du drame de ce triste 11 novembre à New York, des forces du mal semblent déchaînées.
Voilà, une fois que cest dit, rien nest dit ! Rien nest fait !
Essayons de faire, et lEurope devrait et pourrait « faire » !
Monsieur le président Barroso, agissez, imposez-vous ! Faites entendre fortement la voix de lEurope !
Enlevez-nous ce tragique sentiment dimpuissance, soyez au moins garants de la paix retrouvée, quelle soit solide et durable.
Et la paix, qui devrait être votre principale obsession, nul autre lieu que "Strasbourg-la-réconciliatrice", nest plus pertinent pour proclamer sa consolidation.
Strasbourg qui connut le feu et le sang, qui, aujourdhui, symbolise la capacité de deux belligérants à se retrouver dans la paix est la ville exemplaire dont il faut que lEurope sinspire maintenant.
LEurope de Strasbourg a bien ce sens là.
Lancez un appel de Strasbourg en faveur de la paix définitive au Moyen Orient !
Organisez à Strasbourg une conférence internationale, à linitiative de lUnion Européenne !
Commentaires
Bien vu! Ma parole l'Europe n'est -elle présente et ne se manifeste-t-elle à Strasbourg que par des préoccupations épicières et immobilières: "comment est-ce que je peux plumer la ville? Comment est-ce que je peux rester uniquement dans l'appartement que j'ai acheté à Bruxelles? Comment puis je rester en permanence sous les projections du Mannekenpiss?"
Quand l'Europe sera-t-elle présente lors des véritables enjeux du monde? Moi j'ai honte de cette Europe là telle qu'elle se manifeste pour règlementer le chocolat et les écrevisses!
"Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l'Europe ! l'Europe ! l'Europe ! Mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien." disait un grand homme qua croisé notre webmestre.. Bien entendu, il faudrait aussi que Strasbourg, pour des raisons historiques soit reconnue comme étant une véritable capitale dune Europe politique et non dune Europe normative et technocrate.
Mais nous ny sommes pas et là, le bas blesse. LEurope politique nexiste pas et continue à se situer à la remorque des USA, même si sur le Liban, la France a pris un peu de liberté. Comment ne pas se rendre compte quà force de dégommer les gouvernements laïcs et de vouloir gréer un « nouveau moyen orient », les faucons ( parfois si vrais) de la Maison Blanche jouent aux apprentis sorciers avec lIslam et le Chiisme.
Larc qui se crée dans le moyen orient, est un boomerang qui risque de revenir dans la figure du monde occidental.
Dans laffaire libanaise, les Israéliens viennent, quon le veuille ou non, de franchir une cap délicat :
a) Ils ont cru quen bombardant, on pouvait gagner (Cette erreur, enseignée à West Point, a prouvé son inefficacité, du Vietnam à Bagdad)
b) Ils viennent de connaître leur première reculade dans un monde où la force domine encore.
Alors, lanalyse est limpide, soit les choses se pacifient, soit le choc des civilisations continuera son lent développement, et finira par entraîner lEurope.
Autant choisir de réagir, et de définir une politique forte qui passe par une extension de lUE jusquà Moscou Comme le dit le fameux Général en 1959 à Strasbourg : "Oui, c'est l'Europe, depuis l'Atlantique jusqu'à l'Oural, c'est l'Europe, c'est toute l'Europe, qui décidera du destin du monde !"
Là, je veux bien être gaullien !
Les commentaires d'Hadrien sont formulés de manière un peu "hard" mais il n'a pas entièrement tort et je suis d'accord avec Ravir et Aymeric.
Quant à vous, cher Alsator, vous faites une belle analyse, pertinente et, en effet, tout à fait gaullienne. Il était temps! Et votre conclusion devrait vous servir de viatique. Outrepassez le "là" et le "nunc" et soyez dans la permanence.
A Alsator :
"....mais nous n'y sommes pas et là, le bas blesse..."
et le haut du "bât" c'est pour quand ?
