Inquiet pour la presse!
Par Robert Grossmann le samedi, 11 mars 2006, 18:01 - général - Lien permanent
De quoi être inquiet! Joël de Rosnay dans son dernier livre « La révolution du pronetariat » expose, page 18 :
« ( ) selon létude « The state of News media 2004 » seulement 49 % des américains jugent les médias traditionnels « hautement professionnels » contre 72 en 1985. Par ailleurs le nombre de personnes qui estiment que les journalistes tentent de couvrir leurs erreurs passe de 13 à 67 % ! Dans la même période seulement 59 % des personnes interrogées font confiance aux informations publiées dans les journaux, contre 80% vingt ans plus tôt »
Mais pourquoi donc les journaux, là bas, en arrivent-ils à cette situation, eux qui sont naturellement les bons informateurs de leurs lecteurs ?
Il y a bien sûr des facteurs exogènes, mais il y a peut-être aussi des facteurs endogènes.
Bon! ça se passe aux Etats-Unis...Nous sommes en France. Militons tous ensemble pour la lecture, y compris de la presse quotidienne.
Commentaires
Les médias dits "traditionnels" ne sont pas seulement les médias de presse écrite (quotidiens, hebdo, gratuits...) mais c'est aussi la télévision. Le peuple des USA a quand même subi beaucoup de propagande et de mensonges ces dernières années. La France n'en est pas loin non plus... Rappelons nous de l'insécurité en 2002... Eh bien aujourd'hui c'est pire, mais on en parle moins et on chipote sur les chiffres... Puisque les médias ne se calquent pas sur l'actualité, pourquoi y prêterait-on encore de l'attention ?
M. Grossmann, pensez-vous que les USA et la France sont si indépendants que cela ?
Inquiétude pour la presse : lavenir sera pire !
Moi au contraire, je pense que larticle que vous évoquez augure de lavenir français
Tout dabord, vous savez comme moi que les française lisent peu la presse quotidienne en dehors des décideurs. Alors quen Angleterre, au Japon, en Espagne, on lit régulièrement plusieurs quotidiens, en France, la tendance est baissière.
Outre les habitudes, les français voient certes larrivée des gratuits qui vivent pour le moment grâce à la factualité de leurs informations.
Mais ils ont limpression que linformation nest plus crédible dans la presse, quelle se ressemble au fur et à mesure que la pression dopinion disparaît et que « la vérité est ailleurs ». Cest cette tendance qui fait que de plus en plus de personne se désabonne et cherche linformation, ailleurs y compris sur internet.
Il y a limpression quil existe une presse officielle qui cache des vérités et certains évènements crédibilisent ces « crises de foi » !
Je me méfie de ces chiffres. Sondages réalisés sur la côte Est? Ou dans le Midwest?
S'il n'y avait pas la guerre en Irak et les cercueils de GI's, les habitants de Tulsa, Oklahoma, et leurs semblables à 2000 km à la ronde, n'auraient aucune raison de douter de leur feuille de chou quotidienne comme des grands networks.
Et ce, pour une raison simple: ce qui se passe en-dehors de leur comté, ils s'en foutent!!
Même si l'abstention gagne dans les urnes, nous, Français, sommes l'une des nations les plus politiques du monde, et la remise en cause des média, quatrième pouvoir, est une évidence. Cela ne l'est pas aux Etats-Unis. Enfin, en principe...
Voilà pourquoi, pour ce qui me concerne, ce chiffre me laisse dubitatif. Je ne puis m'empêcher de penser à l'analyse faite par Emmanuel Todd dans son essai "Après l'Empire" de 2004... A moins qu'effectivement, les Américains, même dans le Deep South et autres contrées très reculées, aient développé subitement un sens critique?
Cher Monsieur Grossmann, ce qui fait aussi la force d'une presse quotidienne, c'est la pluralité de présentation et d'idée.
En Alsace, toute la presse va finir dans les memes mains donc un ton identitque sera donné. Et le Yalta de la presse alsacienne partage l'alsace en deux. Lorsqu'existait le nouvel alsacien, il y avait un semblant de pluralité.
La monotonie de la presse pourra faire périre le papier .....helas !
Pourtant, rien ne vaut le papier ...
Cher Robert Grossmann,
A l'heure où le média est de plus en plus présent, et que la télévision "vomit" chaque soir son lot d'inepties entre 2 informations cruciales, la presse papier est redécouverte par les gens (en tout cas moi). La violence croissante des images et surtout la légèreté avec laquelle certains sujets sont abordés devrait naturellement pousser les personnes à s'informer par l'écrit. En ce qui concerne la presse locale, hélas, il faut être lucide : les "analyses" ou l'"investigation" journalistique ne volent pas bien haut. Sortie de la petite fête de quartier ou du sujet lambda, notre quotidien local célèbre ne se foule pas. C'est d'ailleurs peut-être pour ça que l'on se tourne vers les gratuits (un changement de maquette ne poussera d'ailleurs pas plus de gens à l'acheter selon moi...quand le fond est moyen on tente toujours d'embellir la forme pour en cacher la pauvreté). Et autre fait qui pourrait porter un coup à la presse papier : la frénésie de notre société. Nous consommons vite, trop vite et il est délicat de prendre le temps de lire un bon journal tous les matins (sauf si c'est votre métier bien entendu). Le dernier gratuit en date sur Strasbourg l'a bien compris d'où son titre. C'est triste mais c'est comme ça....L'internet n'a pas fait du bien non plus dans ce domaine car les gens lisent les nouvelles sur leur ordinateur et achètent moins de papier. Personnellement je resterai attaché à la presse papier comme un certain art de vivre (transmis par mon père) au même titre qu'un bon cigare ou un bon vin. Et puis en se faisant plus poète, comment remplacer l'odeur de ce papier et de cette encre lorsqu'on tourne les pages de son quotidien bercé par le fumet d'un bon café? Vous ne direz pas le contraire je pense cher Robert Grossmann?
Heureusement, maintenant il y a votre blog... ça permettra en tout cas au niveau local d'avoir un autre son de cloche que celui des DNA, notamment en ce qui concerne les comptes-rendus municipaux... Je ne suis pas toujours d'accord avec vous M Grossmann, je ne suis d'ailleurs même pas sûr de voter pour vous... peut-être allez vous me faire changer d'avis à travers ce blog...
En tout cas, je voulais vous féliciter pour cette initiative ! trop souvent il n'y a aucune proximité avec les élus... bravo, pourvu que ça dure...
Il est vrai que la presse quotidienne en Alsace n'a plus son lustre d'antan. J'ai cessé de la lire, désormais. Il nous reste quelques bons magazines d'information.
Thierry, des noms !
Bye Serge July. Voilà, la presse se soulage d'un passé maoïste ! Mais qu'en est-il des lecteurs ? Qu'en sera-t-il demain des petits cadres arrivant au bureau à 8h49, Libé sous le bras....?