Je vous retrouve là, corrigeant mes fautes comme un temps vous notiez les élus, vous avez une vocation pédagogue et si le "bas" blesse, c'etait pour inviter à prendre de la hauteur. :-))))
Mea maxima culpa .....
Oups, lecture rapide, rendons à grevisse ce qui est à grevisse !
Le bat écrit bas pourrait faire de mois un âne bâté ou surtout un internaute pressé ....Mea maxima culpa
Quant à notre webmestre, ... il a raison Hic et Nunc, ici et maintenant, mais etre gaullien sans gaullisme, c'est sans doute un délice intellectuel rare.
Quant à une éventuel voyage ( viatique), encore faudrait-il qu'il existe des ponts non minés, pas trop loin !
Aleas du blog, alea jacta est, oui, j'ai réctifié de moi même comme quoi la lecture rapide a ses limites. J'ai relu ma conclusion et elle ne peut avoir de vocation viatique que si des voies s'ouvrent, urbi et orbi !
Une question me vient à l'esprit : Où serait De Gaulle ... aujourd'hui ...
Une chose est sûre, il aurait peut etre pensé à se ressourcer au Mont Sainte Odile ou à faire de Strasbourg une capitale des paix retrouvées.
Cher Henry votre pseudo est intrigant... Sous entend-il la traîtrise giscardienne et par là même centriste, ou la vôtre ??? je m'y perds.Enfin bon... méfions nous, l'Iscarioth est parmi nous... et en plus, il prône le libéralo centrisme ! tremblons !
Vous pouvez avoir peur Henry J. de G. car Saint Mathias n'est autre que le remplacant de l'Iscarioth. C'est lui - moi - qui prit sa place dans le cercle des Douzes. Tremblez donc car me voilà !!!
Revenons en au Moyen Orient . Si dans « La France et son armée », Charles de Gaulle rappelle demblée que « la France fut faite à coups dépée » et que « nos ancêtres entrèrent dans lHistoire avec le bouclier de Brennus », cela ne fait pas de nous de pacificateurs au sécateur comme pensent lêtre les Etats-Unis.
Ils ne coupent rien et ne pacifie rien. Peut-on lutter à 10.000 mètres daltitude contre une guérilla au sol, implantée et acceptée par la population ? La réponse est clairement non et comme je lécrivais plus haut, des confins de lAsie aux rives du Tigre et de lEuphrate, les exemples sont légions.
La France reprend-t-elle aujourdhui les propos gaulliens de 1941, lorsque arrivant à Beyrouth, le Général déclare : "Si nous sommes heureux de prendre de nouveau, depuis hier, contact avec le Liban, c'est d'abord, évidemment, parce que dans tout coeur de Français digne de ce nom, je puis dire que le nom seul du Liban fait remuer quelque chose de très particulier, et j'ajoute que c'est d'autant plus justifié que les Libanais, libres et fiers, ont été le seul peuple dans l'histoire du monde, à travers les siècles, quels qu'aient été les péripéties, les malheurs, les bonheurs, les destins, le seul peuple dont jamais le coeur n'a cessé de battre au rythme du coeur de la France..."
Aujourdhui, le Liban ne bat plus au rythme de la France, mais la France sinscrit toujours dans une longue mémoire. Les libanais ont le droit de douter car la politique française dans le secteur a parfois été polymorphe, voire perverse. Quadviendra-t-il si nous prenons le commandement de la Finul ? Quelles solutions avons-nous à proposer ?
Cela mériterait sans doute une « conférence de Strasbourg », voire des accords du même nom, car le Liban incarne dune certaine façon un point médian à la fois oriental et occidental.
Et là, effectivement, se pose la question dune Europe résumée à un marché commun et à des accords économiques.
"Le véritable patriotisme n'est pas l'amour du sol, c'est l'amour du passé, c'est le respect pour les générations qui nous ont précédés."
(Denis Fustel de Coulanges, Questions contemporaines, De la manière d'écrire l'histoire.)
Bonjour Monsieur Grossmann.
Vous avez entièrement raison. J'ai omis de compléter la pensée de celui qui m'a fait découvrir (par ses écrits), le questionnement vital pour l'humanité : d'où venons-nous, qui sommes-nous, où allons-nous ? En fait, le futur est écrit dans le passé mais se prépare dans le présent. Il est vrai qu'aujourd'hui nous avons un peu tendance à "faire les poches" de ces grands esprits qui ont fait notre civilisation. Esprits, esprits, où êtes-vous ? Au secours l'humanité a soif de grands esprits.
Je profite insidieusement de cette supplique adressée par Monsieur Grossmann à Monsieur Barroso pour parler de l'Europe. L'Europe d'hier et d'aujourd'hui. Que pensez-vous de la nouvelle "polémique" soulevée en RFA par Günter Grass, qui dit avoir soulagé sa conscience en "avouant" qu'il avait servi dans les Waffen SS à 17 ans ? Il est certain que cette "affaire" va trouver des échos de ce côté-ci du Rhin. Alfred Wahl, professeur émérite de l'Université Metz, a déjà promis sur les ondes de la télévision locale d'en parler. Pour ma part, je m'en tiendrai à Günter Grass, et je considère que sa mauvaise conscience, même si elle me semble démesurée, je lui dirai tout simplement : t'en fais pas, on sait (pour peu qu'on connaît un peu l'hsitoire de la Seconde Guerre mondiale) qu'un gamin de 17 ans fin 1944, en Allemagne, pouvait échapper à l'incorporation dans les Waffen SS pour peu qu'il sache qu'il suffisait de "devancer l'appel" sous les drapeaux de quelques semaines et il se trouvait ainsi dans la Wehrmacht, les retardataires (si je peux m'exprimer ainsi) et les mal informés se trouvaient versés dans les Waffen SS. Le débat est ouvert.
<p></p><p></p>Bonsoir Fusse...Vous avez tellement raison de chercher des maîtres à penser. Il n' y en a guère aujourd'hui pas plus que de grands esprits. J'ai lu dans le Point un article d'un jésuite, ancien directeur de la revue "Etudes" qui lance ce cri: "Où sont les de Gaulle, Mendès, Churchill d'aujourd'hui" Je ne puis donc que vous suivre dans votre recherche de références. Et pour Fustel de Coulanges j'ai une tendresse particulière non seulement parce qu'il fut un grand historien mais parce qu'il a été le précepteur de Mélanie de Pourtalès. Alors!!!
Quant à Rastignac il lance ici un sacré débat. Je pense que Gunther Grass, conscience morale de la gauche, aurait pu effectuer sa contrition bien avant 2006! Après tout il avait 60 ans pour le faire. 60 ans pendant lesquels il a abusé son monde, au regard de sa confession d'aujourd'hui. 60 ans de confort intellectuel et peut-être moral.
Il ouvre aujourd'hui, à contre temps, une bien vilaine boite de Pandore.
La suspicion risque de se répandre comme du poison, partout, et non seulement dans la génération de Gunther Grass.
Alors on peut toujours dire que le débat est salutaireOn peut aussi dire le contraire, quil est néfaste.
Il me semble que lessentiel doit consister à conjurer les démons daujourdhui.
Je songe à la société que nous allons léguer à nos enfants et petits enfants. Sacrée responsabilité ! Il faut en tout ce que lon fait aujourdhui, une conscience. Et, emporté par mon élan, je vais paraphraser Rabelais « Politique sans conscience nest que ruine de lâme »
J'ai ecris un texte qui ne plaira pas à tt le monde sur Gunther Grass et je pense notamment à Ersnt JUNGER, grand écrivain, porusuivi par les amis de Grass, alors consciences du politiquement correct.
Mais sur cette époque, que dire, qu'aurions nous fait ? Un résistant alsacien me racontait souvent sa classe de Terminale divisée en deux camps égaux ....
Quid aussi de la reconstruction nationale qui fit que De Gaulle oublia les passés de certains jusqu'à en faire des Ministres ou des prefets. Le passé doit passer, sans oubli, mais passer ...
Dans un premier temps inquiet par la participation massive de la France à la FINUL, me voilà à présent rassuré. Les militaires ont réussi à faire comprendre au Soldat Chirac que des casques bleus risquaient dêtre davantage des cibles pour les belligérants que des pacificateurs.
Lunique recours à la force, pour les unités Onusiennes, étant la légitime défense, il paraissait compliqué davoir de véritables résultats sur le terrain. Les échecs successifs des misions des casques bleus ne sont pas étrangers à cette prudence. La première guerre du Liban mais surtout la guerre des Balkans sont passées par là. La réussite des missions de maintien de la paix, menées par des forces militaires sous légide de lOTAN (avec mandat de lONU), a définitivement convaincu les états majors de linutilité de lONU et même du danger quelle représente pour ses soldats.
La réalité du terrain a permis aux politiques de comprendre quil était impossible de pacifier une région sans avoir la possibilité dempêcher par la force les exactions commises par les différentes parties. Oui, pouvoir engager plus facilement le combat permet de maintenir la paix. Cela ne signifie pas pour autant que lon va se battre, il sagit avant tout dun message fort à lintention des causeurs de troubles leur signifiant que leurs agissements ne resteront pas sans réaction. Bref, un principe millénaire, simple, oublié ces dernières années, la dissuasion : « Civis passem para bellum »
Avec une force militaire sous légide de lOTAN ou sous un commandement national et pas Onusien, il serait plus facile de désarmer le Hesbohla et dempêcher la Syrie et lIran de le réarmer. En outre, une telle mission permettrait à larmée Libanaise de se professionnaliser au contact de nos soldats. A lavenir, elle pourrait elle-même contrôler efficacement lintégralité de son territoire et ne plus faire office de simple force de police.
Israël serait de son coté rassurée, le Liban pourrait enfin devenir une véritable Nation mais lIran et la Syrie le verront-ils de cet il ?
En revanche, si cette mission se déroule sous légide de lONU avec un mandat habituel (légitime défense), elle sera vouée à léchec et verra de nombreux casques bleus tomber au Levant.
Est-il utile de rappeler que les plus fanatiques profiterons de loccasion pour jauger la détermination des occidentaux dans cette opération...
PS : seul problème, depuis la professionnalisation de larmée voulue par le Soldat Chirac nous ne sommes plus capables de maintenir plus de 20 000 hommes en opération extérieure alors que cette capacité devait au départ être de 45 000 . Nous avons actuellement des troupes dans les Balkans, en Afghanistan, en Côte divoire, au Tchad, soit plus de 19 000 soldats déployés. Alors qui envoyer au Liban ?
votre annonce est peut être quelque peu prématurée alors sommes nous orphelins? loeb
Jâ??ai été impressionné par lâ??action de la diplomatie française, sous lâ??autorité du Président de la République, dans le récent conflit au Proche-Orient. Dès le début, les positions de la France ont été claires et courageuses. Nous avons su mener à bien une concertation difficile mais fructueuse avec les Etats-Unis, qui a conduit au vote unanime de la résolution 1701 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Enfin, avant de déployer nos soldats sur le terrain, le Président de la République a eu la sagesse dâ??obtenir le maximum de garanties quant à leurs règles dâ??engagement. Je me souviens des conditions impossibles où était placé notre contingent en Bosnie, qui ne pouvait pratiquement tirer un coup de feu pour se défendre ou pour défendre les populations quâ??il était censé protéger ! La mission reste éminemment périlleuse, mais câ??est lâ??honneur de la France que de lâ??assumer.
[Source : Blog-notes d'Alain Juppé 30 août 2006].